Les Pagodes de Beauval, c’est lui. De même que les deux autres hôtels du parc animalier de Saint-Aignan et mille autres projets encore… Rencontre.
Ça n'arrête jamais ! A l'image du téléphone, dont la sonnerie se rappelle régulièrement au bon souvenir de l'homme en chemise blanche et cravate qui nous fait face. Qui ne connaît pas Daniel Boitte, l'homme des Pagodes de Beauval, inaugurées il y a quelques jours à peine après 18 mois et demi de travaux ? L'hôtel de Saint-Aignan à peine terminé, l'architecte romorantinais est déjà en train de s'atteler au futur parc à hippopotames du même site animalier.
Trois hôtels et un décor
Beauval : une histoire de longue date, démarrée dès les origines, avec les Jardins de Beauval, puis des Hameaux de Beauval, soit près de « 954 couchages ». Le parc aux oiseaux ? Le restaurant Kilimandjaro ? L'entrée de la plaine africaine ? Lui aussi. Mais n'allez surtout pas penser que l'œuvre de l'architecte local, depuis 1972 à Maray, puis à Romorantin à partir de 1993, puisse se résumer aux infrastructures touristiques.
Si le zoo représente 35 à 40 % du chiffre d'affaires de Daniel Boitte les années de gros chantiers, la liste des réalisations est bien plus hétéroclite : école de Chabris, gendarmerie de Fontaines-en-Sologne, médiathèque de Valençay, logements à Saint-Aignan, propriétés privées de Sologne, maison médicale de Chabris, clinique vétérinaire à Bracieux, maison de retraite de Neung-sur-Beuvron, bâtiment Hennebique et entreprise Prolitol à Romorantin… Lui, encore.
" Un atout pour nos entreprises locales "
Sans parler des 1.000 autres chantiers, une image à peine exagérée, qui se bousculent déjà au bout des crayons et autres impressions 3D de Daniel Boitte. Aucun secteur d'activité, pas plus que géographique ne semble pouvoir échapper à l'architecte à 200 à l'heure. Qui rappelle d'ailleurs au passage que l'agence de Romorantin et celle de Blois, que gère son fils Dominique, entre 16 et 18 salariés, sont « classées 266e sur 37.500 architectes en France ». « C'est un plus pour notre département et surtout, c'est un atout pour nos entreprises locales parce que notre activité attire le travail et le distribue », poursuit-t-il, en avançant le chiffre de « 400, 450 entreprises locales qui travaillent pour nous, simultanément ».
Sa plus grande fierté ? « Je ne suis pas fier », coupe court Daniel Boitte à tout ce qui pourrait ressembler à de l'épanchement sur l'œuvre accomplie : « C'est toujours la dernière des dernières.»
Le plaisir de construire est toujours là, bien vivace. « C'est vraiment stimulant », ne semble d'ailleurs pas exagérer l'« architecte de campagne », voire « technicien », comme il se définit, lorsqu'il évoque son métier. A 69 printemps, Daniel Boitte ne semble d'ailleurs pas prêt à ranger ses dossiers. La retraite attendra bien quelques bâtiments encore.
Source : La Nouvelle République du Centre-Ouest.