Un commissaire-priseur aux prises avec des cornes de rhinos

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Un commissaire-priseur aux prises avec des cornes de rhinos

Messagepar Philippe » Lundi 11 Février 2013 18:18

Ce lundi matin, Jean-Luc Gadaud, le procureur de la République de Bergerac, a annoncé qu'il faisait appel de la relaxe d'Aurèle Biraben, commissaire-priseur. Ce qui bloque la vente des deux cornes de rhinocéros, en attendant l'arrêt de la cour d'appel.

«C'est une question d'honneur et de réputation. J'ai été relaxé le 30 janvier et je pense que j'ai été injustement poursuivi », expliquait pourtant Aurèle Biraben, qui officie à Bergerac, Périgueux et Sarlat. Il en aurait cassé son marteau : pour la première fois de sa carrière, cet officier ministériel s'est retrouvé devant un tribunal correctionnel : « On en a parlé dans les journaux et sur Internet. Je me serais passé de cette publicité. »

L'histoire remonte à décembre 2011, à Bergerac. Il s'apprêtait alors à mettre aux enchères deux vieilles cornes de rhinocéros : l'une de 90 centimètres de long, l'autre de 45 centimètres. « Ces trophées coloniaux m'avaient été confiés par une dame âgée qui les tenait de son père. » L'expertise les date des années 1880, soit bien avant 1975 et l'entrée en vigueur en France de la convention de Washington, qui interdit le commerce des espèces protégées et de l'ivoire. La vente des pièces anciennes (d'avant juin 1947) reste possible.

Situation ubuesque

« Les douanes étaient passées à l'exposition et avaient constaté l'ancienneté des pièces. Mais ce sont ensuite les gardes de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage qui les ont fait saisir et ont prévenu le procureur. À Bergerac, ils ne voient pas tous les jours des rhinocéros », raille Aurèle Biraben.
« Voilà comment on est arrivé à cette situation ubuesque, poursuit-il. J'ai été poursuivi alors que j'étais en règle ! » Sûr de son bon droit, le commissaire-priseur a tenu à aller jusqu'au bout avec son avocate bergeracoise, Me Valérie Faure. « L'expertise indépendante prouve que les objets ont bien plus d'un siècle, ce qui se voit même à l'œil nu, avec leur patine et leur support en tissu garance », soupire le commissaire-priseur.

Mais le procureur a quand même requis une peine d'amende de 800 euros pour « cession non autorisée d'animal relevant d'une protection particulière ». « Le tribunal nous a donné raison en nous relaxant », insiste le commissaire-priseur, qui n'en restera pas là. Après avoir récupéré les cornes saisies, il veut les vendre : « Mais, d'abord, j'ai demandé au Cites (l'organisme international qui contrôle la convention de Washington) des documents pour autoriser cette vente. » Des objets qui devraient partir en Chine, où on leur prête des vertus aphrodisiaques, et qui valent très cher : « Au moins 50 000 euros. » Me Biraben attend ce moment avec impatience.
H.C.

Source : http://www.sudouest.fr/2013/02/11/des-c ... 00-706.php
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