La taille des parcs animaliers varie énormément dans le pays. La rentabilité des sites également.
Une femelle lynx des Carpates est arrivée au zoo La Garenne la semaine dernière et a rejoint un mâle du même âge, de quoi permettre la reproduction de cette espèce au sein de l’établissement. Et stimuler les visites.
Un zoo, ça marche comment au fait ? Il y a presque autant de modèle d’affaires que de zoos et de parcs animaliers en Suisse. Parmi la cinquantaine d’établissements entrant dans ces deux catégories, on peut distinguer les grands, comme les zoos de Zurich et de Bâle, les petits – le parc aux animaux du Bois-de-la Bâtie à Genève – ou les moyens, comme le zoo de Servion ou de La Garenne.
Budget à 0,5 million
Le parc aux animaux du Bois-de-la Bâtie est dès son origine, qui remonte à la Seconde Guerre mondiale, la propriété de la Ville de Genève. L’entrée est gratuite, « et l’ensemble du budget de 80.000 francs servant à la couverture des frais courants (nourriture et soins pour les animaux) » est à la charge de la Cité de Calvin et de ses habitants, explique Lucien Scherly, collaborateur du maire Guillaume Barazzone. Il faut y ajouter les salaires des 5,5 postes de fonctionnaires municipaux qui y travaillent toute l’année, plus un apprenti. Le budget total avoisine ainsi le demi-million de francs.
Un peu plus loin, au-dessus de Nyon, se trouve le zoo La Garenne, récemment rénové pour 14,5 millions de francs, ce qui lui a permis de quintupler sa superficie. Fondé en 1965 à l’initiative d’un mordu, Erwin Meier, le zoo a vu se créer ensuite une association des amis de la Garenne pour le soutenir. Il est maintenant une fondation privée reconnue d’utilité publique. Comptant 21 employés, dont des apprentis et des bénévoles, le site se fait aider par de grands sponsors (Fondation Bertarelli, Mava, OAK Foundation, Loterie Romande), les autres étant répartis en trois catégories baptisées «Chênes», «Sapins», et «Roseaux».
Le zoo La Garenne étant « une fondation privée reconnue d’utilité publique », « cela implique qu’il doit comporter un centre de soins pour la faune sauvage comprenant des soigneurs, un vétérinaire et une assistance vétérinaire », explique son directeur Michel Gauthier-Clerc. Les tickets d’entrées doivent payer ce centre et couvrir les frais de fonctionnement du parc.
« Sur le nouveau budget total de 1,6 million pour 2016, 80% sont couverts par les entrées, les consommations et les achats (restauration et boutique), 16% viennent des dons privés individuels (surtout l’association des amis du zoo et les legs), 3% des prestations de service (payées par le Canton de Vaud comme l’accueil des classes, le centre de soin, etc.), et 1% par un loyer », poursuit le directeur.
Ce qui a changé avec le nouveau zoo ? « Le budget a triplé, pour des dons et des prestations publiques restées égales; cette hausse des charges doit être couverte par une augmentation des recettes à travers les visiteurs », ajoute Michel Gauthier-Clerc.
Zurich : 280 employés
Au zoo de Zurich, (le lieu culturel le plus visité de Suisse avec un pic de 1,4 million de visiteurs en 2014), le budget annuel atteint 26 millions, avec 280 employés (130 dans le zoo, 150 dans les restaurants et les magasins). Organisé en société anonyme (SA, une augmentation de capital est en cours), le zoo tire 54% de ses ressources courantes des entrées payées par les visiteurs.
Viennent ensuite les subventions (soit 22% du total), puis les revenus immobiliers (9,5%), le sponsoring (7,5%) et les événements (7%), comme la location pour des entreprises ou des particuliers (mariage).
« Nous investissons en moyenne chaque année autour de 2 à 3 millions dans la remise à jour ou l’agrandissement de nos installation s», explique son conservateur, Robert Zingg. Pour les plus grands projets comme la nouvelle serre tropicale (Masoala, de 53 millions), et le nouveau parc aux éléphants (57 millions), des tours de table de donateurs ont été organisés pour collecter l’argent nécessaire.
Source : La Tribune de Genève.Le zoo La Garenne vient d’être entièrement rénové. Les visiteurs affluent.
Pour précision, un franc suisse = 0,92 euro.
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