Échanges Europe-reste du Monde

[Alexis]

Bonjour,

Suite aux commentaires échangés récemment sur le forum, je propose un sujet sur les échanges d'animaux entre les zoos d'Europe et ceux d'ailleurs (incluant le Proche-Orient et la Russie compte tenu de leurs spécificités).
À vous de poster les actualités dans ce domaine (par exemple l'arrivée d'Ours lippus venus de parcs indiens en Allemagne ou, plus modestement, le transfert de Makis de la Palmyre à Rabat), et merci d'éviter les débordements svp !

Alexis

[Indri]

On peut aussi se poser la question de la pertinence de ces importations ou de ces exportations.
Personnellement je ne saisis pas l'intérêt de vouloir toujours avoir plus de raretés, alors que nous avons en Europe des espèces rarissimes (sauvages ou captives) à préserver ! De plus, les moyens pour faire venir certains animaux sont parfois peu scrupuleux...

[Alexis]

J'avais dit pas de débordement...
Le but de ce sujet est de parler des programmes d'élevage EN CAPTIVITÉ, non des importations d'animaux sauvages (on est d'accord sur ce point, j'espère...). Je pense personnellement qu'il y a beaucoup à gagner de mettre en commun des programmes d'élevage entre les zoos européens et ceux des autres continents (à condition qu'ils soient gérés sérieusement mais c'est comme tout...) pour des raisons génétiques, de savoir-faire, etc... Sans oublier les réintroductions qui se font dans différents pays.
Ces aspects sont évoqués de temps à autre, je souhaite juste qu'ils fassent l'objet d'une réflexion plus globale. D'où ce sujet.

Alexis

[Bombyx]

Un ours à lunettes prend l’avion à Roissy

Il a décollé, mercredi 15 mai, de l’aéroport Charles de Gaulle à 15 h 40, sur le vol Air France n° 6742. Dans la soute, comme il se doit pour ceux de son espèce. Bouba, ours à lunettes né en 2011 au Bioparc de Doué-la-Fontaine (Maine-et-Loire), a quitté sa terre d'origine pour rejoindre le zoo du Queens de New York. Ainsi en ont décidé les responsables du programme d’élevage de cet ursidé d'Amérique du Sud, dont il reste moins de 20 000 représentants dans la nature. Classée comme "vulnérable" par l’Union internationale pour la conservation de la nature, l’espèce est inscrite en Annexe I de la Convention de Washington (ce qui rend son commerce international strictement interdit), et fait l’objet d’un Programme d’élevage européen.

Bouba avant son départ pour l'Amérique.
Dans son milieu naturel, l’ours à lunettes est un animal essentiellement solitaire. De petite taille, paré d'une fourrure noire avec des taches crème autour des yeux et sur la poitrine, il vit le long de la Cordillère des Andes. Au Venezuela, en Colombie, en Équateur, au Pérou et en Bolivie, on le trouve principalement dans les forêts humides de montagne, entre 1 800 et 2 700 m d’altitude, là où la nourriture est abondante toute l’année. Son espérance de vie est de 20 à 25 ans.

Comme toujours dans le cadre de ces échanges entre parcs zoologiques, rien n'a été laissé au hasard. Pris en charge par Cap West, un transporteur spécialisé dans la faune sauvage, le voyage de Bouba a été précédé de son check-up complet sous anesthésie. Le passager une fois déclaré apte au vol, il a quitté le Bioparc en camion, dans une caisse en bois conçue spécialement pour lui par la Société zoologique de New York. Escorté par son accompagnateur de Cap West jusqu’à sa nouvelle résidence américaine, il y retrouvera des congénères de lignée différente, avec lesquels il pourra se reproduire sans risque de consanguinité.

Bouba, désormais expatrié, est lui-même un enfant de migrants : sa mère, Waïka, est née à Zurich, son père Tremendo à Bâle. Il est le quatrième ourson à lunettes à avoir vu le jour au Bioparc de Doué-la-Fontaine. Impliqué de longue date dans la sauvegarde et la reproduction des espèces menacées, cet établissement zoologique soutient depuis plus de dix ans l’association péruvienne "Tu Tierra". Fondée par le naturaliste et photographe péruvien Heinz Plenge, celle-ci gère depuis 2001 la réserve écologique de Chaparri : la première réserve naturelle d’initiative populaire d’Amérique du Sud, qui accueille et recueille dans le nord-ouest du Pérou divers représentants de la faune locale... parmi lesquels l'ours à lunettes.

http://animaux.blog.lemonde.fr/2013/05/15/un-ours-a-lunettes-a-quitte-roissy-dans-la-soute-dun-avion-dair-france/

[didier]

En 2012, le parc des félins de Nesles a accueilli un nouveau couple de tigres de Sumatra, le mâle vient d'Hawaii et la femelle, d'Australie .

[Indri]

Ce n'est pas un débordement, juste le cœur du problème.
Le terme importation ne signifie pas prélèvement dans la nature, un animal qui vient d'un autre continent est importé. Et même si il vient d'un zoo, on ne peut pas être sûr qu'il ne soit pas le dernier survivant d'une famille sauvage, braconnée pour le vendre à des zoos.

C'est bien joli de vouloir diversifier le patrimoine génétique des espèces présentes en captivité, mais dans la réalisation c'est souvent moins irréprochable ! Et même des bons zoos peuvent se retrouver avec des animaux issus de la nature, à leur insu.

[Alexis]

Bonjour, Indri,

je vois très bien ce dont tu veux parler, mais pourquoi tu ne crées pas un sujet spécifique sur ce thème au lieu de tout mélanger.
Des parcs véreux qui font du négoce d'animaux illégal et en toute connaissance de cause, il y en a en Europe et peut-être même dans notre beau pays (je n'en ai évidemment pas la certitude), celui qui veut magouiller n'a sans doute pas besoin de se lancer dans de complexes et coûteuses démarches d'échanges avec un parc à l'autre bout du monde !

Ce sujet ne concerne pas les prélèvements dans la nature volontaires ou non, mais les échanges dans le cadre de programmes d'élevage : doit-on laisser péricliter une souche de 10 ou 20 animaux d'une espèce donnée, si d'autres souches captives sont florissantes dans un pays de l'autre côté de l'Atlantique ou de la Méditerranée ? Je connais maints exemples d'espèces qui avaient un bon potentiel et dont les souches européennes se sont éteintes (ou quasiment) faute de renouvellement génétique et parfois par pure négligence.
En ce sens, les échanges concernant les Tigres de Sumatra et les Ours à lunettes objets des précédents messages sont des exemples très instructifs.

Plus généralement, cette manie de faire du hors-sujet et de "casser" les sujets constructifs, qui est devenue coutumière dans ce forum, commence à devenir agaçante voire pénible !

Alexis

[Alexis]

Petit complément : le sujet ne concerne pas que les échanges zoo-zoo, mais aussi les départs d'animaux de zoos européens pour des programmes de réintroduction in situ (le plus souvent vers des structures intermédiaires où ils sont progressivement "réacclimatés" à la liberté), que ce forum évoque de temps à autre.

Bonne soirée,

Alexis

[Indri]

Très bien, je vous laisse à votre débat constructif (qui a l'air de se résumer à des énumérations, mais bon.) !
Bonne journée

[okapi]

Il y a une légère ambiguïté dans la formulation du sujet initial: dans la notion d'échange entre les parcs européens et le reste du monde, il plane forcément une notion de doute sur la provenance des bêtes. Soit il s'agit des échanges entre zoos d'un bout du monde à l'autre, mais reliés par une même appartenance à une société du type EAZA, soit il s'agit des échanges d'enrichissement génétique sans forcément être absolument vertueux, soit il s'agit d'enrichissement du plan de collection, avec ou sans limites de provenance... Ce n'est pas la course à la rareté qui pose question, mais plutôt le désir frénétique de posséder des espèces jugées spectaculaires et ce, parfois, à n'importe quel prix.

[didier]

Actuellement, il y a un sérieux problème avec les tigres de Malaisie hébergés par les zoos européens . Par exemple Nesles héberge 2 frères qui sont "incompatibles" avec les rares femelles présentes en Europe . Patrick Jardin aimerait bien accueillir des femelles provenant d'un zoo de Malaisie, des contacts ont déjà été établis mais les démarches administratives seraient assez complexes .

[Therabu]

Le zoo de Copenhague héberge des diables de Tasmanie originaires des zoos australiens.

Berlin serait en passe d'accueillir des gerenuks en provenance de Berlin.

Enfin Apenheul a reçu 3 nasiques mâles en provenance du zoo de Singapour. Il reste malheureusement plus qu'un individu.

[okapi]

Connaissez-vous des études qui mettent en cause/évidence/question les liens entre certaines espèces et les facteurs stress/climat/espace? Surtout, si elles mettent en évidence des incompatibilités notoires pour certaines espèces: peut-être est-il inutile, voire idiot, de transplanter des animaux dans un pays à l'autre bout du monde alors qu'un parc plus proche ou mieux situé serait à même d'obtenir de meilleurs résultats... J'imagine que climat et environnement ont un rôle à jouer en termes de fertilité et fécondité et quand on constate le taux de mortalité rapide pour certaines espèces, il ne sert peut-être à rien de s'obstiner... C'est là que l'importation à tout prix, quelle que soit la partie du monde, est peut-être à revoir, non?

[Alexis]

@Therabu : pour les gerenuks, je suppose que c'est une erreur (Berlin qui en importe... de Berlin, ça n'a pas vraiment de sens, au moins depuis 1989...)

@Okapi : il y a sans doute eu des études ponctuelles concernant certaines espèces. Elles ne se limitent sans doute pas aux facteurs climatiques (exemple : le programme d'élevage des Rhinocéros de Sumatra, mené essentiellement aux USA dans les années 1980, a échoué car les animaux n'étaient pas nourris de manière adaptée).
D'autres facteurs entrent en ligne de compte : enrichissement et taille des enclos, tranquillité et sociabilité des animaux, etc...

Alexis

[Antoine]

@Therabu : pour les gerenuks, je suppose que c'est une erreur (Berlin qui en importe... de Berlin, ça n'a pas vraiment de sens, au moins depuis 1989...)

Therabu voulait dire de Los Angeles puisque c'est de ce parc qu'il s'agit en l'espèce. Le neo-scandinave(Therabu) aura fait une erreur d'étourderie