Après 2014, c'est promisL'extension du zoo est l'un des dossiers sacrifiés par Martine Aubry sur l'autel de la rigueur. Mais l'élu en charge du dossier Cyrille Pradal garde le sourire : le projet sera en tête du programme municipal pour le prochain mandat, a avancé le maire. Si la crise le permet.C'est un ouf de soulagement qu'a émis l'élu Vert Cyrille Pradal, lors du conseil municipal de lundi. Remis au prochain mandat pour cause de crise, dans la tête du maire, ça ne signifie pas reporté aux calendes grecques. Du moins, en ce qui concerne le parc zoologique de Lille, Martine Aubry l'a promis : « Nous le ferons, il sera en tête de liste de notre prochain mandat. » Une annonce qui donne la banane à l'élu qui planche sur le dossier depuis le début de l'actuel mandat. « Je le prends comme une bonne nouvelle », lâche Cyrille Pradal, qui ne se dépare pas de sa bonne humeur quand on lui rappelle que la remise en eau du Peuple-Belge était la priorité du programme de 2008. « C'est différent, pour le Plan bleu, il n'y avait pas d'étude engagée », estime le conseiller municipal.
Études entaméesC'est vrai que la réflexion autour de l'opération rénovation et extension du parc zoologique est déjà en route. C'est même parce qu'elle est poussée que le projet est reporté, et non « essentiellement pour des raisons financières », selon Martine Aubry. Le réaménagement et l'élargissement du zoo au-delà de la Deûle, sur les sites des Pyramides et de la Porte de Dunkerque, étaient bien inscrits dans la campagne 2008, mais le projet « n'avait pas l'ambition de celui que nous propose aujourd'hui Cyrille Pradal », assure le maire.
La première pierre devait être déposée avant la fin du mandat, elle le sera plus tard. « On n'est pas à une ou deux années près », assure Martine Aubry. Mais attention, reporté ne veut pas dire ajourné. La réflexion ne restera donc pas en suspend durant les trois ans à venir.
« Aujourd'hui, on est sur un projet d'étude de 2,3 millions d'euros, dont 800 000 E ont déjà été engagés par un accord cadre », avance Cyrille Pradal.
La première phase de l'étude est d'ailleurs en cours de finalisation. Il s'agit d'un diagnostic de la situation actuelle, « une étude de marché, grosso modo », précise l'élu. Une enquête grand public a ainsi été réalisée afin d'analyser la fréquentation du zoo de Lille. Il en ressort que 19 % des visiteurs sont des Lillois, 19 % sont d'autres habitants de la métropole, le reste venant d'ailleurs dans la région, de France et de l'étranger.
« C'est une structure touristique de la région, portée actuellement par la municipalité seule », note le conseiller municipal. Des statistiques qui devraient peser lorsqu'il sera temps de « solliciter financièrement et techniquement la Région, le Département et la Communauté urbaine ».
Un zoo qui rapporte ?Cette première phase est également prospective. Il s'agit de prévoir quel peut-être le rayon d'action du futur parc zoologique et de faire des projections sur sa rentabilité. « Il n'a jamais été regardé comme un élément touristique structurant alors qu'il y a un million de personnes qui le fréquentent chaque année », constate Cyrille Pradal. Il ne s'agit pas, dans un premier temps, de taxer le visiteur à l'entrée du zoo, mais d'étudier la possibilité d'aménager un restaurant ou une boutique de souvenirs. Avec un budget de fonctionnement actuel d'un million d'euros, il suffit d'un euro dépensé par visiteur en « produits dérivés » pour que le site soit rentable. « Et un zoo agrandi ne coûterait pas forcément plus cher car celui-ci est ancien et demande énormément d'entretien », précise l'élu.
L'étude doit ensuite se poursuivre et définir ce que sera à terme le zoo de Lille. Cyrille Pradal a déjà sa petite idée sur ce qu'est « un zoo innovant du 21e siècle » (lire ci-dessous). À la fin de l'étude, un cahier des charges précis doit être établi, le conseiller municipal comptant sur un concours d'architectes bouclé et une maquette du zoo à disposition avant la fin du mandat. Restera ensuite à trouver les financements pour donner le premier coup de pioche au chantier.w
Le zoo, outil pédagogique pour devenir acteurs de la biodiversitéLe zoo selon le conseiller municipal Cyrille Pradal doit participer à la préservation des espèces et à la prise de conscience des dangers qui pèsent sur la biodiversité, y compris locale. Une conception applaudie par le maire ces derniers jours. Dix millions d'euros. C'est l'enveloppe qu'avance Martine Aubry en début de mandat à son jeune élu au parc zoologique. C'est peu quand on compare la somme au projet hollandais d'Emmen, 280 millions d'euros, ou au dossier maubeugeois, 110 millions d'euros. Mais Cyrille Pradal ne se démonte pas et s'attelle à la tâche. « Il y a des élus qui parlent d'abord argent, moi, je parle d'abord projet », remarque-t-il. Sans s'occuper outre mesure de budget, le conseiller municipal Vert engage sa réflexion à partir d'une idée tirée du programme municipal socialiste : un zoo réhabilité et agrandi aux Pyramides et la Porte de Dunkerque. À un projet vague, il va apporter de l'ambition. Le parc zoologique passera bien de 3,5 ha à 10 ha, à l'aide d'une passerelle par-dessus la Deûle, mais la philosophie des lieux doit également s'adapter aux préoccupations du siècle. Or au 21e s., un zoo n'est plus seulement un espace d'exposition d'animaux exotiques et n'est pas devenu un lieu de préservation des espèces. « Mais il peut être l'élément déclencheur pour sauver les espèces en voie d'extinction », note Cyrille Pradal, qui pose les objectifs du futur zoo : « Passer un message et rendre acteur. » Dans son idée, le futur zoo emmènera le visiteur dans une scénographie sur la biodiversité. « Le but est de faire prendre conscience que l'on est acteur d'une biodiversité en danger et qu'on peut l'être aussi de sa renaissance. » Et l'élu d'imaginer déjà des campagnes de réintroduction d'espèces locales menacées, mammifères, insectes ou batraciens. L'enthousiasme de Cyrille Pradal doit être communicatif puisqu'il assure qu'il y a un an, l'enveloppe était passée à 40 millions d'euros et qu'elle serait aujourd'hui de 70 millions d'euros dans ses conversations avec le maire. Reste qu'il faudra convaincre les collectivités partenaires et budgéter cela après 2014.
Source :
http://www.nordeclair.fr/Locales/Lille/ ... omis.shtml