Zoo de Saint Jean Cap Ferrat

[didier]

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La mise en vente du dernier terrain constructible de la presqu'île des milliardaires au cap Ferrat n'est pas l'augure d'une insidieuse opération immobilière. En clair, on ne bétonnera pas ce site de 1,6 hectare qui, depuis 1950, abrite le seul parc animalier du département.

Si la signature définitive n'est pas encore intervenue, le compromis liant le propriétaire des lieux, Veolia, à un riche ressortissant britannique, Robert Bourne, comporterait toutes les garanties de préservation de ce lieu d'exception pourtant convoité par de nombreux investisseurs.

L'heureux épilogue est encore officieux, mais le suspense ne devrait pas durer. Jadis propriétaire de la quasi-totalité de la presqu'île, Veolia - l'ex Compagnie des Eaux - se serait refusée, malgré des offres financièrement très supérieures aux 11,5 millions d'euros proposés par Robert Bourne, à succomber aux sirènes du seul profit. « La pérennité du site, trop majestueux pour être dégradé par un bétonnage même grand luxe, a été une des conditions sine qua non à la transaction », explique une source proche du dossier.


En clair, Robert Bourne, millionnaire londonien de 58 ans, n'était pas le mieux disant, mais le plus rassurant. Classé parmi les 50 premières fortunes du Royaume-Uni - évaluée à 120 millions de livres sterling juste derrière celle du couple Beckham , Robert Bourne a pourtant bâti son empire dans l'immobilier. En s'imposant notamment comme l'un des plus puissants opérateurs de la City à Londres. Mais c'est sur le terrain de la philanthropie et du mécénat que ce jeune quinquagénaire et sa compagne Sally Green se sont fait un nom. Surtout une réputation.

L'empire financier du couple sert depuis plusieurs années à redonner vie aux grands lieux en péril de la culture britannique. Des théâtres à l'abandon, restaurés de fond en comble et dont la gestion artistique fut ensuite confiée à Kevin Spacey - le héros de Usual Suspect -, mais des clubs de jazz légendaires presque en ruine au chevet duquel un autre ami du couple, Sir Elton John, fut appelé.

Joint hier par téléphone, Robert Bourne s'est contenté de confirmer son offre d'achat. Pas question d'en dire plus sur le fond tant que la vente ne sera pas définitive. Pas avant la mi-octobre. Seule confidence : « Ce site qui héberge un parc animalier depuis des dizaines d'années doit absolument demeurer un lieu de loisirs ouvert à tous, Azuréens et touristes. »

Suspense donc. Mais dont l'épilogue cette fois reste incertain. Pour l'heure, le terrain du cap héberge toujours le plus vieux et le seul zoo du département.

A la tête depuis 1983 de la SA qui gère le parc animalier - 500 animaux qui attirent une moyenne de 130 000 visiteurs par an - Gérard Caucheteux, 59 ans, reste titulaire seul d'un bail commercial de neuf ans.

Si ce dernier n'a pas fait valoir son droit de préférence auprès du vendeur, nul ne sait quelle suite il entend donner à cette affaire : « On verra cela la semaine prochaine. J'entends dire que M. Bourne a l'intention de développer notre activité, et cela ne va pas sans me surprendre. D'abord parce que je n'ai eu aucun contact avec ce monsieur, ensuite parce que je reste le seul propriétaire du zoo ».