Le tigre Phevos a quitté le zoo de Trikala en Grèce, qui n'avait plus les moyens de s'en occuper.
La crise économique qui secoue la Grèce depuis des années a des conséquences inattendues et Phevos – ou Phébus, qui désigne le dieu Apollon – en est une des victimes.
Ce tigre appartenant au gouvernement depuis 2002 et qui vivait jusqu'ici dans le petit zoo de Trikala, dans le nord du pays, a quitté son parc pour une terre plus accueillante : les Etats-Unis.
La BBC, qui consacre un long reportage à l'animal, raconte comment Phevos était en train de dépérir dans son zoo, qui tente tant bien que mal de survivre. Faute de moyens, le parc a dû se séparer de sa vétérinaire, qui n'effectue désormais que quelques missions ponctuelles.
David Barnes, un ancien inspecteur de la Société pour la prévention de la cruauté envers les animaux (RCPA, équivalent de notre SPA) s'est inquiété du sort de certains animaux, qu'il estimait mal nourris, et a sollicité le refuge pour lions, ours et tigres de San Diego pour sauver le félin. La situation devenait urgente : en mars, l'autre tigre du zoo, Athéna, est morte de complications après une blessure à la patte mal soignée et infectée.
"Elle a purement et simplement manqué de soins. Si ça c'était produit en Grande-Bretagne, il y aurait eu des poursuites judiciaires, ça ne fait aucun doute. Il a fallu quatre mois simplement pour que le gouvernement grec accorde l'autorisation de l'anesthésier. C'est délirant."
"Nous sommes tristes que les animaux aient souffert ici"
Au refuge californien où il va être accueilli, Phevos devrait trouver les soins vétérinaires dont il a besoin – il souffre d'une dysplasie, une maladie congénitale qui le fait souffrir quand il marche.
Le transfèrement de l'animal a été rendu possible après de longs mois de négociations entre les gouvernements grec et américain, et grâce à un mouvement de solidarité initié par l'ancien inspecteur David Barnes, qui a réussi à lever 11.500 livres (14.500 euros) pour venir en aide à l'animal.
En Grèce, les responsables locaux ne peuvent que constater – et déplorer – la nécessité de laisser partir le félin. "Ça fait des années que nous manquions d'argent, et nous n'avions plus de spécialistes sachant comment s'occuper des animaux exotiques", a expliqué à la BBC Odisseas Raptis, un dirigeant de la municipalité de Trikala, à qui appartient le zoo.
"Bien sûr, nous sommes tristes que les animaux aient souffert ici, mais nous avons toujours voulu le meilleur pour eux."
David Barnes entend maintenant faire évacuer d'autres animaux : un coati d'Amérique du sud, un wallaby, un poney Skyros, des zébus nains. La plupart de ces bêtes sont seules, note la BBC, car leurs compagnons sont morts.
Source (avec reportage vidéo) : http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2014/ ... -en-grece/