Ultime tentative pour sauver le rhinocéros blanc du Nord

[didier]

Quatre rhinocéros blancs du Nord arrivés fin décembre au Kenya en provenance de République tchèque représentent le dernier espoir de survie pour cette espèce en danger. Mais ce transfert suscite la polémique, certains scientifiques avançant qu'il est déjà trop tard pour sauver le rhinocéros blanc du Nord (Ceratotherium simum cottoni).

Il ne resterait que huit rhinocéros blancs du Nord dans la nature, l'animal vertébré le plus en danger sur Terre.

Les responsables du parc kényan d'Ol Pejeta espèrent que les animaux vont prospérer dans leur habitat naturel et sauver ainsi l'espèce, alors qu'un expert pense que cette expérience est vaine. "Ca ne rime à rien de les ramener en Afrique à ce stade. C'est trop peu, trop tard", estime Randy Rieches, responsable des mammifères au parc animalier de San Diego (Californie), qui abrite deux rhinos de cette espèce.

Lorsque le projet de transfert a été lancé, M. Rieches, qui siège à la Fondation internationale pour le rhinocéros (IRF), a dit fait connaître son avis aux responsables du zoo tchèque de Dvur Kralove et de la réserve kényane d'Ol Pejeta, où vivent désormais les animaux. Prendre le risque de déplacer les rares spécimens vivants, même s'ils ne se reproduisent pas, tout en récupérant des fonds destinés à d'autres espèces de rhinocéros, est une mauvaise idée, selon Randy Rieches.

Une opinion rejetée par les responsables du projet de rapatriement des rhinocéros, qui jugent que même si les chances de succès sont minces, il fallait le faire.

"Bien sûr qu'il y a une chance. Et quelle était l'autre option? Rester à vie dans un zoo et ne pas se reproduire?", s'insurge Berry White, une femme connue pour "murmurer" à l'oreille des rhinocéros et qui a aidé à préparer les animaux au transfert. "Bien sûr, on a dépensé beaucoup d'argent, mais les gens voulaient y consacrer de l'argent".

Selon Berry White, une femelle rhinocéros peut se reproduire jusqu'à l'âge de 30 ans. Les deux femelles transférées au Kenya ont 9 et 20 ans.

Des experts animaliers observent que les rhinocéros blanc du Nord n'ont pas pu se reproduire en captivité parce qu'ils avaient développé des relations fraternelles avec le sexe opposé. "Les filles ont beaucoup de temps devant elles. Une a déjà donné la vie. Certains pensent que c'est une vision à long terme mais pas nécessairement", a estimé Mme White. "Espérons que dans les cinq prochaines années, il y aura un ou deux bébés".

Même si les deux femelles arrivent à se reproduire, elles ne donneront pas la vie à un rhinocéros à 100% génétiquement blanc du Nord. L'accouplement avec un rhinocéros blanc du Sud est "inévitable" pour Berry White, mais le but est de transmettre le maximum du patrimoine génétique des rhinos blancs du Nord.

Ces derniers résistent en effet à la mouche tsé-tsé et survivent dans les zones où vivent les mouches, alors que les rhinocéros blanc du Sud ne le peuvent pas.

La dernière naissance de rhinocéros blanc du Nord remonte à 2000 en captivité. Les rhinocéros ont un cycle de reproduction de trois ans.

Les partisans du transfert "estiment qu'en les changeant d'environnement, les rhinocéros recommenceront à ovuler, mais c'est un énorme pari. Si on y ajoute les problèmes de reproduction, il y a plus de chances de gagner à Las Vegas", a ironisé Randy Rieches.

Le record de longévité d'une rhinocéros blanc du Nord est de 44 ans et 10 mois. Le plus âgé des quatre rhinos transférés au Kenya, Soudan, a 38 ans, et il est le seul à être né en Afrique, les trois autres ayant vu le jour en captivité. AP

SOURCE : http://tempsreel.nouvelobs.com/depeches ... u_nor.html

[Frederic]

Ces derniers résistent en effet à la mouche tsé-tsé et survivent dans les zones où vivent les mouches, alors que les rhinocéros blanc du Sud ne le peuvent pas.

Ne serait-ce pas une énorme anerie que cette affirmation ?

J'ai toujours cru que les rhinoceros blanc du Sud avaient été sauvés de l'extinction notamment parce que leur dernier lieu de vie, actuelle réserve de Hluhluwe-Umfolozi en Afrique du Sud, était, dans le temps, infesté de mouche tsé-tsé porteuse de la maladie du sommeil, interdisant ainsi l'installation des hommes et de leurs bétails.
Quelqu'un a-t-il un avis là-dessus ?

D'autre part, toutes les mouches tsé-tsé ne sont pas porteuses du virus. J'ai moi-même été dévoré par ces maudits insectes au Nord Kenya, lieu ou les Rhinos du Sud (réintroduits) prospèrent sans problème.