la célèbre faune du Kenya menacée ..............

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La sécheresse affectant l'Afrique de l'Est menace la célèbre faune du Kenya

Mercredi 11 janvier 2006, 14h59

La grave sécheresse en Afrique de l'Est, qui menace de famine des millions de personnes, touche également la célèbre faune du Kenya, provoquant des conflits entre villageois et animaux qui s'aventurent hors des parcs nationaux à la recherche d'eau et de nourriture.

"Nous avons émis un message d'alerte sur l'augmentation des conflits entre les hommes et les animaux dans le pays", a annoncé mercredi à l'AFP Connie Maina, porte-parole du Service kényan de la faune (KWS), organisme public chargé de la gestion des parcs nationaux du pays.

"La faune, notamment les éléphants, ont quitté les parcs nationaux à la recherche de sources d'eau en raison de la période de sécheresse dans le pays", a-t-elle expliqué.

"Nous avons déployé des officiers de l'unité de gestion du problème animal dans les régions touchées, et ils sont en train d'effectuer des patrouilles aériennes et au sol dans le but de contrôler les problèmes", a-t-elle ajouté.

Selon la porte-parole, les régions les plus touchées sont le Parc national du Tsavo Est et Ouest (300 km au sud-est de Nairobi), qui abrite une importante population d'éléphants et de rhinocéros du pays, et la célèbre réserve du Masai Mara (sud-ouest), très appréciée des touristes.

Autour de ces parcs, des centaines d'éléphants ont envahi les fermes à la recherche de nourriture et d'eau.

Selon des responsables locaux, les éléphants ont tué au moins deux personnes ces deux dernières semaines près du Tsavo, et ont ensuite perturbé les funérailles de l'une des deux victimes le week-end dernier, provoquant des manifestations de villageois.

"Le curé (officiant à la cérémonie) a dû écourter son prêche après que les éléphants ont commencé à charger l'assistance", a rapporté mercredi l'agence officielle KNA, citant des témoins présents à l'enterrement de Haggai Kisombe, qui avait été piétiné à mort par un pachyderme.

Les villageois ont réclamé une action urgente du gouvernement contre les éléphants, érigeant des barrages sur une route et lançant des pierres sur les voitures pendant trois heures.

Julius Chepkei, gardien en chef du KWS à l'entrée du Tsavo, a confirmé par téléphone à l'AFP cet incident, mais a souligné que les plus à blâmer étaient les villageois eux-mêmes, qui ont, selon lui, tenté de s'implanter dans des lieux où les éléphants se rendaient régulièrement.

Le problème, "ce n'est pas que les éléphants sont dangereux, c'est que les gens se sont installés sur les lieux de passage traditionnels des éléphants", estime-t-il.

La population d'éléphants au Kenya a augmenté de 10% au cours des trois dernières années, pour atteindre le chiffre d'environ 30.000, essentiellement grâce à la lutte contre le braconnage, selon le KWS.

Selon M. Chepkei, ce genre d'incidents pourraient se multiplier si la sécheresse persiste. Il craint même que les éléphants s'aventurant hors du parc soient suivis par les lions et les hyènes, aussi dangereux pour l'homme.

Au moins 40 personnes, majoritairement des enfants, sont mortes de faim et de maladies liées à la faim depuis décembre dans le nord-est du Kenya, touché par l'une des pires sécheresses qu'ait connue le pays.

Des milliers de vaches, chèvres et chameaux ont succombé au manque d'eau et de nourriture, notamment dans le nord-est.

Mardi, le président kényan Mwai Kibaki a appelé les communautés de bergers, dont de nombreuses bêtes meurent de soif, à "éviter les conflits" au sujet de l'accès à l'eau.