(Le Cap, Afrique du Sud - le 24 mai 2012) Mardi dernier, 1,5 tonne de défenses d'éléphants ont été saisies à Colombo, au Sri Lanka, ce qui constitue un record absolu dans l'histoire de l'île. Cet événement révèle de façon tout aussi préoccupante les efforts déployés par les contrebandiers pour créer de nouveaux itinéraires afin d'acheminer leurs marchandises.
« Ce commerce immoral et malsain est bien déterminé à assoir sa présence sur l'ensemble des marchés où existe une demande», a déclaré Jason Bell, Directeur du programme Éléphants d'IFAW (Fonds international pour la protection des animaux, http://www.ifaw.org). « L'audace dont font preuve les contrebandiers pour contourner les autorités et développer un réseau d'acheminement complexe est tout simplement stupéfiante. »
Hier, les autorités sri lankaises ont déclaré avoir saisi quelque 350 défenses d'éléphants, pour un total de 1,5 tonne d'ivoire, dans le port de Colombo. Les défenses avaient été déclarées comme étant des déchets plastiques et dissimulées entre des rondins de bois dans des conteneurs. Il s'agit de la saisie d'ivoire illégal la plus importante au Sri Lanka.
Les conteneurs provenaient du Kenya et étaient à destination de Dubaï, aux Émirats arabes unis. Aucune arrestation n'a pour l'heure été effectuée.
2012 est une année noire pour les éléphants. Au premier trimestre, 650 éléphants ont été abattus par des braconniers au nord du Cameroun, près de la frontière tchadienne.
« L'ivoire est introduit sur les marchés européens et asiatiques, principalement en Chine. Les ports d'Afrique de l'Est sont des points de départ privilégiés pour les cargaisons d'ivoire, qui transitent ensuite généralement vers l'Asie du Sud-Est », poursuit Jason Bell. « L'ampleur de cette nouvelle saisie et le choix du Sri Lanka comme nouvel itinéraire sont très préoccupants ».
Comme l'a souligné Jason Bell, IFAW salue les autorités sri lankaises pour cette saisie, mais prévient que le trafic continuera d'enrichir la criminalité organisée internationale et de détruire la biodiversité si l'on n'arrête, ne condamne et ne punit pas comme il se doit les responsables.
« Pour le moment, le trafic d'ivoire est une activité peu risquée et très lucrative pour les associations de malfaiteurs. Chaque objet en ivoire provient d'un éléphant mort, et tant que les forces de l'ordre n'auront pas les ressources, les équipements et les formations nécessaires pour contrecarrer le trafic d'ivoire, le massacre terrible dont les pachydermes font l'objet continuera », poursuit-il.
IFAW travaille avec INTERPOL dans le cadre du projet WISDOM en 2012 pour endiguer le trafic de l'ivoire. Le Programme de lutte contre la criminalité environnementale d'INTERPOL coordonne les opérations de lutte contre le trafic d'ivoire dans dix-huit pays africains. L'espoir est grand qu'il permettra d'arrêter et d'emprisonner les contrebandiers, portant ainsi un coup d'arrêt à ce commerce qui menace la survie des éléphants.
Et Jason Bell de conclure : « Les opérations que nous finançons avec INTERPOL sont essentielles pour garantir la survie des éléphants mais pour sauver définitivement les pachydermes de l'extinction, le seul moyen reste de faire cesser la demande en ivoire sur les marchés chinois et ailleurs. »
Source : IFAW (Fonds International pour la protection des animaux)
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