Les zoos malgaches doivent mieux maintenir les lémuriens

Les zoos malgaches doivent mieux maintenir les lémuriens

Messagepar Philippe » Samedi 28 Mars 2015 9:38

Les animaux parqués dans les zoos vivent dans des conditions lamentables. Une sensibilisation sera suivie de sanctions.

Des décès de lémuriens simplement attribués à la vieillesse et la naissance d’une espèce de lémurien hybride. Sahondra Rabe­sihanaka, chef de service de gestion de la faune et de la flore au sein du ministère de l’Environ­nement, de l’Ecologie, de la Mer et des Forêts de Madagascar, n’a pas manqué d’exemples, pour pointer du doigt le manque d’expérience de ceux qui s’occupent des animaux sauvages dans les zoos de la Grande île.
C’était vendredi 27 mars 2015, lors des travaux pratiques dispensés par des primatologues travaillant dans les zoos européens pour les élèves vétérinaires et employés de parcs privés et public à Tsimbazaza.
« Ce n’est pas une forme de maltraitance intentionnelle qu’effectuent nos responsables de zoos mais une mauvaise gestion liée au manque de connaissances de la condition de vie des animaux, notamment celles des lémuriens, espèces phares de Madagascar. C’est ainsi que nous avons décidé d’effectuer une formation », a-t-elle souligné.
Les responsables de quinze zoos identifiés dans les quatre coins de la Grande île, y compris ceux du parc botanique et zoologique de Tsimbazaza, n’ont pas assez de compétences, pour bien connaître le régime alimentaire ni les lois naturelles régissant la vie des lémuriens. « Nous avons aujourd’hui cent cinquante espèces de lémuriens. Toutes ces espèces ne mangent pas de banane, alors que certains zoos ne les nourrissent qu’avec ce fruit. Certaines espèces mangent aussi du bambou. Le croisement de deux lémuriens d’espèces différentes est aussi un crime envers la nature. Chaque lémurien appartient à une espèce, il ne devrait pas exister de lémurien hybride », poursuit Sahondra Rabesihanaka.

Avertissement

Les conditions dans lesquelles vivent les lémuriens ont été aussi pointées du doigt. « Certains zoos font des efforts pour améliorer la condition de vie des lémuriens. Tandis que d’autres lémuriens vivent dans des conditions parfois déplorables », enchaîne le chef de service de gestion de la faune et de la flore.
Afin de remédier en partie à ces problèmes, Delphine Roullet, primatologue au sein du parc zoologique de Paris, a ainsi insisté sur la nécessité de la mise en place de diverses activités de divertissement dans la cage où vit un lémurien. « Il faut toujours permettre beaucoup de mobilité à un lémurien. L’inaction d’un lémurien fragilise ses organismes et son état de santé. L’objectif est de lui permettre de se comporter comme s’il vivait à l’état sauvage », a-t-elle expliqué.
Après cette formation, le ministère envisage de mettre en place un cadre légal pour régir la gestion de vie des animaux sauvages dans les zoos. « Nous sommes encore dans la phase de sensibilisation. La sanction peut déboucher sur la fermeture du zoo », prévient Sahondra Rabesiha­naka.

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Source : L'Express de Madagascar.
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Re: Les zoos malgaches doivent mieux maintenir les lémuriens

Messagepar raphaël » Samedi 28 Mars 2015 12:35

Voilà une prise de conscience intéressante pour un pays qui a beaucoup de problèmes à régler.

Tsimbazaza est un petit zoo aux enclos de mauvaise qualité mais a le mérite de travailler avec les organismes officiels et l'EAZA pour participer à la conservation des espèces.
Beaucoup d'autres zoos malgaches sont de meilleure qualité à visiter mais ont été créés par une grosse huile locale peu soucieux de la conservation. Et les lémuriens qui les peuplent ont souvent été directement prélevés dans leurs forêts...
Les animaux des zoos sont les ambassadeurs de leurs cousins sauvages. (Pierre Gay)
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Re: Les zoos malgaches doivent mieux maintenir les lémuriens

Messagepar Philippe » Vendredi 10 Avril 2015 17:02

Une vétérinaire et une soignante du Muséum de la Citadelle en mission aux zoos de Madagascar

Le Muséum de Besançon fait partie du groupe international d’experts européens en matière d’élevage de lémuriens parti en mission à Madagascar le 22 mars 2015. Dirigé par Delphine Roullet, primatologue coordinatrice des programmes d’élevage européens de lémuriens, le groupe a été sollicité en 2014 par le gouvernement malgache pour organiser une formation pratique autour de la santé des lémuriens présents dans une dizaine d’institutions zoologiques du pays. Une vétérinaire et une soigneuse du Muséum de la Citadelle font partie de l'équipe d'experts...

Reconnu à l’échelon international par les instances compétentes pour la qualité de ses installations et le professionnalisme de ses équipes, le Muséum de Besançon élève des lémuriens avec succès depuis de nombreuses années. L’équipe soignante est réputée pour sa technicité et son savoir-faire en termes de soins et d’élevage de ces espèces de primates fragiles, toutes menacées d’extinction à Madagascar.

Objectifs de la mission


L’objectif de la mission réalisée à Madagascar est multiple : améliorer les conditions de vie des animaux vivant en zoo, améliorer les connaissances et la pratique des soigneurs, des biologistes et des vétérinaires du pays, promouvoir les échanges entre eux et développer leurs actions pour la protection des lémuriens in situ (dans la nature).

Dans ce cadre, la vétérinaire et la soigneuse responsable du secteur "lémuriens" du Muséum ont été sollicitées pour apporter leur savoir-faire. Elles ont travaillé à l’élaboration du programme de formation aux côtés des quelques autres experts appelés pour cette formation. Carole Jousset, soigneuse, est partie le 22 mars à Madagascar, pour 15 jours de mission.

Les deux phases de la mission

Cette mission se découpe en deux temps : un workshop dédié aux personnels des institutions zoologiques malgaches dans un premier temps, puis un projet de conservation in situ (dans la nature) du propithèque couronné (Propithecus coronatus), lémurien en danger d’extinction. Des ateliers pratiques ont été organisés en alternance avec des sessions théoriques.

Les ateliers pratiques sont animés par les soigneurs, biologistes et vétérinaires sollicités, parmi lesquels Carole Jousset, soigneuse et spécialiste des primates. Grâce à son expérience acquise au Parc zoologique de Paris et au Muséum de Besançon, elle est en charge de former les participants à l’enrichissement du milieu de vie des lémuriens en zoo à l’aide de jeux et de divertissements adaptés. En outre, elle présentera les bénéfices de l’entraînement des animaux aux manipulations médicales ainsi que les aspects pratiques de la conception d’enclos adaptés aux lémuriens.

Des formations théoriques sur les soins vétérinaires ont été préparées par la vétérinaire du Muséum, Mélanie Berthet ; elles sont présentées et mises en pratique par ses collègues vétérinaires de zoos français membres de l’Association française des vétérinaires de parc zoologique (AFVPZ).

La seconde partie de la mission est dédiée à un projet de sauvegarde du précieux propithèque couronné, pour lequel le Muséum participe au Programme d’élevage européen (EEP) spécifique. Ce lémurien est en danger d’extinction, l’effectif de sa population dans la nature est estimé à 4.000 individus. Depuis cinq ans, les membres de l’EEP du Propithèque couronné se sont impliqués dans la protection d’un site hébergeant des individus sauvages, en collaboration avec le GERP (Groupe d’Etude et de Recherche sur les primates de Madagascar). Actuellement, certains propithèques vivent dans des forêts très fragmentées, sans possibilité de se retrouver. Pour y remédier, le programme a mis en place des actions de déplacement d’animaux et de protection des forêts adaptées à l’espèce. Le projet s’est développé sur de nombreux sites plus ou moins éloignés, ce qui a permis la découverte de nouvelles populations de ce lémurien dans des zones inconnues. La mission de terrain en cours va permettre d’établir les premiers contacts avec les habitants locaux résidant près d’un site nouvellement recensé.

Les attentes de la mission

Deux chercheurs malgaches vont recenser précisément le groupe sauvage vivant sur le site nouvellement identifié, et récolter des données comportementales permettant de mieux connaître l’espèce. Les actions seront étendues à la communauté locale, de la pédagogie sur la sauvegarde d’espèces rares jusqu’à l’accompagnement solidaire et intégré (construction d’école, de réseaux d’eau, de méthodes de stockage des denrées alimentaires, etc.).

Source : Citadelle de Besançon.
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Re: Les zoos malgaches doivent mieux maintenir les lémuriens

Messagepar Philippe » Mercredi 15 Avril 2015 4:20

Citadelle de Besançon : direction Madagascar

Recherche. Dans le cadre de la protection des lémuriens, la Citadelle de Besançon a été choisie pour faire partie du groupe d’experts mobilisés pour mener des recherches in situ.

La citadelle de Besançon possède un jardin zoologique connu internationalement pour la qualité de ses installations et la rigueur de ses soigneurs.

Le zoo a été sélectionné pour faire partie de la mission qui réunissait un groupe d’experts européens en matière d’élevage de lémuriens. Carole Jousset, soigneuse, et Mélanie Berthet, vétérinaire, ont travaillé sur le projet. Celui-ci est à l’initiative du gouvernement malgache qui a lancé un appel à l’aide quant à la situation des lémuriens. Demandeur de connaissances et de solutions, c’est tout naturellement que les parcs européens ont répondu à Madagascar.

Pourquoi Besançon plutôt qu’une autre ville ? « Nous mettons un point d’honneur à l’observation quotidienne de nos animaux. De plus, leur alimentation n’est pas générale mais bien distribuée et calculée au cas par cas. C’est sûrement pour notre rigueur que nous avons été choisis. Le suivi des animaux est également très précis, et les exigences sanitaires strictes », expliquent les deux passionnées.

Leur mission avait pour objectifs de « rencontrer les parcs zoologiques malgaches, d’échanger, de partager notre savoir et de rencontrer des acteurs locaux, des villageois, des scientifiques, et d’autres soigneurs pour s’imprégner de la situation sur le terrain ». L’équipe partie sur place a également mené un combat de sensibilisation auprès des populations, des enfants etc.

« Vérifier que les fonds récoltés étaient utilisés à bon escient »

« Les Européens ne peuvent pas débarquer et imposer leurs façons de faire. À Madagascar, les populations sont pauvres. Elles pensent avant tout à trouver de quoi se nourrir, ce qui est difficile. Si nous ne leur faisons par comprendre leur intérêt à sauver les lémuriens, ils ne le feront pas.»
Sur place, les soigneurs ont recensé, étudié, et déplacé (si besoin) les lémuriens menacés. De plus, aller sur le terrain leur a permis de vérifier que les fonds récoltés étaient utilisés à bon escient. « Du concret, c’est ce qu’il nous faut. L’argent va d’un point A, nous, à un point B, un site à Madagascar. Et on en voit les effets positifs. Cela rassure également les donateurs. »
Source : L'Est républicain.
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