Nourrissage : coup de projecteur sur la SAS Saint-Laurent

Nourrissage : coup de projecteur sur la SAS Saint-Laurent

Messagepar Philippe » Jeudi 23 Janvier 2014 12:27

Pensez-y en étant au zoo ou au cirque : sans doute les fauves qui vous impressionnent sont-ils nourris par une société de La Chapelle-Saint-Laurent (Deux-Sèvres).

Le destin de Sylvain Grésillon s'est presque joué en 1946 lorsque sa maman, sage-femme, a participé à l'accouchement de l'enfant de Charles Spiessert, propriétaire du cirque Pinder. « Son épouse a dit à ma mère qu'il cherchait de la viande pour nourrir ses animaux. Et c'est comme cela que mon père, marchand de bestiaux, a commencé à fournir le cirque. »

L'entreprise fournit 90 % des parcs et cirques de France

Titulaire d'un droit d'abattage itinérant, Francis Grésillon emboîte alors le pas au cirque et lui fournit à chaque étape la viande nécessaire à ses fauves et animaux sauvages. « En 1965, il a négocié un premier virage en fournissant le parc zoologique du prince Rainier de Monaco. »
Inévitablement, son fils Sylvain se sent une vocation d'enfant de la balle. « Je voulais être dompteur », sourit celui qui, en 1982, allait reprendre l'entreprise familiale après avoir été nageur de combat et avoir envisagé de suivre Cousteau. En 1985, il crée à La Chapelle-Saint-Laurent avec Alain Brunet la SAS Saint-Laurent et passe ainsi à une dimension industrielle. « C'est dans cette région que se situaient tous les grands abattoirs. Il y avait ici un gisement de viande, donc de viande impropre à la consommation humaine. »

L'Europe et les Émirats

Rapidement, la SAS Saint-Laurent prend de l'ampleur. « Dès le départ, notre bâtiment de 200 m2 a été trop petit. » C'est qu'à ce moment-là, Sylvain Grésillon est seul sur ce marché en France. Et surtout, il a une idée dans l'air du temps. « Nous avons commencé à proposer aux soigneurs des rations alimentaires congelées pour animaux sauvages. »
Finie la carcasse à découper et jetée saignante aux fauves. Désormais, le soigneur reçoit un paquet de bœuf avec os, poulet, poisson, cailles ou poussins congelés prêt à servir après décongélation. Simple ? Sylvain Grésillon avoue avoir mangé de la vache enragée (voir ci-dessous).
L'entreprise fournit désormais 90 % des parcs zoologiques français, les plus grands cirques (Pinder, Medrano, Bouglione…) et envoie 3.000 tonnes chaque année en France, en Espagne, au Portugal, en Belgique, en Allemagne, en Suisse, en Hollande et même dans les Emirats.
Mais au fond de lui, Sylvain Grésillon est resté cet enfant de la balle qui voulait être dompteur, qui a appris à la dure à connaître les animaux chaque matin en les soignant. Cette expérience fait encore la différence.

SAS Saint-Laurent : 25 salariés. Chiffre d'affaires : 4,2 millions d'euros. ZA le Bouillon, 79430 La Chapelle-Saint-Laurent, 05.49.72.09.20. Site internet : http://www.st-laurent.fr.


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Les petits plats dans les grands
Leader sur son marché, la SAS Saint-Laurent a innové en proposant aux soigneurs des rations alimentaires prêtes à servir aux animaux des cirques et zoos. Mais cela ne s'est pas fait sans efforts.
« Il a fallu du temps et de l'argent avant de mettre au point les procédés de congélation. Nous avons mis 6 mois à trouver un procédé d'euthanasie convenable. » Sylvain Grésillon a même dû susciter une réglementation sanitaire européenne spécifique pour ce marché de niche.
« Si quelqu'un voulait se lancer sur ce marché, il lui faudrait réinventer tout ce que nous avons mis au point. » Car les « proies » doivent être congelées très rapidement pour empêcher toxines et bactéries de se développer. Les frigoristes qui ont travaillé sur le tout dernier bâtiment de stockage de la SAS Saint-Laurent se sont arrachés les cheveux sur les exigences du patron.
Sylvain Grésillon regarde avec un certain détachement les « modes » se développer chez les jeunes soigneurs. « On va nous dire qu'il faut donner des crevettes décortiquées, des larves de moustiques ou des lamelles de calamars aux dauphins… Comme si les dauphins découpaient les calamars en lamelles avant de les manger en mer. »
Qu'importe, la SAS Saint-Laurent fournit des lamelles de calamar… Et des nids bûches pour rapaces, des incubateurs, des granulés alimentaires spécifiques… Elle évolue avec les connaissances et les préoccupations de bien-être animal. « Autrefois, on donnait de la viande rouge aux rapaces et c'était bien assez. Maintenant, on s'intéresse à leur bien être, leur reproduction et leur réinsertion dans le milieu naturel. »


Source : La Nouvelle République.
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