Etage supérieur
Pas grand chose de nouveau depuis de nombreuses années. La zone est difficile à réaménager avec ces différences de niveau, un accès compliqué et la nécessité de reloger de nombreuses espèces. Sachant que cette situation pourrait durer, je trouve dommage de ne pas exploiter l'ancienne carrière des vautours pour présenter une ou deux espèces supplémentaire et rallonger la visite.
Il faut toutefois évoquer la naissance d'un hippopotame pygmée, très mignon, surtout lorsqu'elle tente de suivre sa mère dans le bassin en aqua-vision. J'adore cette installation double, très ombragée, notamment avec la bauge naturelle dans l'enclos généralement dévolu au mâle. Le seul soucis est que le bâtiment n'est pas aux mêmes standards que l'installation extérieure et mériterait d'être rénové.

Gibbon à favoris roux

Siamang











Hippopotame pygmée
J'étais dés le début dubitatif sur le déménagement des tortues des Seychelles dans l'ancien enclos des guépards. Non pas que les reptiles n'y soient pas bien mais sur le rapport investissement/intérêt pour le public/intérêt conservatoire. Des solutions plus simples me paraissaient envisageables que cet investissement massif pour créer le bâtiment et le bassin chauffé. D'autant plus que le résultat esthétique est fort critiquable. Pourquoi ne pas avoir fait une serre pour les tortues avec de la lumière naturelle et des abords végétalisés ? Là, on se retrouve à coller ses mains contre la vitre pour voir les reptiles dans l'ombre et sur un sol bétonné. Enfin, les tortues des Seychelles ne constituent aucunement une priorité en termes d'élevage puisque comme nous l'avons vu avec la tentative de réintroduction de Rewild, les Seychelles protègent déjà très bien cette espèce emblématique. A la place, on aurait pu imaginer de reloger avantageusement les loups à crinière ou bien remodeler un enclos surplombant la vallée des rhinocéros noirs pour un carnivore africain comme des hyènes rayées, lycaons ou bien guépards.
Plus réjouissant, la Vallée des rhinocéros est désormais animée par une jeune rhinocéros la matinée. Pour l'instant, la femelle stresse encore et la petite ne tête qu'à l'intérieur. Espérons que cela évolue !
Du coté des gazelles de Mhorr, nous avons assisté aux premières tentatives pour se mettre debout d'un bébé né en plein milieu de journée. Un moment impressionnant, qui devrait se répéter plusieurs fois car d'autres femelles du troupeau étaient gestantes.






Rhinocéros noir





Gazelle de Mhorr

Mangouste naine

Tortue léopard


Loup à crinière



Loutre géante





Ours à lunettes
Fantômes de l'Himalaya
S'il faut reconnaître les succès de Doué, et la Sanctuaire, la Grande Volière et la Vallée des rhinocéros en constituent clairement de brillants exemples, cette zone ne me convainc pas. Evidemment, l'enclos des markhors est le principal point noir de la zone. Encore une fois, rien de catastrophique, les animaux y sont mieux que dans nombre d'autres zoos mais la conception alambiquée de l'enclos ne fonctionne tout simplement pas.
Chez les vautours, il y a un manque d'individus criant pour un tel espace. Les onces sont finalement la plus grande réussite même si esthétiquement, j'aurais préféré comme beaucoup d'autres, quelque chose de plus sauvage.





Cratère des Carnivores
La générosité en superficie pour les carnivores est impressionnante. Malgré cela, on parvient relativement bien à voir les lions, un peu moins les guépards (est ce qu'une meute de lycaons n'aurait pas été plus spectaculaire ?). Les points de vue où les animaux surplombent les visiteurs sont impressionnants. Par contre, le leurre des guépards semble définitivement être abandonné alors que ce dispositif avait guidé toute la conception de l'enclos des félins.




Lion d'Afrique


Guépard




Otocyon
Là où le bat blesse, c'est la volière africaine. Pour je ne sais quelle raison, peu d'espèces étaient visibles dehors et surtout, tout les oiseaux se concentraient sur une petite portion de la volière. Sur les 3/4 restants de la volière, les trois damans allongés sur leurs rochers sont un maigre butin.

Pintade vulturine


Inséparable à face noire

Tisserin gendarme


Daman du Cap


Ganga cata


Touraco de Livingstone
Dans la continuité, on découvre la nouvelle installation des oryctéropes. Je suis déçu de ne pas avoir pu les observer dans leur première installation, surtout après leur arrivé lorsqu'elle était encore enherbé. L'espace à leur disposition est impressionnant. Sur les deux jours, je suis parvenu à les observer un soir, après que leur gamelle soit servie. Voir une telle bestiole bénéficier de telles conditions est un vrai plaisir même si peu de visiteurs auront cette chance. Par contre je me demande si cette nouvelle installation fera un meilleur job que la précédente pour prévenir les animaux de creuser des galeries trop dangereuses. Les excavations déjà faites sont impressionnantes et ils attaquent directement la base du falun ! Ce sera intéressant de voir comment évolue l'installation, si de la végétation s'empare de certaines portions et comment les oryctéropes cohabiteront avec les bucorves.









Oryctérope
En conclusion, ces deux jours à Doué ont laissé une impression ambiguë. Il y a évidemment plein de choses géniales, et le soucis pour le bien-être des animaux et la conscience du rôle que peut jouer le zoo dans la conservation étant à coup sur parmi les plus élevés du pays. Evidemment il y a aussi le site incroyable qui donne des opportunités uniques au parc. Toutefois, certains choix ou réalisations récents semblent avoir pris un chemin qui ne fait pas autant l'unanimité que les premières réalisations du siècle. Je pense notamment au parti pris moins naturaliste dans la conception des installations ou des choix de plan de collection moins orientés vers les problématiques de conservation.
La critique est facile mais l'art est difficile et à Doué, beaucoup de choses sont expérimentales. Certaines ont incroyablement bien fonctionné, peut être même au delà des espérances, d'autres se révèlent être moins réussies, voire des échecs qui sont finalement normaux lorsque l'on innove autant. Dans le fond, cela reste le zoo le plus fascinant du pays, son potentiel est tellement fort que l'on souhaiterait que tout y soit parfait ce qui peut parfois rendre les critiques plus dures.

Zèbre de Grévy

Girafe de Kordofan