Le virus de Schmallenberg semble désormais bien ancré dans la faune sauvage, notamment parmi les cerfs français, selon un expert du Laboratoire de santé animale (Anses) de Maisons-Alfort.
Apparu en Allemagne durant l’été 2011, le virus de Schmallenberg, transmis par des moucherons du genre Culicoides, touche principalement les ovins, devant les bovins et les caprins. S’il ne cause que des symptômes bénins chez l’animal adulte, le SBV, non transmissible à l’homme, entraîne des malformations chez les nouveau-nés. Ce qui surprend le plus avec ce virus, c’est la vitesse à laquelle il s’est répandu en Europe.
Dans les élevages, mais aussi dans la faune sauvage, révèle une étude belge publiée fin 2012 dans la revue Emerging Infectious Diseases. Menée sur des animaux abattus lors de la chasse, elle révèle que 54,6% des cerfs et 88,6% des chevreuils abattus en décembre 2011 -alors que le SBV venait juste d’être identifié- portaient déjà des anticorps, signe d’une infection passée ou présente.
Interrogé par le JDSA, Stephan Zientara, directeur de l’UMR de virologie (Anses-Inra-ENVA, Maisons-Alfort), révèle qu’il en est de même en France, selon les résultats préliminaires d’une étude menée avec l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONFCS). Conduite dans 9 départements, elle révèle des taux de séropositivité allant «de 10% à 45%» chez les cerfs français.
Cette dynamique aussi rapide serait liée au comportement du virus chez son hôte, explique Stephan Zientara : le SBV y entraîne une virémie «courte, mais très intense», d’où un taux élevé de moucherons qui en sont porteurs. Si les chercheurs belges estiment à 10% le taux de perte chez les faons en 2012, l’expert de l’Anses «aurait tendance à penser» qu’il n’y a pas de risque majeur pour ces espèces sauvages, pas plus que pour celles d’élevage. Plusieurs questions demeurent sans réponse, notamment la possibilité qu’un animal déjà infecté, et donc porteur d’anticorps anti-SBV, soit réinfecté; et si oui, au bout de combien de temps.
Développé par le laboratoire MSD Animal Health, branche santé animale de Merck & Co, un vaccin anti-SBV est en cours de procédure d’autorisation auprès de l’Agence nationale du médicament vétérinaire (ANMV). Lors des études d’enregistrement, il s’est montré efficace et bien toléré chez les veaux, les agneaux et les brebis gestantes.
Source : http://www.journaldelenvironnement.net