Le requin bleu suivi à la trace en Méditerranée

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Le requin bleu suivi à la trace en Méditerranée

Messagepar Philippe » Samedi 14 Juillet 2012 17:08

Ils ne veulent pas scalper le squale. Au contraire ! Biologiste, Nicolas Ziani, 32 ans, est président d’Ailerons à Montpellier, l’une des rares associations de défense du requin. Ou plutôt des requins : "Il existe entre 400 et 500 espèces dans le monde sous toutes les latitudes, dans tous les océans (même dans les eaux froides), toutes les profondeurs, de toutes les formes, fuselé, massif, plat, etc."

"Le requin participe de l’équilibre des espèces"

Nicolas Ziani, d’Ailerons Pour connaître leurs déplacements et leurs comportements, Nicolas Ziani a monté une opération scientifique, baptisée Shark Trace, une première nationale en Méditerranée : poser une balise de type Argos sur le puissant aileron d’un requin bleu, qui doit être pêché à la ligne les 28 et 29 juillet prochains, au large du Cap-d’Agde, avec le concours de vingt à trente bateaux du Cercle des pêcheurs cap-agathois. Les spécialistes du Criobe (Centre de biologie et d’écologie tropicale et méditerranéen), basés à l’université de Perpignan, analyseront ensuite jusqu’à neuf mois de données.

Apparu il y a plus de 400 millions d’années bien avant les dinosaures, ce poisson mythique est, pour Nicolas Ziani, le dernier "monstre aquatique". Venu du fond des âges, il s’est formidablement adapté. Mais on ne sait que peu de choses sur cet animal dont la population, victime de surpêche, a chuté de 40 %. On n’en sait pas davantage sur les 50 autres espèces qui fréquentent les profondeurs de la... Méditerranée.

Pas grand-chose non plus sur le grand requin blanc, dont le dernier spécimen a été remonté en 1991... à Sète. Cette mer fermée, rassurante, est sans doute "une nurserie où les femelles mettent bas et où leurs petits grandissent". Ensuite, on suppose qu’ils vont, en majorité, migrer dans des eaux tempérées à l’année, entre 20 et 21 degrés. C’est ce que l’opération tentera de vérifier.

Le "peau bleu" qui peut atteindre 4 mètres pour 200 kg, a été choisi pour l’expérience car il remonte souvent à la surface, permettant à la balise d’envoyer de nombreux signaux. En Australie pour un congrès sur les sélaciens, Johan Mourier du Criobe confie : "On pourra mieux comprendre si ces requins sont présents toute l’année dans telle ou telle zone ; quels sont leurs lieux préférés et déterminer leur degré de vulnérabilité face à la pêche."

Les spécialistes évaluent à 100 millions le nombre de requins éparpillés dans les mers du globe, dont plus de la moitié sont chassés pour leurs chers ailerons. Ceux-ci finissent en grande majorité mijotant dans des potages, en Asie, une spécialité séculaire qui se mondialise. Une hérésie : "Le requin participe de l’équilibre des espèces." Au sommet de la chaîne alimentaire, il régule d’autres espèces. Sans ce grand prédateur "maître de son environnement", certaines pourraient, elles, proliférer et... scalper la biodiversité.

Association Ichtyologique pour l’étude, la recherche et l’observation dans la nature des sélaciens. Tél. 06 50 41 38 47.


"Seulement 60 attaques par an dans le monde"

« C’est un opportuniste et un charognard, mais c’est un animal inoffensif », affirme Nicolas Ziani, qui tient à réhabiliter la réputation du requin : « Il y a seulement 60 attaques par an dans le monde, dont cinq sont mortelles. Et à peine 110 attaques du grand requin blanc - celui des Dents de la mer - en Méditerranée depuis le... Moyen-Âge ! » Le sélacien confond par exemple un surfeur avec l’une de ses proies favorites, otarie, raie, tortue.

Il n’attaque jamais l’homme. « Il y a certes des espèces agressives, comme à la Réunion qui déplore plusieurs attaques ces dernières années du requin bouledogue. » Un cas particulier. « Il faut éviter horaires et lieux de chasse de ce poisson que les Américains surnomment “pitbull de la mer” ». « Dès qu’il comprend que ce n’est pas une proie, il relâche », note Thomas Vignaud, du Criobe. L’attaque est rare mais définitive : sa mâchoire exerce une pression de plusieurs tonnes au centimètre carré et ses dents sont des rasoirs.

Source : http://www.midilibre.fr
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