Depuis j'ai malheureusement perdu 95% de mes photos réalisées là-bas. Pas plus mal de ne pas avoir vu le diable finalement, j'aurais encore été plus déçu... Donc je n'ai plus aucune des photos d'enclos que j'avais consciencieusement faite pour vous montrer ce zoo finalement peu médiatisé.
Sur 11 hectares seulement, est amassé une quantité importante de gros animaux dans des conditions assez variables mais où le manque d'espace est une constante totale. D'autant plus que de vastes espaces sont consacrés aux visiteurs, l'espace consacré aux animaux ne semblant pas être un problème pour les dirigeants du zoo. Je n'ai vraiment pas aimé ce zoo, dont la visite est très chère en plus (plus de 25€) à propos duquel je partais déjà avec un à priori négatif mais je dois reconnaître que certains aspects m'ont plu voir bluffé.
C'est avec Londres, l'endroit où la pédagogie est développée de la plus intéressante des manières. C'est un autre genre que le style britannique en la matière, avec beaucoup de moyens multimédia et interactifs mis à disposition. Par exemple, un jeu vidéo plonge le volontaire dans la peau d'un ours polaire en attente auprès d'un trou d'air dans la banquise. Quand le phoque jaillit, l'ours ou la personne c'est comme on veut, doit avoir la réactivité nécessaire pour baffer le phoque et tuer la proie. Ça fait un peu brutal, surtout que les rares fois où l'on y arrive, l'écran se couvre de sang, mais c'est très ingénieux et efficace pour intéresser les jeunes. On pourra aussi citer une simulation de charge d'ours polaire, et une vidéo expliquant l'arsenal développé par l'ours polaire contre le froid.
Ailleurs dans le zoo, des grands panneaux avec boites, odeurs, réponses cachées, cartes qui s'allument ect... racontent l'investissement du zoo dans différents programmes de conservation. Les plus jeunes pourront se prendre pour un garde forestier russe protégeant les tigres et panthères de l'Amour tandis que le dispositif déployé pour faire connaître le tapir malais est impressionnant.
La maison des éléphants comporte une grande partie musée très riche à propos de l'animal mais aussi de sa longue et ambivalente relation avec l'homme au long de l'histoire.
Les installations les plus modernes contrastent avec le courant actuel qui vise plutôt à dissimuler et immerger les bâtiments. Ici, les bâtiments sont assumés et constituent de véritables signatures architecturales modernes laissant la place au béton. On aime ou pas... Autant j'ai trouvé la maison des éléphants de Norman Foster hideuse, bien que fonctionnelle et lumineuse, autant j'ai trouvé que le style s'accordait parfaitement avec Arktike Ring. Le meilleur des bâtiment restant à mes yeux la serre des hippopotames à la fois moderne, lumineuse, jolie et immersive.
Le zoo s'articule autour de 5 grandes zones géographiques :
- L’Afrique
Les îles et la mini-ferme
Le zoo tropical
L’Asie
La zone nordique
En l'absence de photos d'enclos, il peut être utile de suivre avec la carte du zoo pour comprendre plus facilement : http://uk.zoo.dk/VisitZoo/~/media/Files ... gelsk.ashx
L'extension située de l'autre coté de la route comporte une grande ferme pour les petits, deux volières pour makis cattas et kéas,l'enclos des diables de Tasmanie et un autre herbeux pour des wallabys et émeus.
La zone africaine et clairement la plus réussie avec le zoo tropical. Il s'agit principalement d'un vaste espace sans barrières vraiment visibles présentant sur 3 enclos des rhinocéros blancs, girafes, hippotragues noirs, zèbres de plaines,impala, autruches, grue couronnée et cigognes blanches. Visuellement, l'artifice est plutôt réussi et les animaux disposent d'un espace et d'aménagements convenables même si évidemment avec autant d'herbivores,les graminées se font rares.
Le petit enclos extérieur des hippopotames est également contigu. Il est relié à une grande serre permettant de voir les mastodontes sous l'eau. Le couple et son jeune y est visible dans des conditions d'aqua-vision relativement bonnes par rapport à Cologne.
Prés de l'installation des girafes, un complexe de trois petits enclos permet d'élever des okapis (leur somme est inférieure au plus grand enclos de Beauval). Quelques volières sont le lieu de vie de servals, bucorves et autres oiseaux africains.
La zone asiatique est située à l'autre bout du zoo, dans la partie principale. Elle est constitué de deux enclos pour tapirs malais de taille ridicule, d'un vieil enclos bétonné pour tigre de Sibérie, de deux volières pour panthères de l'Amour, d'une fosse pour des petits pandas et du complexe pour éléphants d'Asie. A propos de celui-ci, évidemment la surface extérieure est ridicule surtout que le zoo héberge trois femelles adultes et un nouveau-né d'un coté et deux mâles éléphants adultes de l'autre coté. Ces deux là sont très impressionnants mais ne peuvent pas sortir ensemble. Ils alternent donc entre leur bunker bétonné à l'extérieur et leur loge intérieure, sans autre horizon que des murs pleins en béton... C'est révoltant quand on sait à quel point ces installations sont récentes et ont coûté cher.
Le Tropical Zoo est un complexe constitué d'une serre de vol-libre pour oiseaux tropicaux, d'un vivarium exposant diverses classes animales et d'un papillorama , tous les trois de grande qualité. Vraiment une partie très belle et agréable à visiter sur lequel il y a peu de choses à redire. La dernière partie du complexe est consacrée à une famille de chimpanzés. Les trois grandes loges extérieures fortement pourvues en aménagements artificiels seraient vraiment très bien s'ils ne constituaient pas le seul lieu de vie des anthropoïdes qui n'ont pas accès à l'extérieur.
On trouve aussi pêle-mêle une longue plaine américaine dénudée pour maras, nandous et vigognes, un enclos à tamanoir, un complexe aquatique ancien hébergeant lions de mer et manchots, un plateau bétonné pour une famille de lions d'Afrique, une maison en bois précédé d'un petit bac à sable pour quelques chameaux domestiques, une grande volière bien agencé pour flamnts et autres échassiers sud-américains.
Je vous épargnerais la description de la maison des primates qui hormis pour les callitrichidés est une grosse mocheté.
La dernière zone dont je vais vous parler est la zone nordique avec la fameuse et nouveauté Arktike Ring. C'était clairement pas du luxe de refaire un enclos à ours polaire ! Les anciennes fosses sont toujours là et servent encore pour des ours bruns et constituent de véritables infamies. Il y a 4 minuscules fosses en faux rocher séparé du public par un bassin large comme une grosse baignoire. Les ours de Beauval ne sont finalement pas les plus à plaindre !
La zone commence par un petit enclos mais bien végétalisé et offrant de l'intimité à une petite meute de loups. Ensuite sur la gauche, deux enclos relativement dénudé et donnant l'illusion de n'en former qu'un seul présentent des bœufs musqués et des rennes domestiques. De l'autre coté de l'allée, les immondes fosses à ours exhibent les pauvres ours bruns. Au bout de lazone se trouve l'anneau arctique.
J'ai tenté de faire un petit plan grâce à Paint pour expliquer la diversité des points de vue et la richesse de ce complexe.
Les yeux schématisés en noir traduisent un point de vue vitré sur la partie terrestre ou séparé par une fosse. Le orange vif définit le cheminement du visiteur en extérieur, tandis que le beige illustre le parcours au sein du pavillon d'interprétation. La diversité des points de vue offerte est assez impressionnante avec d'abord une vue surplombant le bassin et l'enclos, une première baie vitrée puis une fois dans le bâtiment une première grande baie vitrée, le fameux tunnel (qui ne fait que 3-4 mètres de long). Le visiteur parvient ensuite au centre de la grande salle d'interprétation avec en face de lui l'aquarium des oiseaux marins (aquarium est vraiment le mot tellement la sensation de captivité est présente) et sur la droite les nombreux dispositifs pédagogiques.
La rampe, faisant le tour du complexe et exposant de nombreux panneaux pédagogiques sur le Midnight Sun par exemple parvient progressivement au second étage de la grande salle où l'on pourra observer une troisième fois les ours sous l'eau. En continuant sur la rampe, on reviendra progressivement au niveau du sol pour avoir un dernier aperçu sur les plantigrades.
Je dois le dire, j'ai trouvé la nouveauté plutôt jolie et bien réussie. Esthétiquement le coté épuré s'accorde très bien avec le milieu de la toundra, de nombreuses zones dans et en dehors de l'enclos ont été intelligemment végétalisées et l'ensemble reste certes artificiel mais reconstitue visuellement bien le milieu. Mais la chose qui bloque c'est l'espace... L'espace consacré aux visiteurs est largement suffisant et aménagé mais les animaux ne bénéficient vraiment pas d'enclos d'une taille susceptible de solliciter leurs aptitudes. Les oiseaux ne peuvent que barboter tandis que les ours font le tour de leur enclos en moins de deux minutes. La conception et la diversité des substrats de l'enclos des ours est pourtant fort intéressante mais sans un espace plus grand, on ne peut clairement pas dire que c'est un bon enclos. Dommage, j'espère que d'autres parcs plus vastes sauront s'inspirer de ce qui a été réalisé ici et seront capables de l'appliquer sur de plus grandes surfaces.
En bref, il y a à Copenhague quelques belles réalisations ponctuelles à voir, des choses intéressantes à retenir à peu près partout dans le zoo et une très belle collection. Les passionnés de passage dans cette jolie capitale se devront d'aller y jeter un coup d'oeil par curiosité en espérant observer les diables de Tasmanie. Mais il ne faudra pas s'attendre à prendre autant de plaisir que dans d'autres gros zoos urbains et vous risquerez d'être déçu par l'ambiance et la philosophie qui se dégage de ce zoo.
Merci d'avoir lu et soyez certains que je suis le premier déçu de l'absence de photos illustratives !
