



Veau marin
La thématique des eaux froides du nord de l'Europe est maintenue avec une impressionnante structure bétonnée, d'aspect moderne et brutaliste, assez bien représentée dans les zoos germaniques (et que j'apprécie à titre personnel). c'est en fait une volière doublée d'un bassin en aquavision. La partie des visiteurs est dépouillée et s'ouvre sur un large bassin bordé de falaises en faux rochers. Il accueille une colonie de macareux moine (qui semble s'y reproduire) ainsu qu'un très rare couple de sterne arctique. On voit ic aussi le parti pris de se focaliser sur un seul groupe d'alcidé afin de maximiser les possibilités d'appariement par rapport à d'autres zoos accueillant plusieurs espèces représentées par seulement quelques individus (coucou Hagenbeck).

Sterne arctique





Macareux moine
Cette volière est en fait au centre du bloc central du zoo et qui est affecté aux espèces arctiques. L'enclos principal de ce bloc accueille quelques boeufs musqués, des naissances semblent avoir lieu de temps à autre ici. Des eiders à duvet cohabitent avec eux dans un bassin situé dans un coin de l'installation.
J'apprécie le soucis du détail et notamment comment le substrat caillouteux imite une toundra montagnarde.


Eider à duvet






Boeuf musqué
Les élans bénéficient d'un petit enclos dans un coin du zoo. Cela semble être un endroit tranquille mais il faut dire que la superfice est fort limitée. Un bon point tout de même avec la séparation de l'installation en deux, qui permet d'avoir mâle et femelle séparé, comme dans la nature.



Elan
Vient ensuite l'un des points forts de la visite en temps normal avec le complexe des amphibiens autochtones. Les terrariums extérieurs sont au printemps de véritables petits théatres à hauteur des yeux d'un enfant, mettant en valeur leurs petits habitants habituellement oubliés par les zoos. Ma visite ayant eu lieu en Novembre, je n'ai pu apprécier cela de mes propres yeux, les habitants du complexe étant en hibernation. Un autre reptile, cette fois plus exotique et que je regrette de n'avoir pu observé est présenté dans le bloc en face. La vipère ottomane (Montivipera xanthina) introduit les montagnes du Caucase. Les léopards de Perse évoluent quant à eux dans une volière séparée en deux, dans le même style brutaliste que la volière des macareux. Tout en longueur et adossé à la bordure du zoo, elle manque de profondeur et superficie. Par contre son aménagement extérieur est remarquable et nous transporte sans solliciter de temples en ruines ou je ne sais quel autre gadget. Et puis je ne peux que me réjouir de voir une sous-espèce de léopard menacé bénéficier d'une installation thématisée pour elle alors que les zoos européens ont tendance à dédier leurs nouveaux investissements aux panthères des neige et longibandes, laissant aux léopards "classiques", les vieilles fauveries dont on ne sait plus trop quoi faire.




Panthère de Perse
Nous revenons vers le bloc central du zoo avec un autre ongulé arctique : le renne, présenté ici par la sous-espèce priorisée par l'EAZA, le renne de forêt de Finalnde.


Renne de forêt de Finlande
On a finalement peu de points de vue libres sur les rennes puisque de ce coté on les voit depuis une double volière pénétrante. La première accueille des grand-ducs et la seconde, moins arborée, est habitée par des harfangs des neiges. Pour conclure ce complexe, un petit enclos sans prétention présente de discrets renards polaires. En fin de journée, je parviendrais à voir un individu, le premier que je vois en pelage hivernal



Harfang


Renard arctique
C'est là, au fond du parc, que l'on trouve les installations des grands carnivores. Dans la continuité des léopards de Perse, un large observatoire de bois, suggérant la Russie, permet d 'observer les uniques ours de l'Ussuri en Europe continentale. Malheuresement pour moi, les soigneurs travaillaient dans l'enclos et je ne pourrais voir les plantigrades. Leur enclos est plutôt beau et naturel. Dpeuis le point de vue du visiteur, en contrebas du sol, on a pas vraiement cette impression mais il semblerait tout de même que l'espace à disposition soit limité.
Ces ours sont un cadeau diplomatique et une rareté pour le zoo de la capitale suisse mais allant à l'encontre du bon sens et du plan de collection européen qui peine à caser les ursidés et à dégager de l'espace pour élever des espèces menacées (cf le commentaire d'animaux&zoos sur les deux ours lippus envoyés par défaut dans un petit parc hors EAZA).
Derrière lui, l'enclos des loups est dans la même veine : naturel mais pas très grand. Surtout que le zoo de Berne nous réserve encore le meilleur pour la suite..
Nous avons quasiment parcouru tout le zoo payant mais une passerelle s'offre à nous et passe au dessus du chemin public. Une vaste passerelle en bois permet d'accéder à une grande parcelle de la forêt environnante. Un enclos forestier de cinq hectares dédié à des bisons d'Europe et cerfs élapes constituent l'attraction pahre du zoo. Simple et terriblement efficace, surtout avec les splendides couleurs de l'automne suisse. Ma compagne, qui a peur des vaches et pas passionée outre mesure par les animaux est restée scotchée devant les déambulations du troupeau de bison. La fascination, la puissance et l'aspect préhistorique que dégagent ces animaux lorsqu'ils sont actifs a été le grand moment de cette visite.






Bison d'Europe




Cerf élaphe
Nous revenons ensuite vers le bâtiment principal du zoo, passons devant un petit enclos à ciel ouvert où j'ai vu une cigogne noire puis sortons du zoo.

Cigogne noire
Vous pensiez que c'était fini ? Que nenni !
La majorité des animaux suisses sont en fait présenté en dehors des limites du zoo payant et sont visibles à toute heure de la journée. Les installations occupent un abrupt flanc de colinne et séparent le Dählhölzliwald, principal espace vert de la petite capitale suisse, sur le plateau et la rivière Aar qui forment des boucles protégeant la vieille ville de Berne.
Il faut le dire tout de suite, ces installations sont remarquables et figurent parmi les meilleurs d'Europe. Elles brillent par leur simplicité et la simple mise en valeur d'un cadre naturel favorable. Lynxs, chamois et bouquetins vivent sur des coteaux forestiers pentus où ils peuvent se dissimuler s'ils le souhaitent tandis qu'en contrebas, un bras de rivière détourné forment les meilleurs enclos à castors et loutres d'Europe.



Chamois
Il se fait tard lorsque j'arrive à la mini-ferme du zoo qui complète ce zoo en trois parties, assez unique à ma connaissance en Europe.
Il faut bien évidememnt mentionner aussi la vaste fosse aux ours modernisée à l'entrée de la vieille ville et qui concilie plutôt bien l'histoire et des standards plus modernes d'hébergement des animaux. J'ai donc beaucoup apprécié ce rapide séjour à Berne, autant pour la ville charmante que pour son parc zoologique simple mais efficace. Simple ne veut pas forcément dire économique, pas cher. Il faut le rappeller, la Suisse est un des pays les plus riches du monde et cela aide forcément si l'on compare aux zoos français ou même allemands. Mais l'argent n'est pas non plus toujours synonyme de réussite et de bon goût ! C'est à mon avis ce qu'il faut reconnaître à Berne et Zurich !
Je précise que ce séjour a été effectué uniquement en train depuis Paris. Hormis le coût de la vie en Suisse qui peut représenter un obstacle pour un étudiant fauché, c'est donc aussi un combo relativmeent accessible à réaliser sur un weekend et sans émettre trop de carbone
