Le gecko de Manapany menacé par son cousin géant de Madagascar :
Branle-bas de combat à Saint-Joseph où le gecko de Manapany est menacé depuis peu par l’introduction d’un redoutable prédateur, le grand gecko vert de Madagascar. L’association de protection des reptiles endémiques s’empresse de tirer la sonnette d’alarme.
« C’est la pire chose qui pouvait arriver ». Les membres de l’association Nature océan Indien (NOI), ne cachent pas leur inquiétude, depuis la découverte récente d’un redoutable prédateur au sein de la plus importante population de gecko verts de Manapany. Il y a une semaine, un autre lézard a été aperçu, le grand gecko vert de Madagascar cette fois, introduit à la Réunion en 1994 du côté de Sainte-Suzanne, avant de se disperser. Une espèce envahissante redoutable : pas loin de chez nous, à Maurice, une petite population locale de geckos endémiques (à Baie-du-Tombeau) a disparu après son introduction. Ici, le gecko malgache cause des ravages importants à la faune et on l’a vu se nourrir d’autres lézards, margouillats et même… d’oiseaux blancs, une espèce protégée. Son apparition à Manapany, dans le secteur du gecko vert endémique et protégé, est vécue comme une catastrophe par l’association qui craint la disparition de notre lézard local, déjà fortement menacé (en cours d’évaluation par l’UICN pour intégrer la liste rouge des espèces menacées). Il faut dire que le reptile malgache est particulièrement préparé à l’invasion : même habitat (végétation) et même nourriture que les autres geckos, il impose une concurrence féroce aux lézards. Pouvant atteindre les 30 centimètres, contre 13 à peine pour le gecko vert endémique de Manapany, le lézard vert malgache n’hésite donc pas à s’attaquer à plus petit que soi pour lui prendre son territoire.
En outre, ce dernier est très résistant, les femelles pondent beaucoup d’œufs (27 par an) et il vivrait très longtemps. Une sorte de Godzilla des Vacoas pourrait-on résumer, en souriant. Sauf que la situation ne prête pas à rire. Depuis une semaine, les membres de l’association NOI battent le pavé et vont à la rencontre des habitants de Manapany à la recherche du gecko de Madagascar. Leurs premières observations laissent apparaître une situation encore gérable. « Nous en avons vu six pour le moment, le double ou le triple est probable, mais la population semble très localisée autour d’un pâté de maisons, à l’entrée de Manapany (croisement des rues Martin-Luther-King et boulevard de l’Océan) », explique Mickael Sanchez, auteur d’un travail de master sur le gecko de Manapany et membre fondateur de l’association. « C’est une chance qu’ils soient très localisés, il faut intervenir vite avant que la situation ne devienne ingérable », poursuit Allison Gandar, la présidente. Outre le fait de mener un état des lieux, ces derniers évaluent la faisabilité d’une campagne de lutte précoce. Dans l’urgence, ils ont édité une nouvelle plaquette destinée dans un premier temps à la population du quartier et s’appuyant sur le danger représenté par le gecko vert malgache. Il s’agit de pouvoir vite le reconnaître, pour ne pas le confondre avec le gecko endémique, et de pouvoir prendre ensuite des initiatives. L’association a également prévenu la Diren, la commune, l’association de riverains et le Parc national des Hauts de ce danger. « Heureusement pour nous, les gens sont en général assez sensibles et comprennent qu’il faut vite faire quelque chose », souligne Allison Gandar. La Diren aurait d’ailleurs déjà commandé une étude pour le compte du ministère de l’Environnement sur le gecko vert malgache dans l’objectif de définir une stratégie d’actions à cinq ans. En attendant ce rapport, l’association NOI va poursuivre, à son niveau, son état des lieux et continuer à informer la population. « Il faut intervenir dès qu’on en voit un. La plus grande aide, comme la principale difficulté, viendra des riverains, ajoute Christel Baudet, autre membre active. « Comme c’est chez eux, c’est aux gens de décider s’ils vont agir ou pas, cela dépend de leur volonté »
Source : http://www.clicanoo.re/11-actualites/25 ... enace.html
Branle-bas de combat à Saint-Joseph où le gecko de Manapany est menacé depuis peu par l’introduction d’un redoutable prédateur, le grand gecko vert de Madagascar. L’association de protection des reptiles endémiques s’empresse de tirer la sonnette d’alarme.
« C’est la pire chose qui pouvait arriver ». Les membres de l’association Nature océan Indien (NOI), ne cachent pas leur inquiétude, depuis la découverte récente d’un redoutable prédateur au sein de la plus importante population de gecko verts de Manapany. Il y a une semaine, un autre lézard a été aperçu, le grand gecko vert de Madagascar cette fois, introduit à la Réunion en 1994 du côté de Sainte-Suzanne, avant de se disperser. Une espèce envahissante redoutable : pas loin de chez nous, à Maurice, une petite population locale de geckos endémiques (à Baie-du-Tombeau) a disparu après son introduction. Ici, le gecko malgache cause des ravages importants à la faune et on l’a vu se nourrir d’autres lézards, margouillats et même… d’oiseaux blancs, une espèce protégée. Son apparition à Manapany, dans le secteur du gecko vert endémique et protégé, est vécue comme une catastrophe par l’association qui craint la disparition de notre lézard local, déjà fortement menacé (en cours d’évaluation par l’UICN pour intégrer la liste rouge des espèces menacées). Il faut dire que le reptile malgache est particulièrement préparé à l’invasion : même habitat (végétation) et même nourriture que les autres geckos, il impose une concurrence féroce aux lézards. Pouvant atteindre les 30 centimètres, contre 13 à peine pour le gecko vert endémique de Manapany, le lézard vert malgache n’hésite donc pas à s’attaquer à plus petit que soi pour lui prendre son territoire.
En outre, ce dernier est très résistant, les femelles pondent beaucoup d’œufs (27 par an) et il vivrait très longtemps. Une sorte de Godzilla des Vacoas pourrait-on résumer, en souriant. Sauf que la situation ne prête pas à rire. Depuis une semaine, les membres de l’association NOI battent le pavé et vont à la rencontre des habitants de Manapany à la recherche du gecko de Madagascar. Leurs premières observations laissent apparaître une situation encore gérable. « Nous en avons vu six pour le moment, le double ou le triple est probable, mais la population semble très localisée autour d’un pâté de maisons, à l’entrée de Manapany (croisement des rues Martin-Luther-King et boulevard de l’Océan) », explique Mickael Sanchez, auteur d’un travail de master sur le gecko de Manapany et membre fondateur de l’association. « C’est une chance qu’ils soient très localisés, il faut intervenir vite avant que la situation ne devienne ingérable », poursuit Allison Gandar, la présidente. Outre le fait de mener un état des lieux, ces derniers évaluent la faisabilité d’une campagne de lutte précoce. Dans l’urgence, ils ont édité une nouvelle plaquette destinée dans un premier temps à la population du quartier et s’appuyant sur le danger représenté par le gecko vert malgache. Il s’agit de pouvoir vite le reconnaître, pour ne pas le confondre avec le gecko endémique, et de pouvoir prendre ensuite des initiatives. L’association a également prévenu la Diren, la commune, l’association de riverains et le Parc national des Hauts de ce danger. « Heureusement pour nous, les gens sont en général assez sensibles et comprennent qu’il faut vite faire quelque chose », souligne Allison Gandar. La Diren aurait d’ailleurs déjà commandé une étude pour le compte du ministère de l’Environnement sur le gecko vert malgache dans l’objectif de définir une stratégie d’actions à cinq ans. En attendant ce rapport, l’association NOI va poursuivre, à son niveau, son état des lieux et continuer à informer la population. « Il faut intervenir dès qu’on en voit un. La plus grande aide, comme la principale difficulté, viendra des riverains, ajoute Christel Baudet, autre membre active. « Comme c’est chez eux, c’est aux gens de décider s’ils vont agir ou pas, cela dépend de leur volonté »
Source : http://www.clicanoo.re/11-actualites/25 ... enace.html