Les soigneurs du Reynou s’assurent quotidiennement du bien-être des quelques centaines d’animaux qui vivent dans le parc. Un métier de passionnés qu’ils n’échangeraient pour rien au monde.
Le quotidien des soigneurs du Reynou est rythmé par les animaux du parc. Chaque soir, quand les portes sont fermées, leur travail est loin d’être terminé : ils doivent encore faire rentrer les tigres, les lions, les macaques, les oiseaux, et même les girafes dans leurs bâtiments pour qu’ils passent la nuit en sécurité. Chaque matin, c’est donc plus de 600 animaux qu’ils doivent sortir. La difficulté ? Faire avec les humeurs de tout ce petit monde. Et il y a des matins où certains animaux se lèvent du mauvais pied.
« Il faut toujours être vigilant »
C’est le cas de Nala, la lionne du parc. « Elle a son petit caractère », prévient Marion, chef soigneur. Comme les autres soigneurs de son équipe, elle semble connaître par cœur le tempérament de chacun des animaux dont elle s’occupe. Alors, quand Nala bondit sur notre appareil photo à travers les barreaux, elle sourit. « Je vous l’avais bien dit, elle a son caractère ! En plus, elle déteste les caméras. »
Heureusement, tous ne sont pas aussi bougons au réveil. Tonga, le rhinocéros, est souvent beaucoup plus doux. « Certains aiment bien avoir leur petit câlin le matin… Tonga en fait partie », explique Camille, une autre soigneuse, en le caressant à travers les barreaux. « Mais il a aussi ses humeurs ! Il faut toujours être vigilant. Tonga peut nous charger s’il n’est pas content. »
Les plus petits animaux ne sont pas forcément plus tendres. Certaines espèces de singes peuvent aussi se montrer agressives. « Il y a déjà eu des morsures ou des petites griffures, mais jamais de blessures graves », tempère Dr Franck Haelewyn, le seul vétérinaire du parc.
Bichonnés
« La plupart du temps, les animaux savent que les soigneurs sont là pour les nourrir, donc ils tolèrent leur présence », ajoute-t-il. Nourrir, c’est d’ailleurs le gros du travail des soigneurs.
D’abord, il faut réceptionner les livraisons de produits congelés spécialisés pour les parcs zoologiques, ou encore de fruits, de légumes, de graines et de viande rouge, qui sont essentiellement des « invendus » de grandes surfaces « parce qu’ils ont des défauts de fabrication, ou parce qu’ils sont périmés », indique Franck. Marion ajoute : « Il faut donc trier toute la nourriture car on ne leur refile pas de produits pourris ou de qualité douteuse. »
« On doit ensuite préparer les rations journalières pour chaque espèce, indique Marion. Les animaux sont rangés par catégorie : carnivores, oiseaux, herbivores, primates et le reste. Tout est noté, il ne nous reste plus qu’à couper les légumes, les fruits ou la viande, en fonction de ce qui est noté. La préparation des rations nous prend une journée entière… »
Training et enrichissement
Ce n’est rien à côté du temps que les soigneurs passent à nettoyer les enclos. « Les 3/4 de notre travail, c’est le caca », admet Camille avec un sourire. « Mais quand on a le temps, on fait ce qu’on appelle de l’enrichissement, ou du training. » Ces deux activités doivent être effectuées régulièrement par les soigneurs. Le training est même quasiment quotidien. « C’est un entraînement médical. Ce qu’on veut, à terme, c’est pouvoir attraper les animaux plus facilement pour leur administrer des soins. On les habitue à rentrer d’eux-mêmes dans une cage par exemple. Ca évite de devoir les anesthésier au fusil de téléinjection, avec une flèche. »
L’enrichissement, plus exceptionnel, consiste à sortir les animaux de leur routine. « Dans la nature, un lion passe son temps à chercher à manger. Au parc, on lui amène de la viande tous les soirs… Donc il peut finir par s’ennuyer », explique Franck. Le plus souvent, l’enrichissement sort donc les animaux de cet ennui à travers des jeux. Un véritable plaisir pour les soigneurs : Marion observe de loin les lions s’amuser avec les cartons remplis de paille qu’elle vient de balancer dans leur enclos. « On pourrait passer notre temps à les regarder. Il leur en faut peu pour être heureux.»
