Lever aux aurores, je m'extrais difficilement de mon lit. Direction Marennes, bien connue pour ses huîtres, puis Brouages. Peu avant la citadelle fortifiée par Vauban, je m'enfonce sur un chemin agricole au milieu des champs. C'est un peu du pif mais je me doute qu'au bout il y a une roseraie et peut être des étangs ou un chenal.
J'arrive à la hauteur d'un pré tout juste fauché quand je suis survolé par une cigogne blanche. Elle se pose et rejoins son partenaire.

L'oiseau niche dans la région, notamment le long de la route de Rochefort au sommet des grands pylônes haute-tensions. Cela nécessite parfois quelques interventions des agents EDF.
Les cigognes s’arrêtent de fourrager et s'envolent. Est-ce que j'ai fais trop de bruit en baissant la vitre ou avec l'appareil ? Mes mouvements ? Que nenni. C'est maître Goupil qui rôde alentours.

Nous sommes tous les deux aussi surpris l'un que l'autre de cette rencontre matinale. Un étonnement qui ne me permettra qu'un seul et unique cliché avant que le renard ne s'éclipse furtivement.
Néanmoins, je me dis que j'ai déjà gagné ma journée avec ces deux observations exceptionnelles et rapprochées. Je décide de garer la voiture au bout du chemin et de pénétrer sur un terrain entouré de chenaux.
Ce terrain a été récemment fauché. Les pelouses alternent avec les roseraies très denses qui bouchent l'accès physique et visuel des grandes pièces d'eau qui barrent ce terrain.


Lors de l'exploration du terrain, je découvre pèle-mêle ce que j'ai identifié comme des coulées de ragondins dans l'herbe, une carcasse de cygne tuberculé et des traces de combats. Certainement le renard de toute à l'heure est responsable de ce grabuge. Enfin un affût de chasseur fermé à clé a été aménagé en bordure d'un des étangs.

La lumière dorée du matin éclaire le site et je surprends de nombreux vols d'oiseaux. En hauteur, certains ne font que passer : bandes de pilets et colverts, cormorans, busards des roseaux, hérons, aigrettes, bihoreaux, peut être un épervier... Je suis bluffé par la diversité d'oiseaux que je vois passer en dessus de moi. J'en dérange aussi quelques uns qui se cachaient dans les roseaux. Il faut alors réagir vite pour essayer une photo et profiter qu'ils soient à une distance raisonnable.

Bihoreau juvénile

Aigrette garzette

Les bottes sont utiles !
Les roseaux et buissons fourmillent également d'activité. Mais photographier les petits passereaux dans ce milieu est un cauchemar. Ils sont très mobiles et laissent toujours de la végétation entre eux et moi. En plus, la mise au point est rendue ardue par le balancement des roseaux. Enfin je suis frustré de ne pouvoir identifier ces oiseaux que je n'avais jamais photographié. Je fais d'ailleurs appel à votre sagacité pour confirmer/infirmer ces identifications un peu aléatoires.

Rousserolle turdoïde ?


Phragmite des joncs ?


Rousserolle cannelle ?
Ce beau début de matinée s'achève sur la vision d'une spatule blanche survolant le site.
Je continue mon exploration vers le havre de Brouages et son petit port ostréicole. Une colonie d'hirondelles de fenêtre a pris possession des cabanes pour nicher. Elles sont hyperactives et récoltent les nombreux insectes volants qui vivent dans les marécages.



La matinée est déjà bien entamée quand j'arrive à la réserve de Moéze-Oléron sur la commune de St-Froult. Une maison didactique et des bénévoles/salariés informent les visiteurs. Plusieurs sentiers de découverte sont proposés. Je décide de garder ceux consacrés aux oiseaux pour la fin d'après-midi. Un petit sentier fait le tour de bosquets, de mares et de pelouses où la petite faune est bien présente comme ce joli lézard des souches qui se dore dans les mûriers (ma foi excellents !) :


Je joue à cache-cache avec les grenouilles vertes

La lumière se fait dure et l'estomac vide. Direction Port des Barques dans l'estuaire de la Charente pour une pause et une sieste sur l'île Madame, accessible par un pont de sable à marée basse. Retour vers 16h30 mais le soleil est toujours haut. Les oiseaux sont présents mais très distants. L'observation est sympathique mais je suis trop limité pour faire de bonnes photos.

Marais de Moëze

Avocette

Lézard des murailles

Vanneau

Buses et hérons cendrés mulotaient dans les près

Le soir à l'affût sur le dortoir des aigrettes. Un peu déçu par le rendement en terme d'observations, je me replie vers le site de ce matin en espérant avoir la même réussite...