« Après vérifications des critères morphologiques l'ONCFS (Office national de la chasse et de la faune sauvage) arrive à la conclusion qu'il s'agit bien d'un lynx ».
C'est par ces mots que la DDTM (1) a informé le réseau loup des Pyrénées de la présence d'un gros chat dans le secteur de Fontjoncouse, dans les Corbières. « En mars dernier, se souvient Michel Tomasella, responsable de l'ONCFS dans le département, nous avons appris qu'une personne aurait vu un lynx. Nous avons pu l'identifier et elle nous a présenté une photo prise avec un téléphone portable. On y voit un lynx pris, de nuit, dans les phares d'une voiture ». Les agents de l'ONCFS sont catégoriques, le matou photographié est bien un lynx et de préciser dans la note de synthèse transmise à la DDTM « son gabarit semble classique par rapport aux standards de type lynx d'Europe ». Mais depuis la prise du cliché, le félin a disparu de tous les écrans radars. Et le secteur ratissé par les agents de l'ONCFS n'a livré aucun indice. Pas d'empreintes, pas de poils, pas d'excréments, pas de cadavres. Les experts de l'ONCFS sont également certains qu'il ne s'agit pas d'un lynx ibérique. « On s'interroge vraiment, précise Michel Tomasella, sur l'origine de cet animal ». Si la bonne foi du « photographe » n'est pas mise en doute par les enquêteurs, ceux-ci n'ont pas la certitude que le félin a bien été « flashé » sur la commune de Fontjoncouse. Du coup, l'ONCFS avance deux autres hypothèses pour expliquer sa présence dans les Corbières. Un : l'animal n'aurait jamais été vu. Deux : il s'agirait d'un animal captif qui aurait choisi de goûter à quelques instants de liberté avant de rentrer au bercail. L'enquête suit son cours.
(1) Direction départementale des territoires et de la mer de l'Aude.
Les chasseurs en pétard
La fédération des chasseurs de l'Ariège a fort peu goûté l'embargo imposé par la DDTM de l'Aude sur la présence d'un lynx, un animal considéré comme un grand prédateur, comme l'ours. « Après les ours slovènes et les loups italiens, nul doute que les spécialistes et autres protecteurs vont se féliciter du retour du lynx sur le massif, souligne la fédération avant d'arriver à la conclusion suivante : « Ils s'inquiéteront ensuite des conséquences sur l'animal de la chasse en battue qui pourrait l'empêcher de ronronner à son aise ».
Source : http://www.ladepeche.fr
Certains chasseurs ne supportent qu'un seul prédateur : eux-mêmes !
