Sébastien Cometti, le jeudi 6 mars 2008 à 04:00
Des animaux sont laissés à l’abandon dans une commune rurale du Calvados. Les bêtes perdent la tête, certaines meurent, les pouvoirs publics mettent du temps à réagir.
Le bourg rural de Campandré-Valcongrain et ses 80 âmes en ont plus qu’assez. Ce petit village du Calvados n’a de cesse de signaler un drame sanitaire mais personne n’en tient compte. Pourtant, les habitants de la localité ne supportent plus l’image triste et révoltante d’animaux morts, souffrants ou qui errent en pleine crise de folie sur un terrain jouxtant le bourg normand. Le coupable ? Un propriétaire qui a cessé depuis bien longtemps de nourrir ses bêtes. Une fois l’hiver venu, la foison estivale d’herbes en tout genre n’est plus qu’un vieux rêve pour ces pauvres vaches qui ont tout le temps de ruminer sur leur triste sort. La détresse de ces petites « Marguerite » maigres comme des clous a déjà fait l’objet de plusieurs dépôts de plaintes auprès de la gendarmerie et de la préfecture, mais pour l’instant c’est le statu quo. Norbert Lucas, directeur des services vétérinaires du Calvados – qui ont également porté plainte – a souligné dans les pages de nos confrères d’Ouest-France que le propriétaire « les laisse divaguer et quand elles meurent, il les laisse se décomposer ».
Triste récidive
Ce n’est pas la première fois que l’individu provoque ce spectacle désolant. Celui qui fait l’objet de plaintes de plus en plus nombreuses n’en est pas à son coup d’essai. Il aurait reproduit la scène avec au moins trois autres troupeaux d’autres localités. L’abandon d’animaux fait chaque année environ 200.000 victimes en Espagne, triste leader du genre en Europe. En France, on compte 60.000 abandons d’animaux de compagnie par an. L’évaluation est plus difficile voire impossible à réaliser au niveau des animaux d’élevage mais cette histoire représente déjà une fois de trop.
Edition France Soir du jeudi 6 mars 2008 n°19739 page 12
LA PHRASE QUI TUE : " les pouvoirs publics mettent du temps à réagir ... "

