
La carte d'identité des chauves-souris se trouve sur leurs ailes
Des chercheurs ont démontré que les espèces de chauves-souris nord-américaines possèdent des motifs uniques sur leurs ailes.

Les motifs formés par les fibres de collagènes sur les ailes des chauves-souris sont uniques.
Journal of Mammalogy / Sybill K. Amelon & all
Si l'identification des animaux est un élément clé de l'éthologie, trouver une méthode qui y répond en évitant de mettre en danger le spécimen ou en évitant de modifier son comportement n'est pas toujours chose aisée. Des chercheurs de l'Université du Missouri-Columbia (Etats-Unis) pensent avoir trouvé la méthode idéale pour l'étude des chauves-souris. Les motifs sur les ailes de celles-ci seraient aussi uniques que les empreintes digitales humaines.
Des motifs créés par le réseau de fibres de collagène et d'élastine
Lors de cette étude, présentée en mars 2017 dans la revue Journal of Mammalogy, les biologistes ont photographié les ailes de 230 chauves-souris de 4 espèces nord-américaines différentes : des petites chauves-souris brunes (Myotis lucifugus), des Vespertilions nordiques (Myotis septentrionalis), des Sérotines brunes (Eptesicus fuscus) et des pipistrelles de l'Est (Perimyotis subflavus). Grâce à une transillumination (éclairage par transparence) des ailes, les chercheurs ont pu révélé des motifs constitué par un réseau de fibres de collagènes et d'élastine, des protéines permettant de renforcer l'aile et d'augmenter sa flexibilité durant le vol.
Une identification réussie dans 96 % des cas
Après un entraînement, les expérimentateurs ont réussi à identifier correctement et à l'aide des photos, 96 % des chauves-souris étudiées. Selon l'étude, même chez les animaux atteints du syndrome du nez blanc - provoqué par le champignon Geomyces destructans et qui engendre des comportements aberrants - et bien que les ailes soient abîmées par le parasite, les motifs présents sur celles-ci persistent.
Cette technique semble donc satisfaire les 4 critères de l'identification biométrique : elle est universelle, distinctive, permanente et remarquable. Les chercheurs américains espèrent que de prochaines évaluations de cette méthode seront faites afin de la standardiser pour permettre son utilisation par les naturalistes et de vérifier que cette caractéristique est commune à toutes les espèces de chiroptères. "Il est toujours important d'utiliser des techniques de recherche qui n'affectent pas la santé ou la survie des animaux que nous étudions", assure Sybill Amelon, l'un des co-auteurs de l'étude, dans un communiqué.
Source : https://www.sciencesetavenir.fr/animaux ... les_117900