Un peu de répit en vue pour les blaireaux britanniques

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Un peu de répit en vue pour les blaireaux britanniques

Messagepar chenapan » Mardi 04 Septembre 2007 20:21

source : http://www.lefigaro.fr du 3 septembre 2007

Un peu de répit en vue pour les blaireaux britanniques

La tentative d'éradication des carnivores, suspectés de véhiculer la tuberculose bovine, a eu des effets inattendus outre-Manche. Elle a sans doute contribué à répandre la maladie.

DEUX études dénoncent coup sur coup l'inefficacité de l'abattage ciblé des blaireaux pour empêcher la diffusion de la tuberculose bovine outre-Manche. C'est une mauvaise nouvelle pour les autorités sanitaires britanniques car, avec l'interdiction des déplacements du bétail malade, l'éradication des mustélidés constitue le point fort de la lutte contre la maladie. En effet, depuis la découverte en 1971 de la première carcasse de blaireau mort, atteint de tuberculose bovine, des campagnes d'abattage ont été décidées afin d'empêcher la diffusion de la maladie chez les blaireaux et sa transmission aux bovins. Entre 1973 et 1998, plusieurs opérations ont été conduites, mais sans succès. La maladie est en recrudescence. En 2006, sur plus de 50 000 troupeaux testés, près de 2000 cas avaient été diagnostiqués en Angleterre, au pays de Galles et en Écosse.

Au début de l'été déjà, un groupe d'experts indépendants mandatés par le Defra (Département pour l'environnement, l'alimentation et les affaires rurales) avait remis un rapport où ils estimaient que l'abattage des blaireaux n'a pas d'impact significatif sur le contrôle de la maladie, et il « pourrait même faire empirer la situation ». La semaine dernière, c'est au tour d'une équipe d'écologistes de l'université d'Oxford d'enfoncer le clou après avoir épluché toute la littérature scientifique sur la question.

Nouvelles contaminations

Selon Stephen Carter, l'élimination des blaireaux autour des fermes où le bétail est infecté par le bacille Mycobacterium bovis provoque des mouvements de population tels qu'ils peuvent être à l'origine de nouvelles contaminations, surtout en périphérie des zones touchées. Le blaireau est un animal territorial qui fait d'immenses terriers dans les forêts, mais il peut se déplacer aussi sur d'assez grandes distances. La désorganisation provoquée par les abattages amène les blaireaux à se déplacer plus librement dans et autour des zones d'abattage. Ils ont tendance alors à se rapprocher des fermes, à venir boire dans les abreuvoirs. Les perturbations s'étendent sur de longues périodes, beaucoup plus longues sans doute que l'imaginaient ceux qui ont mis au point ce programme de lutte. Un programme dénoncé par les puissantes associations de défense de la faune sauvage, très puissantes outre-Manche.

La tuberculose bovine peut revêtir des formes diverses (pulmonaire, ganglionnaire, intestinale) avec une évolution lente et progressive. Elle provoque un amaigrissement de l'animal qui peut conduire à la mort. La contamination de l'homme par l'animal, bien que très rare, n'est pas exclue lors de contacts étroits (fermiers, vétérinaires, employés d'abattoirs) ou lors de la consommation de lait non pasteurisé. L'Agence de protection de santé britannique a, à ce propos, enregistré six cas humains de tuberculose bovine entre 2004 et 2006.

À la faveur de ces deux études, le gouvernement britannique devrait définir une nouvelle politique de contrôle de la maladie. En France, les derniers foyers de la maladie ont été éradiqués, au terme de cinquante ans d'une politique de détection systématique des animaux des abattoirs. Elle a été déclarée « indemne de tuberculose bovine » en décembre 2000, rejoignant sept pays européens : l'Allemagne, la Belgique, les Pays-Bas, l'Autriche, le Danemark, la Finlande et la Suède.

Dans leur rapport au Drefa, les experts insistent sur une application stricte des mesures de contrôle des troupeaux, qui pourrait à elle seule stopper l'extension géographique de l'épidémie. Des conclusions qui rejoignent les recommandations de l'OIE (Organisation mondiale de la santé animale). Son directeur général, Bernard Vallat, insiste en particulier sur l'inspection en abattoir des lésions tuberculeuses des bêtes mortes et sur la pratique d'un test sur les troupeaux.

:roll:
chenapan
 
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