La justice restitue ses hiboux au fauconnier d'Harry Potter

La justice restitue ses hiboux au fauconnier d'Harry Potter

Messagepar Philippe » Jeudi 09 Avril 2015 7:53

Le retour de Suisse s’était mal passé pour le fauconnier de Saint-Benoît (Vienne). Ses animaux saisis et privés de vol depuis plus d’un an viennent de lui être rendus. La justice est passée. L'Administration est attendue au tournant.

Alexandre Thevenin, le fauconnier installé à Saint-Benoit, vient de récupérer la pleine propriété de ses chers hiboux grand-duc. Mais quand pourra-t-il les faire voler en public ?
Depuis le 16 janvier 2014, il les couvait toujours, mais ne pouvait rien faire d'autre que les nourrir. Ce jour-là, les agents de l'office national de la chasse et de la faune sauvage viennent opérer un contrôle dans ses installations après un imbroglio administratif à son retour d'un spectacle en Suisse.
Ils relèvent trois infractions liées à la réglementation sur la détention et l'utilisation d'espèces protégées. Elles lui valaient de passer mardi devant le tribunal correctionnel qui l'a relaxé.

" J[b]e ne peux pas donner l'autorisation de voler
 "[/b]

A trois reprises, la présidente livre la même explication pour justifier la relaxe : « Défaut d'intention ». Alexandre Thevenin n'a pas fait preuve de malhonnêteté pour le tribunal qui lâche le mot « d'acharnement » et s'étonne des délais de réponse de l'administration dans cette affaire.
« J'ordonne la restitution des animaux », annonce la présidente « mais, moi, je ne peux pas leur donner l'autorisation de voler ! »
Car, depuis le 16 janvier 2014, les trois rapaces sont " assignés à résidence ". Cloîtrés dans leur volière du parc du Gravion. Un crève-cœur pour leur " père " qui les voit dépérir. « Ils dépriment. Ils ne peuvent voler qu'avec moi. Je suis le gardien de mes hiboux et je ne peux rien faire avec eux ! »
Pris au berceau, il élève patiemment ses grand-duc nés en captivité afin de pouvoir les présenter en vol au public. Le professeur de français de Chauvigny a connu son heure de gloire en dressant des hiboux filmés dans le premier volet cinématographique d'Harry Potter.

" [b]Ils m'ont laissé partir "[/b]

Il intervenait beaucoup dans les écoles, acceptait quelques sollicitations du cinéma, et participait à des spectacles.
C'est un voyage en Suisse, à l'automne 2013 qui déclenche toute l'affaire. Alexandre doit participer durant un mois à un spectacle à Genève avec ses trois rapaces.
« J'ai fait huit mois de démarches administratives pour pouvoir y aller. Et on m'a laissé le faire, c'est bien qu'il n'y avait pas de problème. Vous pensez bien qu'on ne m'aurait pas laissé partir avec un animal non bagué », détaille Alexandre face au tribunal.
C'est au retour que les choses se compliquent. « Il fallait que je demande l'importation des animaux en France à mon retour. J'ai dû signer 20 à 30 documents par animal. Je n'ai pas tout vérifié. En rentrant, j'ai adressé un mail tout début novembre, je n'ai pas eu de réponse. Mais en janvier, ils ont débarqué chez moi ! »

Bague manquante

La réglementation est très pointue en matière d'espèces protégées. Leur détention ne s'improvise pas. Leur utilisation non plus. C'est le début des ennuis du fauconnier de Saint-Benoit. Et des paradoxes soulevés par la défense. Alexandre dispose du certificat qui l'autorise à détenir les grand-duc. Mais pas celui permettant d'organiser des démonstrations publiques.

Pas de trafic

Dans le même temps, la préfecture l'a autorisé en 2008 à exploiter un établissement mobile avec un autre passionné disposant du certificat pour les démonstrations publiques.
« Il n'était pas avec moi à chaque fois », reconnaît Alexandre, « mais tout le monde le savait. Je l'avais dit. » Quant à la bague manquante sur l'un des grand-duc, pour le fauconnier, c'est un aléa classique avec ce type d'animal. Il évacue toute suspicion d'une volonté de substitution d'un animal.

Amende

Le parquet reconnaît volontiers qu'il n'y a aucun soupçon de trafic à l'encontre du passionné. Juste de petits problèmes administratifs. Il requiert 300 € d'amende pour le problème de bague et laisse le soin au tribunal de décider pour la confiscation des oiseaux.
Le défenseur du fauconnier lui, vole dans les plumes d'une Administration qui demande tout et son contraire, qui autorise d'une main et refuse de l'autre.
Me Coche réclame la relaxe, sans quoi « il n'aura aucune chance d'obtenir son certificat, et il ne pourra plus laisser à nouveau voler ses hiboux qui vont finir par en mourir ».

Source : La Nouvelle République du Centre-Ouest.
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