Le préfet de Guyane vient de prendre une (grande ?) décision pour le tapir, suite aux délibérations du comité de pilotage des ORGFH (Orientations Régionales pour la Gestion de la Faune sauvage et l’amélioration de ces Habitats) et aux recommandations de l’UICN : depuis le 23 juillet dernier la commercialisation du tapir est donc interdite sur le sol Guyanais (arrêté n° 1672/2D/2B/env). Oui mais, parce qu’il y a un mais, l’animal reste autorisé à la chasse à but non lucratif et des dérogations concernant la capture d’animaux vivants pourront être prévues dans le cas de mises en place d’élevages en Guyane.
On sait déjà qu’en plus de fournir de la viande de tapir aux restaurants locaux, les chasseurs consomment l’animal. Les communautés amérindiennes certes mais pas seulement, et les chasseurs des pays voisins qui savent que le tapir ne bénéficie d’aucune protection légale. Interdire la commercialisation du tapir est un premier petit pas. Cela ne permettra pas à l’espèce de stabiliser ses effectifs car sous couvert de chasser pour sa propre consommation, chacun pourra continuer à abattre des animaux. Aucune précision sur les quotas autorisés, et d’ailleurs, pourquoi prendre cette peine lorsqu’on sait que très peu de contrôles sont effectués en forêt, par manque de moyens financiers et humains. Braconniers ou chasseurs, l’appellation importe peu, pourront continuer tranquillement à traquer l’animal qui se fait pourtant fort rare en Guyane.
