C’est accolé à cette structure que se situe la première serre tropicale du parc : « La serre aux oiseaux ».
Celle-ci, inaugurée en 1994 sur une surface de 2000 m², permet aux visiteurs de se retrouver au milieu de près de 600 oiseaux exotiques, dans une ambiance tropicale au milieu de plantes venues de l’autre bout du monde. Il s’agissait alors d’une des premières du genre en France.
Après avoir poussé la porte, une toute autre atmosphère transporte le public à l’autre bout du monde et, déjà, l’on aperçoit virevolter nombre d’oiseaux multicolores, tandis que des bruits de cascades et des senteurs de fleurs nous entourent. Le centre de la serre est agrémenté d’un petit plan d’eau, où s’abreuvent les animaux, tandis que quelques mangeoires garnies de nourriture font office de poste d’observation privilégiés.
Serre tropicale des oiseaux
Différentes volières entourent le milieu de l’installation, où sont présentés en liberté les oiseaux. Il s’agit en particulier d’animaux fragiles, ou trop imposants pour être lâchés dans la serre. Ils bénéficient de nombreux branchages, et d’une dense végétation, rendant parfois difficile leur observation. Elles sont le lieu de vie de loris cardinaux (Chalcopsitta cardinalis), facilement reconnaissables à leur vive couleur rouge sombre, et dont les zoos d’Asson et de Beauval font partis des seuls parcs français à en posséder, d’un couple de paons du Congo (Afropavo congensis), récemment arrivés, seul phasianidé à être implanté sur le continent africain, en cohabitation avec une femelle eurylaime vert (Calyptomena viridis), d’étourneaux de Bali, également connus sous le nom de martins de Rothschild (Leucopsar rothschildi), sauvé de l’extinction grâce à des programmes d’élevage coordonnés par des zoos du monde entier, de deux couples de Java (Buceros rhinoceros sylvestris), menacés dans la nature par la déforestation des îles indonésiennes, et dont le Zooparc de Beauval, a réussi il y a plusieurs années la reproduction, grâce à la naissance d’un mâle, un fait exceptionnel en captivité, de loriquet à flancs rouges (Charmosyna placentis), de barbicans à moustaches (Lybius dubius), de psittacules de Salvadori (Psittaculirostris salvadorii), petits oiseaux particulièrement rares en captivités, car étant très fragiles, sensibles au stress, et nécessitant une alimentation spécifique, de martins-pêcheurs des mangroves (Halcyon chloris), de loriquets jolis (Charmosyna pulchella), et de trois kinkajous (Potos flavus). Ces derniers font partis d’une des nouveautés 2007 du zoo, qui, avec l’arrivée de Aude Desmoulins-Haelewyn, gestionnaire du studbook (ESB) de ce petit mammifère craintif et rare en parcs zoologiques, en a reçu en provenance du zoo municipal de la ville de Lille.
Volière dans la serre tropicale
Mâle paon du Congo (Afropavo congensis)
Etourneau de Bali (Leucopsar rothschildi)
Calao rhinocéros de Java (Buceros rhinoceros sylvestris)
Barbican à moustaches (Lybius dubius)
Kinkajou (Potos flavus)
Parmi les espèces présentées en totale liberté dans la première partie de la serre, citons :
Le carpophage d’Albertisi (Gymnophaps albertisi),
Le tangara de Banariens (Thraupis banasiensis),
Le tangara de Paradis (Tangara chilensis), très prisé pour ses vives couleurs,
Le tangara écarlate (Pamphocelus bresilius),
L’oiseau bleu des fées (Irena puella),
Le verdin de Hardwick (Chloropsis hardwickii),
L’étourneau resplendissant (Aplonis payanensis),
Le zostérops à flancs blancs (Zosterops erythropleura),
Touraco à bec noir (Tauraco schuetti schuetti),
Le garrulaxe à sourcils blancs (Garrulax canorus),
Le garrulaxe à joues grises (Garrulax milnei),
L’étourneau carronculé (Creatophora cinerea),
Le bulbul à joues rouges (Pycnonotus jocosus),
Le lori flammèche (Chalcopsitta scintillata),
Le lori à dos blanc (Pseudeos fuscata), dont l’individu présenté est né au parc,
Le lori rouge (Eos bornea),
Le lori arc-en-ciel (Trichoglossus haematodus moluccanus),
Le soui manga (Nectarinia venusta),
L’étourneau de Chine (Sturnus sinensis),
Le loriquet de Stella, en phase mélanique (Charmosyna papou goliathina),
Le touraco vert (Tauraco persa persa),
La colombe de Guinée (Columba guinea),
Le barbican à tête rouge (Trachyphonus erythrocephalus),
Le merle shama à croupion rouge (Cospychus pyrropygus),
Le spréo superbe (Spreo suberbus), en grand groupe reproducteur, et
Le goura Victoria (Goura victoria).
La serre a été divisée en deux parties, accessibles par une porte grillagée. Dans la deuxième section, l’on trouve :
Des paddas de Java (Padda oryzivora),
Des sibias à tête noire (Heterophasia melanoleuca),
Des mesias à joues argentées (Leiothrix argentaurius),
Des rossignols du Japon (Leiothrix lutea),
Un touraco gris pêcheur (Crinifer piscator), très rare en captivité,
Des martins-chasseurs à gorge blanche (Halcyon smymensis),
Des rolliers à poitrine lilas (Coracias caudata caudata),
L’un des seuls groupes reproducteurs captifs de savacous huppés (Cochlearius cochlearius),
Des roulrouls courronés (Rollulus roulroul), très communs dans les serres tropicales européennes,
Des ortalides à tête rouge (Ortalis erythroptera),
Des garrulaxes de chine (Garrulax sinensis),
Des pigeons de Nicobar (Caloenas nicobarica),
Des bis rouge (Eudocimeus ruber), et,
Depuis l’été 2007, des loris arlequins (Eos histrio).
Savacou huppé (Cochlearius cochlearius)
Cardinal dominicain (Paroaria dominicana)
En sortant de la serre tropicale, le visiteur découvre et longe une rangée de volières de grande taille. Aménagées sur un fond rocheux, elles sont agrémentées de branchages morts disposés en hauteur, faisant office de perchoirs aux oiseaux, tandis qu’une légère végétation, en particulier composée de massifs de bambous, apporte de l’ombre aux animaux, et leur permet de se cacher de la vue du public s’ils le souhaitent. Des grands abris couverts, disposés en haut des volières, ont été créés afin d’offrir le calme nécessaire à la ponte des œufs.
Des perroquets et des rapaces bénéficient de ces conditions de vie optimales depuis 2001, date de leur création.
Il s’agit de vautours papes, également appelés vautours royaux (Sarcoramphus papa), d’un grand groupe d’aras hyacinthes (Anodorhynchus hyacinthinus), d’aras rouges (Ara macao), d’aras bleus et jaunes (Ara araruna), de pygargues à tête blanche (Haliaeetus leucocephalus), de grands hoccos (Crax rubra), de hoccos de Daubenton (Crax daubentonii), de vautours moines (Aegypius monachus), de conures de Patagonie (Cyanoliseus patagonus), de conures mitrées (Aratinga mitrata) d’amazone de Tucuman (Amazona tucumana) et de très rares amazones à épaulettes jaunes (Amazona barbadensis).
Rangée de volières pour rapaces et perroquets
Volière typique pour rapaces et perroquets, ici occupée par des vautours papes
Vautour moine (Aegypius monachus)
La même année, une nurserie de grande taille a été inaugurée, afin de découvrir, à travers de grandes baies vitrées, les derniers-nés du parc, principalement des psittacidés et des rapaces. Le Zooparc de Beauval s’attache énormément à la reproduction de ces espèces, et possède nombre de matériel très moderne, notamment pour le mirage et la pesée des œufs, des couveuses… Et le résultat est convaincant : Près de 200 petits y naissent chaque année, dont plus de la moitié sont des oiseaux. Deux petites volières accolées au bâtiment, une à l’air libre, l’autre couverte, abritent des animaux de plus grande taille, notamment des mammifères, délaissés par leurs parents. Ainsi, lors de ma visite, j’ai pu observer Hélona, femelle lion blanc dont la mère manquait de lait, qui a vu le jour le 26 décembre 2006.
Nurserie
Hélona, jeune lionne blanche (Panthera leo krugeri)
Une haute volière isolée, à la végétation très dense, rendant parfois difficile l’observation des animaux, située derrière la serre tropicale, accueille un couple de pygargues vocifers (Haliaeetus vocifer), rapaces africains connus pour leur facultés à pêcher en piquer, à la surface de l’eau. Rarement présentés en parcs zoologiques, leur population captive en Europe ne dépasse pas les trente individus, et Beauval reste certainement l’un des seuls établissements français à maîtriser la reproduction régulière de cet oiseau majestueux.
Volière des pygargues vocifers
En s’enfonçant dans le sous-bois, nous arrivons à la zone de présentation des rapaces nocturnes du parc. Les grands-ducs d’Europe (Bubo bubo bubo), les chouettes lapones (Strix nebulosa) et les harfangs des neiges (Bubo scandiacus) présents dans ces structures, bénéficient de volières de plus petite taille, souvent peu visibles car enfoncées dans la végétation, et nous accompagnent le long de la sortie du monde des oiseaux.
Deux groupes de hyènes tachetées (Crocuta crocuta) évoluent dans de grands enclos terreux et forestiers, dont le terrain est agrémenté de plusieurs petits monticules de terre. En 1991, date d’arrivée de ces charognards africains, des lycaons furent également reçus et présentés jusqu’en 2004 dans le deuxième enclos. Aujourd’hui, la meute de hyènes, composée d’une dizaine d’individus, est accompagnée de leurs deux derniers rejetons, nés le 7 février 2007. Des naissances sont enregistrées chaque année, et les petits sont rapidement transférés vers d’autres parcs afin d’éviter une surpopulation.
Enclos des hyènes tachetées
Jeune hyène tachetée (Crocuta crocuta)
Un grand enclos herbeux, en pente douce, totalement ombragé, était prévu, lors de son inauguration, pour des sitatungas (Tragelaphus spekeii).
Ces belles antilopes africaines sont toujours présentes, en couple reproducteur, mais ils cohabitent désormais avec un marabout africain (Leptoptilos crumeniferus), un vautour fauve (Gyps fulvus), quelques calaos d’Abyssinie (Bucorvus abyssinicus), et des émeus (Dromaius novaehollandiae), pourtant originaires d’Australie.
Enclos des sitatungas
Vautour fauve (Gyps fulvus)
Calao d’Abyssinie (Bucorvus abyssinicus) et un jeune sitatunga (Tragelaphus spekeii)
Femelle sitatunga (Tragelaphus spekeii)