Après les éléphants, vient le tour des rhinocéros. Selon le Fonds international pour la protection des animaux (IFAW), la saisie de 24 cornes de rhinocéros blancs, hier en République tchèque, suivie de l’arrestation de 16 personnes suspectées de trafic d’espèces sauvages est la plus importante saisie jamais opérée au sein de l’Union européenne. Elle ne laisse aucun doute sur les dangers que représenterait un commerce légal de la corne de rhinocéros, tel que le réclame l’Afrique du Sud.
Les autorités tchèques ont annoncé aujourd’hui qu’un réseau international avait importé illégalement des cornes de rhinocéros en République tchèque en vue de les expédier puis de les vendre en Asie. Selon les forces de l’ordre, ce réseau criminel avait chargé de faux chasseurs de tuer les animaux en Afrique du Sud afin de pouvoir ensuite importer ou exporter les cornes en prétextant qu’il s’agissait de trophées personnels.
« Cette saisie montre l’étendue du problème que constitue le trafic d’espèces sauvages dans l’Union européenne », explique Sonja Van Tichelen, Directrice régionale Union européenne d’IFAW. « Selon les estimations d’Europol, le trafic d’espèces sauvages à l’échelle mondiale représente entre 18 et 26 milliards d’euros par an. Pour stopper les réseaux criminels impliqués dans le trafic d’espèces sauvages ici en Europe, l’UE doit davantage soutenir les forces de l’ordre des pays où vivent ces espèces menacées » précise-t-elle.
Le trafic de cornes de rhinocéros se porte bien !
Au moins 448 rhinocéros ont succombé aux attaques des braconniers en Afrique du Sud depuis le début de l’année. Si l’on en croit le Ministère sud-africain des Affaires environnementales, au total ce sont 2 142 rhinocéros qui ont été victimes du braconnage depuis 2008, sur une population d’environ 20 000 individus.
Le gouvernement sud-africain a récemment annoncé qu’il demanderait une autorisation pour le commerce légal de la corne de rhinocéros lors de la prochaine session de la Conférence des Parties (CoP 17) de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES).
« Le commerce illicite risque à lui seul d’entraîner la disparition des rhinocéros », prévient Kelvin Alie, Directeur du programme Crime contre la faune sauvage et sensibilisation des consommateurs d’IFAW.
« La saisie d’une telle quantité de cornes et l’arrestation d’autant de personnes à la fois jettent une lumière crue sur la menace tangible qui pèse sur les populations de rhinocéros. La vente des stocks de cornes est peut-être rentable à court terme, mais elle témoigne d’une vision économique simpliste et naïve si l’on tient compte de ses conséquences biologiques et de ses répercussions sur le bien-être des animaux. Le gouvernement sud-africain doit réfléchir attentivement aux implications de ses projets », poursuit Kelvin Alie.
En mars 2012, ces mêmes autorités avaient déjà saisi 10 cornes de rhinocéros à l’aéroport de Prague.
Source : http://www.natura-sciences.com