raphaël a écrit:Je crois vraiment que l'on ferait mieux, pour reprendre la formule d'un généticien de la conservation que j'ai rencontré dans le cadre de mes études, d'avoir "le courage d'abandonner" pour cette sous espèce.
C'est bien sûr hautement symbolique de se battre jusqu'au bout contre cette extinction, mais vu le faible nombre d'animaux qui restent...
Je pense qu'il vaudrait mieux concentrer tous les fonds pour au moins sauver les autres rhinos blancs et les noirs.
On a le droit de ne pas être d'accords, et je suis d'un avis exactement opposé au tien !!
Les autres rhinos blancs auxquels tu fais référence, donc les rhinos blancs du sud, descendent tous d'une population relictuelle, vivant dans le Natal, et estimée en 1885 à 10 à 20 spécimens, selon l'UICN !! Donc plus de 10 000 animaux aujourd'hui sont tous les descendants directs de ces individus rescapés, c'est dire l'étendue du pool génétique...
C'est la raison pour laquelle les gènes des derniers rhinos blancs du nord sont aussi précieux, et qu'il est impératif de les conserver, non seulement sous la forme de tissus congelés dans l'azote liquide, mais également, de tenter, lorsque les techniques auront évolué, de féconder des femelles blanc du sud afin que des hybrides naissent, porteurs de gènes issus de 50 millions d'année d'évolution, qui pourront s'avérer très précieux.
Et ce n'est pas ce type de travaux qui coutera beaucoup d'argent, mais qui sera susceptible de faire progresser les techniques susceptibles de permettre ce qui hier encore était difficilement envisageable. Ainsi, les premiers éléphanteaux nés par insémination artificielle ne sont pas très vieux aujourd'hui...
Le problème des rhinos aujourd'hui est géopolitique, et malheureusement, et pour dire les choses simplement, tant que la mafia chinoise continuera à se développer en Afrique, il sera très difficile de la contrer.
C'est la raison pour laquelle je crois d'avantage à ce type d'initiative :
http://www.theaustralianrhinoproject.or ... roject.pngPar ce que les jours de la mégafaune dans de nombreux pays en Afrique sont désormais comptés, en tous cas, tant que le continent ne sera pas politiquement stabilisé, et ce n'est malheureusement pas le chemin qu'il prend...
Pour en revenir aux politiques de conservation, je pense qu'il fait cesser de gérer les priorités en disant "il est plus raisonnable de sauver ce qui peut l'être", laissons crever de leur belle mort "les causes perdues", par ce que les exemples démontrant le contraire sont légions. Que ce soient les bisons d'Europe, les rhinos du nord, les chevaux de Przewalski, les cerfs du père David, les tigres de chine du sud, le condor de Californie, l'ibis du japon, la grue blanche d'Amérique, le crécerelle, le pigeon rose et la roussette de l'île Maurice, les phasmes géants de l'île de Lord Howe, les exemples ne manquent pas pour illustrer des cas remarquables de rétablissement de populations à partir de groupes très réduits, pour ne pas dire ridicules, d'individus. Nul doute qu'au moment critique où les derniers individus ont frôlé l'extinction, d'autres espèces étaient également mal en point, mais plus "faciles" à sauver, par ce que moins dégradées dans leurs populations et leurs environnements. Heureusement que des hommes comme Gérald Durrell, comme il l'écrit très bien dans ses mémoires, n'ont pas été influencés par les très nombreuses personnes raisonnables qui leur répétaient que c'était de l'énergie et des moyens foutus en l'aire, voir gâchés.
Nous avons une obligation de moyens envers les générations à venir. Nous sommes 7 milliards sur Terre, en admettant que 0,01% d'entre nous se battent demain comme le font aujourd'hui le capitaine Paul Watson, avec Sea Shepherd (même si le look travaillé "pirate" m'exaspère toujours, le boulot qu'il fait est admirable), ou Aurélien Brûlé, qui a fondé l'association Kalaweit, tous les espoirs sont permis.
https://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q= ... bs.1,d.d24
http://www.kalaweit.org/?PHPSESSID=825e ... 66236e7af1Il ne faut rien lâcher, jamais. Les moyens se trouvent, avec de la conviction et de l'huile de coude. Des combats seront perdus, mais il faudra se battre sur tous les fronts.