Amnéville : un zoo pour oublier les hauts-fourneaux

Amnéville : un zoo pour oublier les hauts-fourneaux

Messagepar Philippe » Mardi 21 Juillet 2015 8:17

Florange et Gandrange, hauts lieux voisins de la sidérurgie en Lorraine, ne sauraient occulter le joyau qu’est le zoo d’Amnéville, fer de lance touristique de ce coin de Moselle qui s’affiche partout en Alsace. Ce parc animalier créé par Michel Louis en 1986 accueille près de 650.000 visiteurs par an, notamment pour voir le spectacle « Tiger World ».

Gandrange, Florange, Thionville… Il est des coins de Moselle où l’on n’imagine pas passer des vacances. Comme toujours, il ne faut pas se fier aux apparences. Car à l’ombre des hauts fourneaux éteints, il y a l’éblouissant zoo d’Amnéville. En réalité un parc animalier plus qu’un simple zoo puisque son créateur, Michel Louis, a mêlé sa vocation de zoologiste à sa passion pour les arts du cirque. Résultat : un site regroupant 2 000 animaux dans un écrin de verdure de 18 hectares où les spectacles sont légion, à l’instar de « Tiger World », la dernière trouvaille de Michel Louis.

À la veille du 30e anniversaire du site, l’an prochain, Michel Louis est plus que jamais présent, fourmillant d’idées comme toujours. L’homme est un passionné mais aussi un militant, fervent défenseur de la biodiversité mondiale. « C’est la définition même d’un zoo » , glisse le directeur général selon qui Amnéville est au premier rang français et au deuxième en Europe en matière de fonds (600.000 €) versés aux organisations qui œuvrent sur le terrain pour la protection ou la réintroduction d’animaux et la préservation de leur habitat naturel.

Cela n’empêche pas Michel Louis d’avoir été visé par des écologistes qui ont dénoncé « la démesure » de son dernier projet : « Tiger World ». Ce spectacle présenté depuis la mi-avril dans une salle de 2.000 places, représente un investissement de 18 M€ (millions d’euros), alors que le chiffre d’affaires du site s’élève à environ 15M€ par an. Pour autant, ce spectacle de 45 minutes est un hommage à l’un des plus beaux animaux du monde, aujourd’hui menacé de disparition. « Ma démarche consiste à présenter des spectacles destinés à sensibiliser le public à la cause animale. Comme dit Nicolas Hulot, “le respect passe par l’émerveillement”. À travers ce spectacle, je veux à la fois sensibiliser le visiteur à la beauté du tigre mais aussi au drame écologique que constituerait sa disparition. »

Un dressage en douceur


Ce spectacle qui met en piste neuf tigres du Bengale, dont deux blancs, est aussi né de la rencontre de Michel Louis avec Rémy Flachaire. D’abord fauconnier à cheval, arrivé à Amnéville en 2007, cet homme de 26 ans a délaissé le dressage des chevaux et des aigles pour celui des fauves. Après plusieurs stages et 15 mois d’entraînement, Rémy Flachaire a élevé au biberon deux des tigres nés à Amnéville et a apprivoisé les autres, arrivés au zoo âgés de trois à douze mois. Un « dressage sans contrainte, tout en douceur et en complicité » , selon la définition de Michel Louis, qui affirme que « dresser des tigres en utilisant la brutalité consisterait à fabriquer une véritable bombe à retardement ». Ainsi, Rémy Flachaire comme Michel Louis parlent aux tigres, les caressent, les câlinent, littéralement.

Sous statut de Scop

Le zoo d’Amnéville, ce ne sont pas seulement les tigres mais aussi des otaries, des spectacles à cheval ou les traditionnels nourrissages d’animaux. Un lieu où l’on se sent bien, qui ressemble plus à un parc d’attractions par son aspect bon enfant, joyeux et particulièrement bien agencé avec des toilettes et points d’eau, ainsi que plusieurs lieux de restauration. Un minimum pour un site dont le record d’affluence s’établit à 641.000 visiteurs en 2012, record qui, si les chiffres se maintiennent, devrait être battu en 2015.

Il faut dire que les visiteurs viennent de loin, de très loin même. Sur un chiffre d’affaires de près de 16 M€, Michel Louis en dépense plus de 15 % en communication (2,5 M€). D’où des publicités et des panneaux de 4x3m dans tout l’Est de la France. « C’est un choix que nous avons fait dès le début. Dès lors qu’on veut se développer, il faut communiquer. Car nous sommes le seul grand zoo privé sans clientèle touristique. Ici, il n’y a pas de transit. Il faut donc aller chercher le public par la communication » , note Michel Louis, décidément atypique puisque directeur général d’un zoo privé qui a adopté les statuts d’une société coopérative. « Cette Scop vient du fait que j’ai baigné dans le gaullisme et que j’ai toujours été attaché à la participation. Je suis célibataire, je n’ai pas de goût de luxe et je préfère que les salariés bénéficient des résultats. Ainsi, 50 % des bénéfices sont réinvestis et 50 % attribués aux salariés, lesquels sont 230 l’été et 120 le reste de l’année. »

Décidément, ce zoo d’Amnéville, qui ne touche aucune subvention publique, vaut le détour pour de multiples raisons.

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Source : L'Alsace.
Des tigres du Bengale ! Un scoop :wink: .
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Re: Amnéville : un zoo pour oublier les hauts-fourneaux

Messagepar Vinch » Mardi 21 Juillet 2015 8:34

L'imprégnation et l'apprivoisement font aussi de véritables bombes à retardement, et les accidents sont nombreux. C'est ce qui est arrivé il y a quelques années à l'un des magiciens du duo Siegfried & Roy, avec un tigre blanc "de maison" élevé à la main ... Le gars a été grièvement blessé et est maintenant sévèrement handicapé.
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