Les animaux parqués dans les zoos vivent dans des conditions lamentables. Une sensibilisation sera suivie de sanctions.
Des décès de lémuriens simplement attribués à la vieillesse et la naissance d’une espèce de lémurien hybride. Sahondra Rabesihanaka, chef de service de gestion de la faune et de la flore au sein du ministère de l’Environnement, de l’Ecologie, de la Mer et des Forêts de Madagascar, n’a pas manqué d’exemples, pour pointer du doigt le manque d’expérience de ceux qui s’occupent des animaux sauvages dans les zoos de la Grande île.
C’était vendredi 27 mars 2015, lors des travaux pratiques dispensés par des primatologues travaillant dans les zoos européens pour les élèves vétérinaires et employés de parcs privés et public à Tsimbazaza.
« Ce n’est pas une forme de maltraitance intentionnelle qu’effectuent nos responsables de zoos mais une mauvaise gestion liée au manque de connaissances de la condition de vie des animaux, notamment celles des lémuriens, espèces phares de Madagascar. C’est ainsi que nous avons décidé d’effectuer une formation », a-t-elle souligné.
Les responsables de quinze zoos identifiés dans les quatre coins de la Grande île, y compris ceux du parc botanique et zoologique de Tsimbazaza, n’ont pas assez de compétences, pour bien connaître le régime alimentaire ni les lois naturelles régissant la vie des lémuriens. « Nous avons aujourd’hui cent cinquante espèces de lémuriens. Toutes ces espèces ne mangent pas de banane, alors que certains zoos ne les nourrissent qu’avec ce fruit. Certaines espèces mangent aussi du bambou. Le croisement de deux lémuriens d’espèces différentes est aussi un crime envers la nature. Chaque lémurien appartient à une espèce, il ne devrait pas exister de lémurien hybride », poursuit Sahondra Rabesihanaka.
Avertissement
Les conditions dans lesquelles vivent les lémuriens ont été aussi pointées du doigt. « Certains zoos font des efforts pour améliorer la condition de vie des lémuriens. Tandis que d’autres lémuriens vivent dans des conditions parfois déplorables », enchaîne le chef de service de gestion de la faune et de la flore.
Afin de remédier en partie à ces problèmes, Delphine Roullet, primatologue au sein du parc zoologique de Paris, a ainsi insisté sur la nécessité de la mise en place de diverses activités de divertissement dans la cage où vit un lémurien. « Il faut toujours permettre beaucoup de mobilité à un lémurien. L’inaction d’un lémurien fragilise ses organismes et son état de santé. L’objectif est de lui permettre de se comporter comme s’il vivait à l’état sauvage », a-t-elle expliqué.
Après cette formation, le ministère envisage de mettre en place un cadre légal pour régir la gestion de vie des animaux sauvages dans les zoos. « Nous sommes encore dans la phase de sensibilisation. La sanction peut déboucher sur la fermeture du zoo », prévient Sahondra Rabesihanaka.
Source : L'Express de Madagascar.