Que mangent les tigres ? Qui lime les ongles des éléphants ? Qui couve les oisillons ? Le Pal a ouvert ses coulisses : réponses.
Certes, il eût été difficile de reconstituer toute la vaste savane dans la campagne de Saint-Pourçain-sur-Besbre. Mais le parc animalier Le Pal a su imposer un modèle bien loin du zoo du film Madagascar, où la promiscuité pousse les animaux à fomenter de fous projets d'évasion. Visite guidée… derrière les palissades.
Autour des cages, imposantes, une équipe de soigneurs s'active, jet d'eau à la main, pour évacuer chaque jour pas moins d'une tonne et demie de fumier. C'est la même chose dans tout le parc, les déjections animales étant compostée sur une plateforme moderne, pour servir plus tard d'engrais pour toutes les plantes des lieux.
Il est un peu plus de dix heures, et les hôtes des lieux ont retrouvé leur public. « Les éléphants passent la nuit ici. Après avoir été nourris individuellement, nous laissons les cages ouvertes entre elles pour qu'ils soient en contact », explique Jérémie Pinault, sans quitter des yeux ses grands protégés.
Les animaux nourrissent… les plantes du parc
Avant de retrouver les regards admirateurs des humains en balade, les éléphants ont répété leurs gammes : leurs « entraînements médicaux ». « Nous leur apprenons notamment, en répétant tous les jours les gestes, à présenter leurs pieds aux soigneurs. Dans la nature, un éléphant d'Asie parcourt de 40 à 80 km par jour alors, en captivité, l'entretien des pieds – leur limer les ongles si nécessaire – est indispensable à leur bonne santé », illustre le passionné en jetant pommes et carottes à Tom, le dernier né de la bande, 180 kg sur la balance à deux mois. De la nourriture, l'équipe éléphants en garnit le vaste enclos toute la journée, en variant les lieux pour diversifier le milieu des animaux. À peine 100 à 150 kg par jour et par animal !
À quelques encablures de là, c'est au loin que Pierre-Jean Le Coz lance son regard. Le soigneur de la section carnivores guette des lions qui « peuvent dormir 20 heures par jour ». S'en occuper nécessite de « travailler sous pression : juste assez pour être très concentré car aucune erreur n'est possible ; pas trop pour ne pas en commettre ». Sa première tâche, qui le suit dans la journée et avant de quitter les lieux est de « contrôler la clôture électrique ».
Sécurité, sécurité, sécurité : les trois règles principales pour côtoyer lions et tigres, qui eux ont un accès libre aux enclos pour la nuit, si la météo ne l'interdit pas. Car si les fauves sont nourris cinq fois par semaine – « trois fois du poulet, une fois du boeuf, trois fois du poisson », « tous des produits français » – « cela reste des chasseurs, s'ils sortent de leur routine, ils me verront comme proie », résume-t-il sans cesser de les couver amoureusement des yeux. Un travail solitaire : « nous sommes en binômes mais nous travaillons en relais, car c'est souvent à deux que les erreurs, et les accidents, se produisent. »
700 animaux chouchoutés
Dans la nurserie, où les petits oisillons sont, eux, couvés d'attentions, la vétérinaire Rosemary Moigno ouvre l'éventail de ses activités : « du petit singe à l'éléphant, je m'occupe de la santé des 700 animaux du parc. Et aussi, avec les soigneurs qui sont mes "sentinelles", des naissances.». Dont celle de Tom, le petit éléphant d'Asie : « nous nous sommes relayés, avec plusieurs employés du parc volontaires, pour surveiller sa mère Nina toutes les nuits pendant plus de deux mois avant la mise bas », se souvient-elle.
Après des envies d'Afrique, la vétérinaire a été séduite par le Pal : « nous sommes engagés dans la conservation des animaux, avec les programmes de reproduction en captivité, mais aussi, par la Fondation Le Pal nature, en finançant des projets sur place. »
Aux côtés de Nicolas Gély, responsable du secteur oiseaux et des collections d'animaux, elle résume la philosophie : « offrir lors des travaux plus d'espace aux animaux que nous abritons déjà, plutôt que de présenter toujours plus d'espèces. »
Source (avec reportage photo) : http://www.lamontagne.fr/auvergne/actua ... 53376.html
