Zoo de Shijiazhuang

[okapi]

Le zoo, inauguré le 1er octobre 2005, couvre une superficie d'environ 260 hectares. Il est situé à une vingtaine de kilomètres à l'est de la capitale de la province du Hebei. L'ancien parc, plus petit, était plus proche du centre ville et s'organisait autour d'un grand lac. Je l'ai visité également, transformé en parc d'agrément, sans animaux, mais où subsistent quelques pavillons fermés et en assez mauvais état (un aquarium et un nocturama notamment), avec un très joli pont de marbre blanc sculpté de silhouettes d'animaux divers.
Le nouveau zoo, immense, dédie une superficie d'environ 130 hectares à ses 3000 pensionnaires d'environ 300 espèces (ce sont les chiffres donnés à l'entrée sur un panneau d'interprétation du site).
Globalement, c'est un parc déjà dépassé, à l'architecture vieillissante et aux structures sans imagination, souvent obsolètes au moment de leur conception. Les allées sont très larges, le parc très agréablement végétalisé, même si évidemment ça va prendre un peu de temps avant que les arbres n'atteignent leur maturité... Ce zoo présente le défaut majeur de nombreux parcs à travers le monde, mais je le comparerais essentiellement avec les autres parcs chinois que je connais, Pékin, Wuhan, Chime Long près de Canton et Kunming. Ils se ressemblent tous, avec davantage d'ambitions pour celui de la capitale, mais un système de présentation quasi identique: des cages et des enclos étroits où les bêtes sont visibles en permanence. Le plus bel enclos de Shijiazhuang est une petite dépression de terrain, marécageuse et envahie de roseaux où sont présentées des grues. Malheureusement, ce qui commence bien finit mal: il y a là, une douzaine d'espèces de grues, y compris des grues couronnées, éjointées et rassemblées sur une sorte de terre plein arboré où est dispensée la nourriture, pour être bien certain qu'elles seront visibles de tous... Une immense volière, conçue à partir d'un filet tendu au-dessus de ce "couloir humide", serait bien plus juste et permettrait de garder intacts les oiseaux, tout en triant un peu les espèces pour faire un peu moins "catalogue" de grues.
La collection est globalement banale: des girafes, des éléphants d'Asie et d'Afrique, des lions classiques et des blancs, des tigres de Sibérie et des blancs, des rhinocéros blancs, des hippopotames, des zèbres, quelques antilopes dans une plaine plutôt étroite, des perroquets et des aras par dizaines, des muntjacs de Reeves et des hydropotes par dizaines également, un petit troupeau de cerfs du Père David, des mandrills, des chimpanzés, des macaques par dizaines, des saïmiris par dizaines, des cattas, deux grandes volières avec des anatidés, des faisans et des ibis, des petits pandas, des jaguars, un grand groupe d'alligators...
Les enclos sont vraiment des vitrines, sans réelle concession à une reconstitution de biotope. Les fauves sont présentés dans des enclos en contrebas d'un réseau complexe de passerelles qui les surplombent. Peu végétalisés, ornés d'une petite mare bétonnée, ils sont destinés avant tout à permettre de bien voir les bêtes.
Le parc a reçu le trophée du plus beau jardin architecturé en 2007 et a été distingué comme un parc touristique 5 étoiles en 2009... Il est organisé, au moins sur le papier en trois grandes zones "scénarisées": les plaines, les vallées et les plateaux.
Il n'y a pas d'unité architecturale entre les différents bâtiments. Le complexe des chimpanzés, conçu avec un décor de fond dans l'esprit d'Hagenbeck semble dater d'un autre âge et il n'y a pas d'îles pour présenter les singes ou les lémuriens. Les cages restent la norme, avec peu d'enrichissement et une visibilité sans obstacle... C'est d'autant plus triste que le site offrait de nombreuses possibilités pour créer un parc de référence, sans réelles limites à l'imagination...
Au final, c'est la déception qui prime si l'on considère les investissements colossaux qui ont été engloutis pour un zoo du passé...