Zone 5 : La serre amazonienne et la zone des oiseauxAprès ce petit défilé d’horreurs, nous repiquons vers le grand aqua-vivarium. En face d’une de ses sorties se trouve un ensemble de petites fosses bétonnées et grillagées présentant de nombreuses espèces de reptiles et d’amphibiens européens en extérieur. Inutile de vous dire à quel point je trouve ces présentations intéressantes.

Fosses herpétologiques

Grenouille rieuse
En continuant à longer l’ensemble aqua-vivarium sur l’extérieur, il nous ait donné l’occasion d’observer un enclos ouvert occupant un « creux » du bâtiment. Dans un bassin bétonné et sur une berge ombragée et caillouteuse vit une petite colonie de fous de Bassan. Ces grands oiseaux marins bénéficient ici de très mauvaises conditions, loin de leur milieu de prédilection et m’ont vraiment fait de la pitié à voir même si j’ai apprécié de les observer aussi bien pour la première fois.


Juste en face, un demi-cercle est occupé par une piscine. Pouvant être contournée dans son intégralité, le bassin entouré de grilles et de quelques rochers sert de présentation assez limite à quelques otaries de Californie qui animent cette partie du zoo. Je n’ai pas de photo de ces deux dernières installations à vous proposer malheureusement.
Dans la perspective, un grand bassin peu profond et entouré d’une pelouse s’étend à travers les jardins du Wilhelma. Quelques pélicans blancs et cormorans profitent de cet espace peu naturel qui semble néanmoins leur convenir. Longer leur installation amène jusqu’à une vieille faisanderie très jolie et remaniée pour présenter quelques oiseaux (perdrix, bec-croisé, grand tétras). De là, on peut se balader entre les grands arbres appréciés des écureuils et les pelouses fleuries de riches parterres.


Bassin des pélicans et cormorans et perspective entre la faisanderie et l’aqua-vivarium

Pélican blanc

Faisanderie


Parterres de tulipes

Perdrix grise

Ecureuil roux
Bon les tulipes ça va deux minutes, mais une grosse structure a attiré notre œil et nous incite à remonter légèrement les jardins et à pénétrer dans la vaste serre tropicale. Juste avant l’entrée de l’Amazonienhaus, évidemment consacrée à la faune de l’Amazonie, une volière extérieure en longueur avec un peu de végétation et des structures accueille un petit groupe de singes hurleurs.

Amazonienhaus


Volière extérieure des hurleurs
Puis l’on pénètre dans le monde étouffant de la forêt tropicale. Dès le début la végétation est envahissante et l’on entend les petits oiseaux émettre des bruits mais on ne les voit pas. De toute manière, on est attiré par les volières intérieures des singes où vivent les hurleurs noirs mais aussi quelques tamarins-lions dorés.



Volière intérieure des singes
Nous continuons notre pérégrination au sein de la végétation très dense et à l’affut des oiseaux vivants ici en liberté. Le chemin étroit nous mène jusqu’à une cascade très appréciée par les visiteurs. On voit toujours très peu d’animaux puisque les espèces présentées sont de petite taille et restent très haut dans les frondaisons. La plupart des gens ne les voient pas mais heureusement divers vivariums ralentissent sa progression. Le plus grand hébergeait jusqu’à peu des iguanes verts. Les reptiles vivent désormais en liberté, tout comme quelques basilics verts. Des tortues charbonnières les ont remplacés. En face, de grands terrariums très bien agencés accueillent plusieurs espèces intéressantes de dendrobatidés et autres amphibiens sud-américains. Un dernier accueille quelques autres basilics verts.


Cascade

Accès aux vivariums

Vivarium des tortues

Vivarium des amphibiens

Vivarium des basilics

Balcon sur la serre et le bassin de la cascade



Suite du voyage à travers la végétation.
Près de la sortie, la plupart des visiteurs observent leurs premiers oiseaux, et pour cause, ils sont bien plus gros que les autres puisque les pénélopes à gorge bleue semblent affectionner cet endroit. A proximité, une grande et haute volière accueille deux toucans toco. Juste après, nous descendons un petit escalier menant à un cul-de-sac et une vitre sur le bassin de la serre. On s’aperçoit alors que de nombreux poissons vivent ici ainsi que quelques caïmans à museau large.


Volière des toucans


Berge et bassin des caïmans


Cette serre vous a peut-être parue un peu vide mais en fait les espèces d’oiseaux abrités ici sont très nombreuses et rares. Elles sont juste très dures à observer et chaque « coche » est une véritable victoire d’autant plus que la plupart d’entre elles sont très peu répandues. Cette serre fait réellement partie des plus belles qu’il m’ait été donné de voir avec une déambulation assez naturelle au milieu de la végétation, de belles installations pour les espèces enfermées qui sont finalement peu et des espèces très intéressantes pour ceux qui se donnent la peine d’attendre et d’observer.

Pénélope à gorge bleue

Jacarini noir


Basilic vert


Fournier variable

Toucan toco

Tangara bleu et jaune
Juste à la sortie, un enclos trop pauvre en terme d’espace et d’enrichissement accueille une petite famille de coatis.

Enclos des coatis
Dans la foulée, nous pénétrons de nouveau dans un autre bâtiment qui fait office d’insectarium. La première salle présente une vaste diversité de formes bien qu’anecdotique comparée au nombre d’espèces recensées. La seconde salle expose aussi d’autres présentations intéressantes, (araignées, colonies d’abeilles et de fourmis…). Elle est séparée de la première par une réplique miniature de l’Amazonienhaus. Traversée par un ponton de bois garni de bancs, la serre est le lieu de présentation de nombreuses fleurs butinée par plusieurs espèces de papillons tropicaux.

Première salle

Serre aux papillons


Heliconius zébré

Inconnu
Les pieds commencent à chauffer après avoir parcouru tout le zoo et nous nous dirigeons vers la sortie. La visite se termine par le secteur des oiseaux. Deux bâtiments en béton brut sont entourés de volières. Dans les premières vivent ibis rouges, spatules roses, râles hypecaha, des savacous huppés ou des caciques à dos jaune. Un vaste enclos herbeux situé dans le cercle formé par les volières et sous quelques grands arbres accueille des wallabys de Parma et des oies céréopses. De mémoire, la seconde volière accueillait des tragopans de Temminck et des pies à bec rouge tandis que la troisième était le lieu de vie de coq bankiva. L’autre côté du chemin est occupé par un mince et long enclos consacré à la colonie de manchots du Cap du zoo. Coincé entre la limite historique du par cet les viisteurs,les oiseaux peuvent tout de même profiter d’un long bassin bleu piscine et d’une petite plage rocheuse et sableuse.

Volière des ibis

Enclos des manchots du Cap

Coq bankiva
Par la suite, 4 grandes volières s’offre aux visiteurs. Seul la première n’est pas pénétrable et accueille des espèces asiatiques. L’espace est assez bien reconstitué et végétalisé avec plusieurs bassins ou de grands arbres quand il le faut. On retiendra aussi la possibilité pour les oiseaux de se retirer dans les bâtiments lorsqu’ils le souhaitent. Entre la volière africaine et celle consacrée aux zones humides européennes, une petite pause permet d’observer les cuisines du secteur des oiseaux et une volière pour cigognes noires, accolée à celle des ibis rouges précédemment vue.

Volière 1 : Asie

Nicobar à camail

Martin des pagodes

Eperonnier napoléon

Volière 2 : Australie

Colombe lophote

Oedicnème bridé

Volière 3 (en partie seulement) : Afrique

Spréo superbe



Pintade vulturine


Corvinelle noire et blanche

Tourterelle du Sénégal

Etourneau caronculé


Dendrocygne veuf

Volière des cigognes

Volière européenne

Sarcelle élégante

Chevalier gambette


Grèbe à cou noir

Vanneau armé
Notre visite du Wilhelma s’arrête ici à la sortie des volières avec le bassin des flamants où nous croisons aussi de nombreux hérons cendrés sauvages attirés par la nourriture.

Héron cendré sauvage
Comme pour tous les grands zoos allemands, il est difficile d’effectuer une conclusion simple et non contrastée.
Stuttgart n’est pas forcément reconnu pour la qualité de ses présentations et a même la réputation de ne pas offrir de bonnes installations à ses pensionnaires. Cela se vérifie en effet chez la majorité des grands animaux. Que ce soit les ours, les pachydermes ou les grands félins, aucune présentation n’est conforme aux attentes d’un zoo moderne. Jusqu’à récemment, les anthropoïdes faisaient aussi partie de cette catégorie mais la construction de la nouvelle maison des grands singes a changé le sort des gorilles et bonobos. Malheureusement le sort des orangs outangs qui profitent désormais de tout l’espace s’est à peine amélioré.
D’un autre côté, parmi la collection pléthorique du zoo (le CR ne met pas en avant plus de la moitié de la collection), la grande majorité des espèces sont plutôt bien présentées. Le fait est que ce sont les oiseaux, poissons, reptiles et autres petits animaux qui sont concernés. Certaines présentations sont même parmi le gratin européen (Amazonienhaus, Insectarium…). Mais voilà, ce ne sont pas les espèces les plus emblématiques et l’on se souvient surement mieux du regard de l’orang-outan dans sa loge carrelée que du tangara évoluant à 12 mètres de hauteur dans les arbres. Je pense donc que nombre d’avis sont trop influencés par les conditions de vie des animaux les plus emblématiques et oublient que le gros de la collection est bien logée.
Maintenant la question qui se pose pour le Wilhelma comme pour toutes les grandes collections européennes est d’améliorer le bien-être des espèces les plus sensibles et demandant le plus d’espace. Ce défi passe par de grands projets d’investissement comme la maison des grands singes mais aussi par la capacité à se débarrasser de certaines espèces trop encombrantes ou redondantes. C’est souvent là que le bât blesse chez ces grands zoos (la preuve avec les orang-outans).
On pourra aussi se questionner sur l’orientation donnée aux nouvelles réalisations de Stuttgart qui se singularise de la tendance à la thèmatisation auquel on est habitué dans les autres zoos européens avec un style esthétique particulier. En conclusion, le Wilhelma bien qu’un peu à l’écart des zootour allemands mérite largement une visite pour ceux qui peuvent se le permettre. La première raison est évidemment les espèces rares et passionnantes qu’on peut y observer mais c’est aussi intéressant de découvrir la conception d’un des plus grands parcs européens qui se singularise nettement des autres à défaut de totalement adhérer avec leurs choix.