La nouvelle semble à peine croyable : une nouvelle espèce de tapir vient d’être identifiée au Brésil et en Colombie !
Baptisé Tapirus kabomani, ce cinquième représentant de la famille des tapiridés est aussi le plus petit, avec un masse d’environ 100 kg contre plus de 300 kg pour le tapir du Brésil, espèce dont il serait le plus proche parent. Le « tapir kabomani » s’en distingue également par la forme de son crâne, une crête sagittale moins proéminente et des pattes plus courtes. Autant de caractéristiques susceptibles de lui valoir le surnom de tapir pygmée ou nain. Les chasseurs de la tribu des Karitiana le désignent, eux, comme le « petit tapir noir » à cause de son pelage sombre.
Connu de longue date par les Indiens
Des recherches génétiques ont révélé que le « tapir kabomani » s’est séparé du tapir brésilien, dont il partage une partie de l’habitat, voici quelque 300.000 ans. En outre, ces travaux ont mis en évidence une proximité plus étroite entre tapir du Brésil et tapir des montagnes (Tapirus pinchaque) qu’entre tapir du Brésil et « tapir kabomani » ! Celui-ci est le plus commun dans le cours supérieur du rio Madeira où se mêlent forêts et savanes. Dès lors qu’un des deux écosystèmes prédomine, l'espèce devient plus rare. Dans l’article annonçant leur découverte paru dans le Journal of Mammalogy, les scientifiques suggèrent que l’espèce a pu évoluer durant les périodes sèches du Pléistocène, marquées par une fragmentation du milieu forestier.
Le « tapir kabomani » est le premier de son genre (Tapirus) découvert depuis 1865 et serait le premier représentant de l’ordre des périssodactyles révélé au monde depuis près d’un siècle.
Sitôt découvert, sitôt menacé
Les quatre espèces de tapir déjà connues sont toutes considérées comme menacées par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). En Asie, le tapir à chabraque (Tapirus indicus) est classé en danger, c’est-à-dire confronté à un risque très élevé d’extinction à l’état sauvage. Il en va de même, en Amérique centrale et du Sud, pour le tapir de Baird (Tapirus bairdii) et le tapir des montagnes (Tapirus pinchaque). Le tapir du Brésil ou tapir terrestre est, lui, dit vulnérable, statut indiquant un risque élevé d’extinction à l’état sauvage.
Pour Fabrício R. Santos, coauteur de l’étude et professeur d’écologie à l'Université fédérale du Minas Gerais (Brésil), le « tapir kabomani » » s’avère certainement bien plus menacé encore que le tapir du Brésil à cause de sa rareté comme de la superficie réduite de son aire de répartition. Le prochain objectif des scientifiques consistera à établir l'état de conservation de la nouvelle espèce.
Source : http://biofaune.canalblog.com/archives/ ... 85415.html