Débats sur le loup : une "première" à Barcelonnette

[Philippe]

[b]A l'arrivée de l'été de la montée aux alpages des troupeaux de bétails, la problématique du loup fait surface. Mardi 19 juin, de nombreuses personnalités françaises et italiennes se sont réunies pour la première fois à Barcelonnette. Une assemblée réunie à l’invitation des associations "Eleveurs et Montagnes" et des "Indignés de l’Ubaye" pour échanger sur les conséquences de la prédation du loup sur le pastoralisme.

Cette première réunion franco-italienne pourrait donner lieu à la "création d’un groupe de travail franco-italien sur le problème du loup, groupe qui pourra être élargi à des participants d’autres pays européens et qui aura pour objectif de contribuer à la rédaction d’une directive européenne sur le pastoralisme". A l’issue de cette réunion, une liste de doléances adressée aux parlementaires et pouvoirs politiques a été établie et signée par l'ensemble des participants.

"- Une régulation efficace et sérieuse ne mettant pas en danger l’espèce et se substituant aux actuels prélèvements, tout en reconnaissant aux travailleurs de la terre le rôle fondamental d’un pastoralisme durable dont les Alpes ont besoin,

- Une révision de la Convention de Berne, comme la Suisse en a engagé le processus.

- Que ces mesures soient prises avant qu’un drame humain ne survienne qui marquerait l’histoire du pastoralisme alpin, avant que ne disparaisse une activité immémoriale et la qualité de nos paysages, patrimoine de nos vallées. (…)

- de pouvoir travailler normalement, sans que pèse une pression inutile et préjudiciable sur les troupeaux et les éleveurs."

Il est demandé aux pouvoirs publics italien et français de "communiquer de manière réellement transparente sur le nombre réel de loups installés sur le territoire, ainsi que sur le coût total de la prédation".

Toujours selon les participants : "La prédation est en constante progression depuis 20 ans. Elle a déjà de très néfastes impacts socio-économiques et socioculturels dans les vallées qui n’ont jamais été pris en compte. Elle a aussi un impact négatif sur la biodiversité végétale et animale, lorsque des zones boisées ou des alpages ne sont plus pâturés. Aucun enjeu écologique vital n’est lié à la présence des loups, au moment où d’autres espèces du monde animal sont réellement menacées. Le loup lui, ne l’est plus."

Et d'insister : "La question des indemnisations n’est pas au centre des revendications des éleveurs qui souhaitent simplement qu’on respecte leur métier."

Les participants de cette réunion : l’association Eleveurs et Montagnes, la Fédération régionale ovine du sud-est, Jeunes agriculteurs, la Fédération départementale ovine, les chambres d’agriculture 04, 06 et 83, les membres de l’association Alte Terre (Val Maïra, Piémont , Italie) et l’Associazione pastori lombardi.[/b]
Source : http://www.hauteprovenceinfo.com

[Vinch]

Pourquoi diable l'humain veut toujours tout contrôler, tout réguler, tout régenter !!! La Nature ne lui appartient pas !!!

[buffledo]

je suis entièrement d'accord avec Vinch

[tibo]

"Une révision de la convention de Berne comme la Suisse en a amorcé le processus"
La Suisse est loin d'être un bon exemple en matière de gestion de la population de loups, et il faudrait m'expliquer aussi depuis quand le loup n'est plus menacé!

[Wilfried]

Les lobbies sont à l’œuvre...l'effondrement des cours de la viande ovine due à la concurrence néo-zélandaise n'est pour rien dans les difficultés de l'élevage ovin français et italien...

Si ils obtiennent gain de cause, en tant que contribuable, je demande également que cessent les subventions attribuées à cette activité...on verra bien, qui du loup ou des aides publiques, impacte le plus....

[Dips]

et il faudrait m'expliquer aussi depuis quand le loup n'est plus menacé!

Le loup n'est effectivement pas menacé, bien que localement protégé. Si tu en doutes, regarde ici :http://www.iucnredlist.org/apps/redlist/details/3746/0

L'espèce (voire la sous-espèce) n'est menacé que localement: ce sont des populations qui sont menacées, et non l'espèce. Malheureusement, les arguments avancés sont justes. mais je pense que au delà de la survie du loup en France, c'est plutôt la capacité de l'homme à vivre avec une nature qui peut parfois lui être hostile, qui est en jeu ici. Certains pensent que l'homme doit s'adapter à la nature, d'autres pensent l'inverse, les débats sont passionnés, politico-partisan plutôt qu'objectifs, voire d'ordre économique pour certains...

C'est pas plus mal qu'il y ait des rapprochements avec la manière de faire italienne, où la population de loups est beaucoup plus importante qu'en France et où les débats ont l'air bien moins passionnés.

[Dips]

Au fait, juste avant de partir, la ministre de l'écologie de notre cher ancien président a doublé le nombre de "destruction de specimens" autorisé pour 2012-13, sans aucune justification valable.

http://www.journaldelenvironnement.net/article/la-chasse-au-loup-est-ouverte,28971
http://www.journaldelenvironnement.net/article/plainte-contre-la-chasse-au-loup-a-la-francaise,29546

[tibo]

Merci Dips pour les liens! J'aurai du préciser ma pensée en disant que je voulait parler de la population de loups de France, on a dépassé les 150 individus et pour certains c'est déjà trop donc vite vite faut réguler!!! On est encore bien loin des effectifs de nos plus proches voisins pour dire que le loup n'est plus menacé en France! Même si la population italienne est en déclin...
Pour continuer la comparaison avec l'Espagne est l'Italie, le fait d'avoir toujours coexister avec le loup permet d'avoir des débats moins passionnés, de mieux gérer les problèmes (même si tout n'est pas parfait) et de mieux accepter la remise en cause de l'élevage comme ça a été le cas en Italie! En France la remise en cause de l'élevage pose problème et le retour du loup cristallise la crise de la filière ovine!
Les grands prédateurs sont un bouc émissaire idéale dans ce cas-là...et je trouve que les mêmes débats chaque années sont trop orientés sur un parti et les décisions politiques qui en résultent également!