Espoir d'une protection renforcée pour le lamantin africain

Taxonomie, éthologie... Voici le lieu de vos échanges animaliers !

Espoir d'une protection renforcée pour le lamantin africain

Messagepar Philippe » Mardi 19 Février 2013 15:30

La seizième Conférences des (Etats) parties (CoP 16) à la Convention sur le commerce international des espèces de faunes et de flores sauvages (CITES) c'est en mars 2013 à Bangkok (Thaïland). En route pour cette rencontre mondiale Wetlands International Afrique (WIA) porte le plaidoyer pour le transfert du Lamantin d'Afrique de l'Ouest (Trichechus senegalensis) de l'Annexe II à l'Annexe I de la CITES.

L’Ong Wetlands International Afrique (WIA) organise, en partenariat avec le Programme régional de conservation des zones côtières et maritime (PRCM), un atelier international de deux jours (du 18 au 19 février) à Dakar à l’intention des points focaux CITES de l’Afrique de l’Ouest et en dehors de la zone côtière du PRCM pour ensemble trouver une stratégie d’approche pour essayer de convaincre les autres partenaires en vue l’inscription du lamantin de l’Afrique de l’Ouest dans l’Annexe I de la CITES. Il s’agit de partager des informations sur le transfert du lamantin Ouest africain à l’annexe I de la CITES et de préparer des délégués qui participeront à la CoP 16 de mars 2013 à Bangkok.

Car, selon les acteurs, le lamantin Ouest africain, l’espèce la moins étudiée, donc la moins connue, est très menacé. Malgré cette menace, il reste la seule espèce de l’ordre des siréniens (ou vaches marines) ne figurant pas dans l’Annexe I (encore dans l’Annexe II de la CITES), donc qui n‘est pas intégralement protégée. Or «le but c’est que le lamantin soit intégralement protégé». Pour en arriver là, «il va falloir une volonté politique forte. Et c’est heureux qu’au niveau de l’Afrique de l’Ouest les pays à l’unanimité ont signé la charte et ont également essayé d’être ensemble pour pouvoir régler ce problème», a souligné le colonel Abdoulaye Ndiaye, expert associé WIA.

Cependant, l’Afrique de l’Ouest dans cet océan de pays membres de la CITES ne peut pas régler ce problème à elle seule. Toutefois, elle peut compter sur son «poids, notre système de négociation, notre véto en terme d’approche technique et scientifique et les arguments de taille qui nous permettront de convaincre les autres partenaires qui souvent sont moins intéressés mais arrivent souvent à une globalité de vue qui nous amène à positionner le lamantin dans notre orbite. Ce permettra de voir que ce lamantin va servir aux générations futures», a expliqué le colonel Abdoulaye Ndiaye.

En attendant, ces points focaux de la convention préparent «les documents techniques, scientifiques et culturels pour avoir un réseau au niveau des participants pour pouvoir défendre le dossier. Il faut aussi partager les techniques de négociation car lors des grandes réunions comme la CoP, il faut être habile, outillé, avoir un bon réseau pour pouvoir faire passer des documents de cette dimension», a-t-il précisé. Suffisant pour que le capitaine Abba Sonko, chef de la Division faune, Direction des Eaux et Forêts, Chasse et de la Conservation des sols, point focal CITES/Sénégal en appelle à une unité pour «défendre nos intérêts en mutualisant nos efforts». Il annoncé que le Sénégal aura à défendre deux dossiers à la CoP 16 à savoir celui du lamantin et celui du requin.

Un mammifère mythique et culturel à protéger intégralement

Le lamantin de l’Afrique de l’Ouest est une espèce timide cachée dans les profondeurs des eaux douces et des estuaires dont la zone de distribution s’étend du Sénégal en Angola. C’est une espèce en voie de disparition, ce qui constitue une catastrophe pour l’équilibre de l’écosystème et une menace pour les populations. Il joue un rôle extrêmement important au niveau de l’écosystème d’une manière globale en ce sens que «c’est un mammifère aquatique mythique qui contrôle ses milieux, le surplus de la végétation et également essaye de purifier certaines zones qui certainement s’il ne joue pas ce rôle peuvent avoir des perturbations sur le système. L’autre aspect de taille est culturel. Malheureusement avec le commerce qui se développe à pas de géants, les gens se préoccupent moins du rôle écologique que ces animaux jouent et également de leur apport culturel aux générations futures. Ce qui les intéresse, c’est le cash immédiat. Donc il faut tuer le lamantin pour le vendre, extraire les sous-produits: l’animal entier, la dentition, l’huile, la peau, ou d’autres parties utilisée pour la médecine», renseigne le colonel Abdoulaye Ndiaye.

La CITES réglemente le commerce des espèces de faune de flore sauvage grâce à leur inclusion dans trois Annexes. Quand une espèce est inscrite dans l’Annexe I cela veut dire qu’elle «menacées d’extinction», soit «éteinte ou pourrait l’être». Donc elle est «protégée», il n’y a pas de commerce, sauf avec permis spécial ou à des fins (recherche) scientifiques.

L’Annexe II stipule que l’espèce est «vulnérable», mais l’espèce pourrait être menacée d’extinction à moins que le commerce ne soit soumis à une réglementation stricte. Ici les échanges commerciaux sont autorisés dans des circonstances contrôlées. Pour ce qui est de l’Annexe III, l’espèce inscrite sur la liste à la demande d’une partie qui en réglemente déjà le commerce et qui, pour cela, a besoin de la coopération des autres Etats notamment voisins. Souvent les Etats sont réticents quant à l’inscription des espèces dans l’Annexe car une fois inscrite, on ne peut les retirer.

Source : http://www.sudonline.sn
Biofaune : l'actualité de la conservation in & ex situ : http://biofaune.canalblog.com - www.facebook.com/biofaune
Philippe
 
Messages: 11543
Enregistré le: Lundi 29 Août 2005 16:06

Retourner vers La faune dans le milieu naturel

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur enregistré et 17 invités

Tigre en mouvement