Suite à quelques soucis informatiques j'ai été peu présent sur le forum ces dernières semaines. Puisque le problème semble réglé, je vous fais partager un peu ma visite du Zoo de Lyon. Établissement public et gratuit au sein du parc de la Tête d'Or, que j'ai pu découvrir en même temps que la ville en mars. Voici donc mon ressenti et mon bilan.
Avant même de découvrir le zoo proprement dit, à l'entrée du parc municipal se trouve le grand, l'immense même, enclos à daims. Sur cette très vaste pelouse vit une colonie de daims domestiques, séparés du public par un petit fossé sec, et abondamment nourris par les visiteurs. Les daims en question n'ont pas grande allure. Par contre, ils cohabitent avec quelques nandous de Darwin.
Je me prends à penser, bien sûr, que cet espace pourrait être bien mieux utilisé que pour des cervidés consanguins. On pourrait y voir des vigognes, des maras et des tamanoirs pour faire une pampa. Ou des animaux de steppes, en réhaussant un peu la barrière... Le problème étant qu'il est dissocié géographiquement du zoo et son accès n'est donc pas maîtrisable.





A côté de cette prairie se trouve un vaste bassin tout en longueur, qui m'a rappelé un peu celui des loutres de Vincennes. Il sert de récupération pour les tortues de Floride des particuliers.


Après une petite marche, nous arrivons au Zoo en tant que tel.
Je savais qu'il s'agissait d'un petit zoo, mais je ne pensais pas à ce point. En fait, il est composé de trois zones. La savane, la singerie et la fauverie.
La savane est la plus vaste et la plus récente zone. Elle est composée d'un grand plateau sableux et herbeux, où cohabitent plusieurs espèces d'ongulés (girafes, watussis, cobes de Mrs Gray et zèbres). Le centre du plateau est richement planté de graminées mais non accessible aux animaux. Tout un côté de cette savane est bordé d'un plan d'eau où s'ébattent de nombreux oiseaux aquatiques (pélican blanc, flamant rose, dendrocygne...)







Le plan d'eau attire aussi des animaux plus locaux !


La partie forestière qui surplombe la berge principale où vivent les oiseaux est en fait une île qui abrite des lémuriens, makis varis et makis cattas. Du fait de la distance, leur observation n'est pas aisée mais le volume et les arbres disponibles leur permettent d'avoir d'excellentes conditions de vie.




Lorsqu'elles n'ont pas accès à la savane, comme c'était le cas ce jour-là, les girafes ont leur préparc et leur bâtiment, la giraferie. Tout ça est très moderne, mais j'ai été surpris qu'on ne puisse pas entrer dans leur maison, seulement observer derrière d'immenses vitres. Le groupe est restreint, il y a seulement trois adultes, mais deux jeunes étaient nés récemment.



Autour de ce grand enclos de savane, on trouve d'autres espaces pour des petits animaux moins connus. Les crocodiles vivent l'hiver dans un bâtiment sombre et étroit, mais ont accès à un enclos extérieur aux beaux jours. Des enclos herbeux accueillent des tortues radiées ainsi que des otocyons.


L'espace le plus étrange de la zone est sans conteste ce gros cube entièrement vitré et rempli de sable où vivent mangoustes fauves et porcs épics, dont l'activité permanente attire la foule. En arrière plan, loin du regard des visiteurs, deux petits enclos abritent des chats des sables.




Quelle structure lourde, que cela a dû coûter cher pour des animaux bien plus faciles à présenter. Cet espèce d'abribus tout vitré ne m'a pas fait bonne impression. Et je ne comprends pas cette idée de mettre un enclos devant un enclos. Les chats des sables sont bien mignons, j'aurais aimé pouvoir les contempler autrement...
C'était donc la zone savane, relativement récente, mais dont la plus jolie partie est l'île des lémuriens, qui est une rénovation. J'avais entendu beaucoup de bien de cette zone, et je la pensais bien plus vaste et réussie. Le plateau des herbivores est finalement assez classique, et les enclos des petits animaux sont étrangement faits.
En face de l'enclos des mangoustes et porcs-épics, on trouve la singerie.
Là, c'est évidemment une vieille installation bâtie sur le même modèle que la Ménagerie de Paris : un bâtiment ovale, et des cages vitrées tout autour.
Ici, l'ensemble fait bien moins cafardeux que dans la capitale. Le fond peint en jaune donne plus de lumière, et surtout les volières sont bien plus végétalisées, voire densément pour certaines.
La collection est portée vers de petites espèces menacées. Les deux plus grands territoires abritent des cercopithèques de L'Hoest et des capucins à poitrine jaune. Dans les autres, on trouve des callitrhicidés, quelques oiseaux rares notamment les fameux garrulaxes du Père Courtois, une vieille femelle gibbon de Muller, et depuis récemment les grands hapalémurs que je n'ai pas vu.





Evidemment, ce type de bâtiment ancien ne fait pas trop rêver. On peut souligner quand même, c'est tout à l'honneur du zoo, d'avoir choisi des espèces à peu près de taille à vivre dans ces installations. A la mort de la vieille gibbon, cela s'améliorera encore, même si je trouve les cercopithèques un peu gros pour ici. Il faudrait peut être se cibler sur une zone géographique donnée. Je pense à l'Amérique du sud, où en plus des tamarins, capucins et saïmiris, l'on pourrait imaginer des petits oiseaux, des rongeurs ou des petits carnivores.
Dos à la singerie se trouve la fauverie. Il s'agit d'un ensemble globalement cohérent autour d'un seul et même bâtiment là aussi, mais les types de présentation varient. Face aux capucins, deux grandes cages vitrées et végétalisées abritent des panthères de l'Amour pour l'un, et des gibbons à favoris blancs.




Autour de ces deux cages, on trouve trois enclos de dimension variables.
Le premier est séparé du public par un simple petit fossé, et c'est le récent lieu de vie des pandas roux. Les animaux y profitent d'un beau volume et d'un accès aux arbres.


A côté, on trouve l'ancienne demi-ile des tigres, vacante lors de mon passage et désormais habitée par un binturong.

Enfin, le plus large espace est l'île du couple de lions d'Asie. Sûr que le grand fauve n dispose pas ici de beaucoup de place... Mais leur territoire est naturel, et plutôt bien aménagé.


Un peu à l'écart se trouve une petite fosse où vit un ours à lunettes. Là, pour le coup, l'espace est vraiment limité et l'animal tourne en rond rapidement...

Pour finir, si on le souhaite, on peut longer l'ancien espace des éléphants, totalement abandonné. Où, outre toute la polémique autour de Pinder et de la tuberculose, on se dit que c'est très bien que plus aucun pachyderme ne vive sur ces minuscules plateaux.

Pour résumer, j'ai passé un temps finalement court dans un petit zoo rapidement visité. Le cadre est agréable, et pour un passionné d'animaux, la collection est vraiment bien choisie et bien orientée, ce qui est appréciable et fait clairement la différence entre petit parc de ville banal et structure intéressante. Les animaux sont souvent menacés et de petite taille, la pédagogie est bien présente.
Je reste déçu par la grande attraction des lieux, à savoir la savane, que je pensais plus vaste, plus originale. Finalement, c'est la partie fauverie que j'ai préféré, les espaces étant corrects et les espèces plus originales.
Difficile de proposer des améliorations à Lyon, nous sommes dans un zoo gratuit, mais toute idée nécessiterait de gros moyens. Il me parait important d'arrêter la présentation d'ours à lunettes, que l'on peut facilement remplacer dans sa fosse par des coatis, ou un autre petit mammifère. Les lions sont également un peu à l'étroit, mais je comprends que l'on ne puisse se séparer facilement d'une espèce si emblématique.
L'espace des daims serait bien profitable à d'autres animaux.
Je pensais, mais cela nécessiterait du chantier, de transformer l'ancien espace à éléphants en nouveau parc à daims, plus petit, mais qui serait correct pour quelques cervidés. Sinon, toute autre rénovation du plateau des éléphants nécessiterait de gros moyens... J'espère en tout cas que les bruits entendus à propos de rhinos indiens ou de tapirs malais dans cette zone sont faux, tant l'espace n'est pas du tout fait pour ça. On pourrait éventuellement y voir une petite espèce de gazelle, voire un suidé.