faisant suite à une expérience réussie au début des années 1990, la Chine, avec l'appui du WWF, vient de procéder à la translocation de quelques uns des derniers représentants de l'espèce des marsouins aptères (Neophocaena phocaenides), estimée aujourd'hui à un millier d'individus, vivants tous dans le fleuve Yangtsé Kiang.
Partant du constat que la population diminue de prés de 14% chaque année, sous la pression humaine (pollution et pêche illégale principalement), et afin d'éviter que cette espèce ne connaisse le sort de l'autre cétacé emblématique du Yangtsé, le dauphin de Chine ou Baiji (Lipotes vexillifer), dont l'espèce a été déclarée éteinte en 2006 (7 individus encore répertoriés en 1998...), la Chine, appuyée du WWF, a sélectionné un certain nombre de biotopes compatibles avec la présence du petit "marsouin noir" et a commencé les translocations.
Ainsi, des individus (nombre inconnu) ont été capturés dans le Lac Poyang en Chine orientale avant d'être déplacés de 400 km vers le méandre He-wang-miao/Ji-cheng-yuan, où ils sont sensés établir une nouvelle population.
Quatre autres marsouins noirs du Lac Poyang ont par ailleurs été également transférés au méandre Tian-e-zhou pour stimuler la diversité génétique de sa petite population. Celle-ci, composée aujourd'hui de 45 individus, qui engendrent chaque année 5 à 6 jeunes, est la première issue d'une translocation ayant eu lieu il y a 20 ans, et qui fut un succès.
L'adhésion des populations locales à ces projets, qui impliquent des zones d'exclusion totale de la pêche, avec des zones tampons en périphérie, ou la pêche existe mais est sévèrement réglementée, est la condition sine qua non de ces projets.
