Hagenbeck se différencie des autres zoos allemands. Tout d'abord, il est bien plus aéré et propose à la visite une collection bien moins dense même si la plupart des têtes d'affiche sont représentées par au moins une espèce du genre. 3 grands fauves, des éléphants pour représenter les pachydermes, deux espèces d'ours, une de grand singes, des otaries, des girafes et quelques autres grands ongulés, une troupe de babouins pour l'animation et des kangourous pour représenter l'Australie. Classique et très efficace !
Cette visite n'était pas programmée mais j'ai préféré, après deux jours comme un fou dans les allées de Walsrode et considérant le besoin de retourner à Hambourg et le mauvais temps, j'ai préféré découvrir cette grande institution finalement peu couverte sur les forums francophones. Il s'agissait d'une visite de quelques heures, assez productives mais je ne suis pas allé voir le Tropen Aquarium, très riche en espèces rares, qui se situe à coté de l'entrée. Ce sera pour une prochaine fois, d'autant plus que, autre différence avec les autres zoos allemands, la visite n'est pas donnée (30€).
A l'entrée, du personnel arborant des costumes ridicules de colons accueille le public et lui permet de pénétrer dans le parc. Hagenbeck est plus ou moins divisé en zones géographiques grossières, avec autour de l'entrée, des animaux asiatiques. Le sentier de visite serpente légérement pour contourner le grand bâtiment d'entrée. Cet énorme bloc est composé des caisses du zoo, j'imagine des bureaux de l'administration, l'aqua-vivarium, et le bâtiment des éléphants, visitable mais qui était fermé lorsque j'ai voulu rentrer dedans. Il s'agit d'un grand bac à sable intérieur accompagné d'une cascade d'eau et de boxs individuels sur les cotés pour le grand groupe d'éléphants constitué lors de ma visite de 7 adultes et deux jeunes.
L'association des amis du zoo tient un stand où elle vend aux visiteur des légumes, probablement des invendus de marché, qui font le bonheur des éléphants, première espèce du parc. On peut louer cette volonté de donner une alternative aux visiteurs autre que popcorn et pain mais cela a aussi des conséquences sur la présentation des éléphants.

Bien que vivant sur un grand plateau sableux et parsemé d'herbes, l'ensemble du troupeau était massé le long du fossé afin de se balancer au dessus du fossé pour honorer les offrandes incessantes du public. Cela ressemble à une après midi à la Palmyre sauf que le troupeau est bien plus conséquent et que des mahouts, qui se baladent librement au milieu du troupeau surveillent l'activité. Pendant ce temps là les deux jeunes s'occupent, totalement laissés de coté par les adultes. Dommage alors qu'il s'agit, je trouve d'une installation plus que correcte pour un zoo urbain, avec deux autres enclos de plus petite taille pour isoler des individus. Jusqu'à récemment vivait Hussein, un immense mâle qui est mort de vieillesse à Hambourg après avoir laissé une progéniture nombreuse.




En face des pachydermes, deux plateaux sableux d'envergure moyenne présente des onagres de Perse et des chameaux domestiques dans une illusion de cohabitation. Quelques faux-rochers ont récemment été ajoutés afin de "renforcer" l'impression "naturalistique" mais ce n'apporte pas grand chose à mon avis. Hambourg est le coordinateur de l'EEP des onagres de Perse pour lequel le parc semble assez investi.
Hagenbeck est organisé en ilots constitué de différents enclos qui ne sont visible que depuis un nombre limité de perspectives conçues en avance. Hormis quelques larges fenêtres d'observation, les installations sont souvent entourées de haies afin de dissimuler clôtures et bâtiments. Un dernier plateau accueille des cerfs axis et des antilopes cervicapres a l'arrière des chameaux. Entre ces enclos, un plan d'eau et quelques berges herbeuses sert à des pélicans blancs éjointés. Une vieille fosse située entre les plateaux des herbivores a aussi été retravaillée pour héberger des coatis roux.

Onagre de Perse

Cerf axis
Après avoir fait le tour de cet îlot, cette visite guidée se poursuit autour d'un des deux grands lacs du parc. Il est séparé du second par la fosse aux hamadryas, une horrible installation pourtant encore commune en Allemagne pour les colonies de babouins. Les loges des animaux se situent sous le rocher artificiel servant de fond à l'installation. L'autre coté de la galerie permet de voir les loutres géantes d'Amazonie qui disposent d'une installation ridiculement petite et très moche. Il faut savoir que pendant longtemps cette espèce était très rare en Europe, Hambourg et Duisbourg étant parmi les seuls parcs à détenir des individus et à commencer à percer les secrets de leur reproduction. Il serait désormais souhaitable de voir évoluer cette présentation plus du tout au niveau des standards européens.
Nous passons donc cette partie pour nous diriger vers la droite et longer le plan d'eau en direction du dôme des orang-outans.



Vues d'ambiance autour du grand lac central
Le Tierpark Hagenbeck, d'une superficie de 25 hectares, présente en son centre de vastes zones libres, laissées ainsi et permettant aux visiteurs de respirer. Plusieurs espèces d'animaux vivent en liberté dans le parc comme des anatidés aux ailes rognées, de smaras et même des capybaras qui vivent ici dans des conditions quasi naturelles, somnolant sous le couvert des arbres la journée avant de tondre les pelouses aux abords du lac à la tombée de la nuit.


Le meilleur enclos à capybaras d'Europe

Oie cendrée

Mara de Patagonie
De l'autre coté de l'allée, en contrebas du sentier de visite, se trouvent une autre particularité du zoo : des reconstitutions grandeur nature de dinosaures. Pas récentes, d'un réalisme et d'une esthétique douteuses, ces sculptures sont insérées dans des dioramas naturels. Un brontosaure, les pieds dans l'eau, orne les abords du dôme des orang-outans.
Cette installation, encore unique en Europe, bien que bâtie depuis au moins une bonne quinzaine d'années est exclusivement intérieure. Elle divise fortement les critiques mais n'a jamais été copiées ailleurs. Il s'agit en fait d'une petite fosse terreuse, entourée sur un tiers de son périmètre par un fossé en eau où vivent des loutres naines. Les abords de la fosse sont richement végétalisés, tandis que de nombreuses structures d'escalade en bois garnissent l'installation. Si elle permet d'avoir des vues assez intéressantes des orang-outans, avec pas mal de hauteur pour la structure centrale et un joli fond végétalisé, la superficie me paraît ridiculement limitée. Lors des beaux jours d'été, la coupole du dôme glisse pour s'ouvrir de moitié sur l'extérieur et ainsi faire profiter aux anthropoïdes de l'air frais et des rayons du soleil.
Je trouve personnellement que cette installation est un gros gadget coûteux, qui forcent les grands singes à rester sur une surface toute petite et forcément un enrichissement très limité dans un environnement très aseptisé. Cette belle vitrine n'a pas été constituée tel un véritable lieu de vie pour un animal intelligent. C'est d'autant plus rageant que le parc dispose a proximité d'espace et de quelques beaux arbres.
Le groupe est assez conséquent avec un beau mâle adulte, quelques femelles et les jeunes. Il y avait dans ma mémoire près de 7 individus, bien sûr sans véritable possibilité de s'isoler même si les relations semblaient paisibles.





Orang-outan de Sumatra
En ressortant du dôme nous continuons de contourner le lac pour terminer la partie asiatique du parc. Une petite serre assortie d'une pelouse sert de lieu de vie aux tortues géantes d'Aldabra. Puis l'installations du couple reproducteur de tigres de Sibérie étaient en travaux lors de ma visite et est constitué d'un grand plateau herbeux peu profond et d'une volière d'isolement très fournie en végétation, un point que l'on aimerait voir dans plus de zoos.
A proximité, se trouve une installation semblable à la volière des tigres et qui accueille des panthères de Chine du Nord, une sous espèce qui restait rare en captivité et pour laquelle Hagenbeck est coordinateur du programme européen d'élevage. Lors de ma visite, une jeune sevré était encore avec sa mère. La deuxième grande volière située sous le couvert des arbres accueille des harfangs des neiges, assurant une transition avec la zone américaine.