Tête d’Or : dans les coulisses du parc zoologique

Tête d’Or : dans les coulisses du parc zoologique

Messagepar Philippe » Jeudi 27 Août 2015 5:42

Les Lyonnais adorent faire au moins une visite par an au zoo du parc de la Tête d’Or. Mais se doutent-ils de l’organisation qui permet à ce lieu unique d’exister ?

Environ 2,5 millions de visiteurs franchissent chaque année les grilles du zoo du parc de la Tête d’Or. Combien sont-ils à imaginer ce qui se passe derrière les limites des enclos, quelles sont les espèces qui ne sont pas visibles, combien de personnes s’occupent des quelque 400 animaux ? Passons de l’autre côté de la barrière pour découvrir ces vies cachées, celles de Pascal, Marie ou Pierre, de l’équipe des soigneurs, celles du chat de Pallas ou des reptiles qui ont quitté le vivarium.

« Le matin, on arrive dès 7 h 15/7 h 30 pour faire le tour des enclos, voir si tout va bien », raconte Pascal Bonetti, soigneur depuis quatre ans et demi au zoo lyonnais. « On regarde l’extérieur des enclos, puis l’intérieur. Après cette vérification, on commence à nourrir les animaux. Certains mangent trois fois par jour, comme les primates, d’autres une fois par semaine, comme les crocodiles en ce moment », poursuit Pascal.

Nourrir les animaux est une tâche minutieuse. Chacun a son régime spécial et des quantités adaptées. En ce moment, c’est le travail de Marine Duces, qui est l’une des dernières arrivées dans l’équipe : « On passe par tous les postes, car on est amené à être polyvalents. »

Le lion aime le curry et le Viandox

Marine Duces coupe les légumes dans une salle, puis la viande dans une autre. Deux espaces cachés à l’intérieur de la fauverie, où deux chambres froides sont installées pour assurer le stock de nourriture. Pour la petite histoire, les lions adorent l’odeur du curry et du Viandox ; les ours adorent sucer de gros glaçons avec des fruits à l’intérieur…

C’est aussi dans ce bâtiment que vivent les reptiles depuis qu’ils ont dû quitter le vivarium. « Cet espace avait dû être fermé au public car il nécessitait des mises aux normes. Nous avons pourtant continué à élever des reptiles afin de conserver ce savoir-faire et dans l’espoir un jour de les présenter à nouveau au public », explique Xavier Vaillant, le directeur du zoo du parc de la Tête d’Or.

Les reptiles, toujours présents mais pas exposés au public


Pierre Maccagnian est chef soigneur depuis 2009. Il vérifie l’hydrométrie, la chaleur et le respect de l’alternance jour/nuit dans l’espace dédié aux reptiles : « Ce rythme est indispensable pour déclencher leur reproduction », explique-t-il en inspectant les couleuvres asiatiques, les pythons arboricoles de Nouvelle-Guinée, les varans de Papouasie, les gekos de Madagascar et les tortues asiatiques.

Il nous emmène à l’arrière de la fauverie, dans un enclos que la végétation rend invisible aux visiteurs du zoo : « Nous avons réservé cet espace au chat manul, appelé aussi chat de Pallas. C’est un félin d’Asie centrale qui a un comportement bizarre : dès qu’il se sent repéré, il se fige ! Imaginez s’il était exposé au public… »

Les coulisses disposent depuis peu d’un espace de reproduction pour les oiseaux (lire ci-dessous). Le zoo est aussi équipé d’un espace dédié à l’incubation des œufs, caché au milieu de la primaterie.

« Nous disposons d’incubateurs électriques, mais surtout de poules de soie ! Cette espèce est capable de couver n’importe quels œufs. Ce lieu nous permet de protéger les œufs des prédateurs », confie Xavier Vaillant.


Un « love hotel » pour les oiseaux

Au cœur du zoo, cachée derrière un bâtiment et une forêt de bambous (1) , une zone interdite au public a été installée. « C’est un espace dédié à la reproduction des oiseaux. Ils ont besoin d’être au calme. Avec ces grandes volières, nous mettons 100 % des chances de notre côté pour que les couples se retrouvent dans des conditions optimales », explique Xavier Vaillant, le directeur du zoo.

Un couple de garrulax du Père Courtois, rare volatile asiatique, ou des étourneaux de Bali ont déjà pu bénéficier de ce « love hotel », entièrement construit par les soigneurs.

(1) Des bambous qui servent aussi de nourriture à plusieurs espèces.


« L’éducation et la sensibilisation font partie de nos missions »
Réseaux. Le zoo est reconnu pour son travail de recherche et ses partenariats.

Biologiste de formation, Xavier Vaillant est le premier directeur du zoo de Lyon à ne pas être vétérinaire depuis un siècle. Car les zoos, il connaît ça sur le bout des doigts : il se consacre aux animaux depuis 18 ans, d’abord comme responsable de collection dans un parc animalier en Bretagne, puis responsable d’un projet de création de nouveau zoo en Haute-Marne.

À la tête d’un effectif de 24 personnes, il défend une idée de la présentation intelligente : « On est là pour divertir le public, mais nous avons la volonté d’aller au-delà. L’éducation et la sensibilisation font partie de nos missions. Nous menons des programmes pédagogiques avec l’objectif de présenter des espèces dans un milieu naturel, avec eau, plantes… et quand c’est possible, plusieurs espèces ensemble, comme dans la plaine africaine. »

Visiter les coulisses : c’est possible, mais il faut réserver à l’avance

L’équipe pédagogique accueille 8.000 élèves par an. Elle s’occupe aussi des visites des coulisses pour les familles ou les groupes. « Ça marche très bien. On organise quatre à cinq visites par semaine et elles sont toujours pleines. Un conseil : il faut réserver », se félicite Xavier Vaillant qui dénombre 12.000 visiteurs par an pour cette formule (possible également en anglais).

La recherche est un autre élément qui distingue le zoo de Lyon. Les soigneurs collectent des prélèvements pour des chercheurs, accueillent des étudiants… Et le zoo mène ses propres programmes de recherche, sur place ou sur le terrain.

Le zoo du parc de la Tête d’Or s’est ainsi fait une place dans le concert mondial des zoos. Il est reconnu pour son travail de conservation d’espèces menacées et pour ses propres reproductions. Ce qui permet régulièrement au zoo de figurer dans la rubrique « carnet rose » : le petit lémurien à ventre roux ou les bébés garrulax nés au début de l’été sont là pour le rappeler.
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Xavier Vaillant, directeur du zoo au parc de la Tête d’Or, devant l’espace de volières destinées à la reproduction des oiseaux.


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Marine Duces prépare le repas des 400 animaux du zoo. Certains mangent trois fois par jour, d’autres, une fois par semaine.
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Pierre Maccagnian, chef soigneur, présente une couleuvre asiatique.
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Le soigneur Pascal Bonetti en face à face avec un lémurien.
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L’Amazone d’Equateur est en couple depuis peu.
Source : Le Progrès.
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Re: Tête d’Or : dans les coulisses du parc zoologique

Messagepar raphaël » Jeudi 27 Août 2015 14:16

Philippe a écrit:
[b]
Il nous emmène à l’arrière de la fauverie, dans un enclos que la végétation rend invisible aux visiteurs du zoo : « Nous avons réservé cet espace au chat manul, appelé aussi chat de Pallas. C’est un félin d’Asie centrale qui a un comportement bizarre : dès qu’il se sent repéré, il se fige ! Imaginez s’il était exposé au public… »


C'est vrai ça, imaginez ce qu'il se passerait à la Ménagerie du Jardin des Plantes ou au Domaine des Fauves !
Les animaux des zoos sont les ambassadeurs de leurs cousins sauvages. (Pierre Gay)
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Re: Tête d’Or : dans les coulisses du parc zoologique

Messagepar grievous » Jeudi 27 Août 2015 17:57

En effet Raphaël sur ce coup là le journaliste s'est un peu craqué et a bien brodé à partir des explications faites...D'autant que la personne qui aurait dit ceci...ne l'a jamais fait.
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