La bête des Vosges identifiée
Deux clichés réalisés dans le canton de Gérardmer à l’aide d’un piège photographique à quelques semaines d’intervalle confirment quasiment le retour du loup dans les Vosges.
Des photos de prédateurs se baladant dans les pâturages vosgiens circulaient depuis le début des attaques de brebis. Rien de très probant. Jusqu’à ce cliché réalisé fin mai dans le secteur de Gérardmer par un naturaliste amateur par le biais d’un piège photographique. Il ne laisse guère de doute sur la « véritable identité » de la bête des Vosges version 2011. Il y a de grandes chances que l’on ait affaire à un loup. Cette photo vient d’être analysée par l’équipe d’Eric Marboutin, le spécialiste national du loup au sein de l’Office national de la chasse à Gières en Isère. Les conclusions de l’expert laissent à penser que le loup est de retour dans le massif vosgien, 70 ans après son éradication. « Quelques semaines auparavant, nous avions analysé un cliché réalisé au même endroit. Il avait été pris à contre-jour. On ne pouvait pas distinguer la couleur de son pelage mais cette bête avait l’allure d’un loup. Le dernier cliché montre un animal de dos mais on distingue très bien son anatomie et son pelage. Tout ce qu’on voit sur ce cliché indique que l’on a affaire à un loup », résume Eric Marboutin.
Cet animal a en effet le pelage du loup européen (autour du gris) et une queue portée dans le prolongement du corps et oreilles assez courtes à la différence du chien qui se balade plutôt la queue dressée et la tête en l’air. Cela ne fait que confirmer les inquiétudes des éleveurs des Hautes Vosges qui voyaient, dans les saignées dans leurs cheptels, la patte du loup. Les premières attaques de brebis avaient débuté en avril à Ventron. Le prédateur tuait tout ce qu’il avait à portée de crocs. Ces derniers temps, ses expéditions étaient plus ciblées et plus diluées dans le temps. Fin mai, il avait attaqué à quelques mètres d’habitations un poulain (une bête de 200 kg) appartenant à Jean-Yves Poirot un éleveur bressaud. La piste du chien errant amateur de chair fraîche perdait alors toute crédibilité…
Les élus locaux grincent des dents. Maurice Claudel, le maire de Cornimont pense que le retour du grand canidé dans les Vosges va faire mal à l’économie locale : « Chez nous, on travaille sur un tourisme familial. La peur du loup reste présente dans l’inconscient populaire. Ce n’est évidemment pas bon pour faire venir les familles. Il faudra du temps pour le « produit loup » attractif comme on le fait avec le cerf notamment pendant le brame. »
Le tourisme en jeu ?
Coté éleveurs, on est encore plus radical. « C’est simple, le VTT et le parapente à La Bresse c’est fini ! Si on continue notre élevage, on va devoir utiliser des chiens de défense. Ces chiens-là se sentent agressés par ce genre de pratique et pourraient s’en prendre à ces sportifs. En sachant qu’il suffit de deux chiens comme ça pour disséminer une meute entière de loups ! », prévient Jean-Yves Poirot.
Eric Marboutin estime qu’il y a de grandes chances qu’un seul individu de cette espèce se promène dans le massif vosgien : « L’essentiel de la population de loups vit dans les Alpes. Certains membres se retrouvent exclus des meutes. Des jeunes loups qui ont maille à partir avec un mâle dominant ou des femelles en quête de reproduction. Ils quittent leurs congénères pour des contrées inexplorées. Ils partent seuls, la probabilité très faible qu’ils fondent une meute est très faible. D’autant plus que l’on s’éloigne des Alpes ».
source : http://www.estrepublicain.fr/fr/lorrain ... les-Vosges
Il y aussi un article sur sa présence dans le doubs. Donc il s'agirait de deux jeunes qui ont quittés les Alpes et ce sont aventurer pour l'un dans le jura et l'autre a continué son chemin pour rejoindre les vosges.