Le diable de Tasmanie est menacé d'extinction en raison d'un cancer incurable qui décime l'espèce. Les Australiens ont créé un refuge pour offrir aux spécimens sains une chance de se reproduire.
Les chances de survie de l'espèce sont minces. L'exctinction du diable de Tasmanie pourrait survenir d'ici cinq ans à cause d'un cancer contagieux et incurable. Loin de baisser les bras, des soigneurs australiens font tout leur possible pour sauver ce petit marsupial carnivore de la disparition.
Des scientifiques ont ainsi créé un refuge en Australie sur le flanc des collines de Barrington Tops, au nord de Sydney. Cet espace, baptisé Devil ark (l'Arche du diable), abrite des individus mâles et femelles sains destinés à repeupler un jour l'île de Tasmanie.
Optimiser la reproduction
Le refuge, dont le nom fait référence à l'arche de Noé qui a permis selon l'Ancien Testament de sauver les espèces pendant le Déluge, accueille d'ores et déjà une centaine de diables. Les scientifiques espèrent en dénombrer 350 d'ici 2016, puis un millier dans les années suivantes.
Cette vaste ferme de 500 hectares est bâtie sur la commune de Tomalla Station, au coeur d'un parc national, don de la famille Packer qui a fait fortune dans les casinos et les médias. Les petits animaux s'ébattent dans des enclos à végétation dense proche de leur habitat naturel. Nourris le soir de carcasses de kangourous et autres proies, on les laisse dormir la journée.
Ils sont répartis sur la base d'un « catalogue d'étalons » censé optimiser la reproduction. Chaque enclos contient ainsi entre six et dix individus, des mâles pour moitié. Une méthode payante puisque 24 « diablotins » ont vu le jour en 2011. « Ils se sentent bien ici, tout indique que ce sont des diables heureux et en bonne santé », se réjouit un soigneur, Adrian Good (en photo).
Conserver l'instinct sauvage
Loin des affres de leurs congénères condamnés à mort sur l'île de Tasmanie par un cancer contagieux de la face, les diables de Tomalla Station peuvent se mordre sans crainte, pour un bout d'enclos ou une femelle. « Ces comportements sauvages sont essentiels pour leur survie quand ils seront relâchés », souligne le soigneur.
L'expérience de l'arche est unique en son genre, affirme l'un des responsables, car la réintégration dans leur habitat naturel d'espèces sauvages élevées en captivité est un risque pour la plupart d'entre elles. Les sicentifiques du refuge ont bon espoir de faire grandir des diables susceptibles d'être capables de se débrouiller seuls une fois relachés. Un pari qu'ils espèrent réussir d'ici « trente ans et quelques générations ».
Source : France Soir / AFP
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