MADAGASCAR
Bonjour à toutes et tous,
En cette Journée Mondiale des Animaux, je prends enfin le temps de vous proposer les premières photos de mon voyage à Madagascar.
J'ai donc passé 6 mois, de mars à début septembre, sur la Grande Ile de l'Océan Indien dans le cadre de mon stage de Master 2. Mon travail consistait en l'étude de la composition en lémuriens d'une forêt classées du nord de l'île, pas loin de Nosy Be qui est actuellement sous le feu de l'actualité pour de tristes raisons...
Mais outre mon travail, j'ai eu l'occasion et la chance de pouvoir visiter de nombreux hauts lieux riches en biodiversité propre à Madagascar.
Car l'île, souvent surnommée le huitième continent, accueille une Nature unique, avec un des plus hauts taux d'endémisme de la planète.
Je vais vous présenter ces petits voyages tour à tour.
Et l'on commence par....
DARAINA
Située au Nord de Madagascar, la ville de Daraina est une transition entre le Nord Est et le Nord Ouest. Le climat, éloigné de toute côte, y est proche du climat oriental de l'île : sec et ensoleillé, avec une saisonnalité marquée. J'y suis allé en pleine saison sèche, seule période où les routes sont vraiment praticables.
Région de Daraina

A Daraina, se situe les bureaux de l'ONG Fanamby ("le défi" en malgache, http://association-fanamby.org/ ) qui " reléve le defi d'un aménagement concerté des espaces terrestres & marins, en partenariat et aux services des femmes et des hommes, pour la conservation durable de la biodiversité." d'après leur site internet. Vous l'aurez compris, comme souvent dans les pays en voie de développement, le but est d'aider les populations locales à mieux vivre tout en préservant la Nature. Pour ce faire, l'ONG s'occupe de la gestion de plusieurs aires protégées sur l'île, dont la forêt de Loky-Manambato, située à quelques kilomètres du village de Daraina.
Locaux de l'ONG Fanamby

Fanamby accueille des touristes et leur permet d'aller visiter les aires protégées dont elle a la charge. Je me suis donc rendu sur un weekend à Daraina avec des amis. En partant du village, pour joindre la forêt, plusieurs possibilités nous sont proposées par l'ONG : louer des vélos, des motos ou des 4X4. Vu la déclivité de la zone, nous avons opté pour les motos. Nous sommes donc partis avec notre guide en direction de cette forêt sèche, en traversant les collines sur les pistes rouges de latérite typiques de Madagascar...


Nous arrivons alors dans un petit village typique malgache (dont j'avoue ne plus me souvenir du nom), qui sert de base à l'exploration de la forêt protégée. C'est ici que l'on se gare et que l'on part visiter à pied le site. Et il ne faut pas faire un long chemin pour trouver des animaux, puisque le premier bosquet d'arbre à la sortie du village abritait déjà l'espèce emblématique du lieu :



Le propithèque couronné, ou propithèque de Tattersall (Propithecus tattersali) est en effet le symbole de la forêt de Daraina. C'est lui que viennent voir les touristes, lui que les scientifiques viennent étudier. Et pour cause, il ne se trouve que là, sur une aire de 5000 km2 au nord de Daraina. Cette toute petite aire de répartition en fait un des lémuriens les plus menacés, classé Endangered par l'UICN. Et pourtant, alors que l'on a affaire à l'un des animaux les plus rares de la planète, à Daraina, ils pullulent à tous les coins d'arbre ! Je n'éxagère pas, c'est vraiment l'impression que cela fait : on se balade 2 heures en forêt à quelques encablures du village, et les propithèques sont partout autour de nous, par petits groupes, dans la végétation. Et ils ne sont nullement craintifs, ce qui entraine une grande proximité entre eux et nous. La raison à cela ? Cette espèce est totalement fady pour la population locale, c'est à dire qu'il s'agit d'un animal tabou, de part sa ressemblance avec l'Homme, il n'est ni chassé ni tué. Ainsi, les propithèques de Daraina ne se méfient absolument pas de l'Homme... Ce qui permet de le voir aussi bien que dans un parc zoologique, fait que je n'ai retrouvé pour aucune espèce à Madagascar. D'ailleurs, la réserve abrite d'autres lémuriens plus petits (lémurs couronnés et lémurs bruns), et eux, chassés, sont beaucoup plus difficiles à voir...
Mais plus encore que la facilité à laquelle on observe le propithèque, c'est l'état même de la forêt qui est étonnant. En effet, la région est connue pour être lieu privilégié par les chercheurs d'or... Et le petit village traversé en arrivant est véritablement un village d'orpailleur ! Du coup, toute la forêt est un énorme gruyère, au sol troué de toutes parts par les chercheurs. Ce qui donne à l'endroit un paysage tout à fait étrange, un sol totalement détruit et exploité, et juste au dessus, dans les arbres, un lémurien doré :



Heureusement, on quitte ensuite la partie exploitée pour s'enfoncer dans la forêt intacte. La forêt sèche est remplie de végétaux étranges et improbables, dont je ne connais pas les noms, mais que je vous partage :



Hé, vous savez qui fait ces trous ?

Réponse : ce sont les trous du aye-aye (Daubentonia madagascariensis), cet extraordinaire lémurien nocturne, qui creuse les troncs morts à la recherche de larve. Malheureusement, nous n'avons pas pu faire la visite de nuit pour le voir.
D'ailleurs, le seul lémurien visible aura été le propithèque doré. Mais en grand nombre ! Plusieurs groupes de taille différente vivent dans la forêt.
Voici quelques-unes des photos que j'ai pu faire ce jour là :








Des images plein la tête, de cette rencontre si proche avec l'un des plus beaux lémuriens que j'ai pu voir, nous avons donc repris la moto pour rejoindre Daraina, traversant le chemin dans le soleil couchant...


...En attendant la suite !