J'aurais tendance à dire que Francfort est parmi les grands zoos allemands, l'un des plus "raisonnables" en terme de collection. La surface étant limitée, le parc a su restreindre de manière très relative sa collection de grands animaux. Pas d'éléphants, un ours et deux grands fauves seulement. Des efforts à souligner tellement ils sont rares dans ce genre de parc habitué à des collections monstrueuses. Néanmoins nous verrons lors de la visite que certains sacrifices restent encore à effectuer au vu de la surface limitée du zoo situé en pleine ville.
Voici un aperçu de ma visite qui s'est déroulée sur une journée et demi.
La visite commence avec Chapari-Wald, la nouvelle installation des ours à lunettes. A l'emplacement d'anciennes fosses à ours, le zoo a reconstruit deux enclos entouré de faux rochers pour un couple reproducteur d'ours à lunettes. L'enclos du mâle contient quelques grands arbres où cohabiteraient des hurleurs noirs que je n'ai pas pu observer. La femelle profitait du calme de la matinée pour sortir ses oursons.
Les enclos manquent de superficie mais offrent tout de même de nombreuses possibilités d'évolution et de dissimulation (bâtiments accessibles). Coté visiteur, une excellente réalisation et un rendu à la fois naturel et immersif.

Papa ours

Maman et jeune
Nous arrivons à la Fauverie du parc. Le bâtiment est dévancé par un grand lac au milieu duquel trône la nouvelle île des gibbons à favoris blancs. Très boisée et avec de grands arbres, cette belle installation est visible depuis une passerelle surélevée ce qui n'empêche pas les singes de monter encore plus haut que les visiteurs.
La maison, également neuve est moderne et discrète. L'utilisation du bois et du verre est vraiment judicieuse.




La Fauverie est un grand bâtiment très haut entouré par deux enclos principaux. Le premier est un plateau sableux légèrement végétalisé où est présenté un couple de lions d'Asie. Le second, un peu plus grand est surtout beaucoup plus dense en terme de végétation avec des bambous et quelques grands arbres. Lui aussi entouré d'un fossé d'eau, il présente des tigres de Sumatra. Quelques points de vision vitrés supplémentaires existent à proximité du bâtiment. Le parc cherche actuellement à réunir des fonds pour agrandir (légèrement) l'enclos des lions et le remodeler. Un partenariat avec l'équipe locale de hockey sur glace, "les Lions de Francfort" sert de porte-étendard à ce projet.

Tigre de Sumatra
L'intérieur du bâtiment est vraiment impressionnant avec de chaque coté du chemin, de grandes loges intérieures, très hautes de plafond. Ce sont de véritables petits enclos intérieurs et la proximité avec les grands félins est toujours aussi impressionnante. Une pédagogie très bien faite agrémente le parcours et divertie les visiteurs.
La Fauverie abrite aussi deux carnivores de plus petite taille. Des chats rubigineux du Sri Lanka vivent dans deux grandes loges intérieures et une petite volière extérieure tandis que les fossas profitent de la plus grande et belle installation qu'il m'ait été donné de voir pour cette espèce. Il faut dire que l'installation semblait avoir été dimensionné pour des panthères nébuleuses.

Fossa
La Fauverie est un très beau complexe, assurément un des points fort du zoo de Francfort. En se concentrant sur seulement 4 espèces, le zoo a réussi à offrir des conditions de vie très correctes pour ses animaux. On pourra toujours espérer que le parc se focalise uniquement sur une seule espèce de grand félin pour offrir deux véritables enclos extérieurs pour vraiment atteindre l'excellence.
Quant on parle d'excellence... Nous approchons désormais de la Grzimek-Haus, installation mondialement connue et justifiant à elle seule le déplacement jusqu'à Francfort. Le nocturama du zoo de Francfort est l'un si ce n'est le plus grand d'Europe. En s'enfoncant progressivement sous terre et dans l'obscurité, on découvre ces animaux méconnus et aux formes bizarres...

Echidné à bec court

Kowari

Loris grêle
On y trouve aussi chauve-souris, oryctérope, aye-aye, cheirogale, bref que du beau petit monde. Maintenant les nocturamas ne sont ni plus ni moins que des boites vitrées exclusivement intérieures. Et je ne peux m’empêcher de me dire que pour certaines espèces cela est souvent insuffisant, en particulier les aye-ayes qui m'ont fait mal au cœur malgré ma joie d'en observer piur la première fois.
La suite de l'installation est plus classique avec un retour à la lumière du jour et différentes installations intérieures pour petits mammifères. Si certaines sont vraiment soignées, d'autres sont moins appréciables (callitrichidés en ce qui me concerne).

Loutre cendrée

Gundi de l'Atlas

Tragule malais


Jolie cohabitation entre républicains sociaux et écureuils fouisseurs du Cap
Nous sortons désormais du grand bâtiment pour nous enfoncer vers le fond du parc en passant devant le vieux polarium (un nouveau projet est aussi dans les cartons), situé au rez de chaussé de l'aqua-vivarium ou bien la nurserie/clinique vétérinaire.
Un vaste espace herbeux délimitée par un mur de faux rochers présente un petit groupe d'hippotragues noirs. Bien que soignée et adaptée, j'ai trouvé curieux qu'autant d'espace soit consacré à cette belle antilope dans un zoo où la place est comptée.
En parallèle du sentier faisant le tour de l'enclos des hippotragues, vit une petite meute de lycaons dans un enclos tout en longueur, manquant malheureusement de profondeur.

Hippotrague noir
A proximité de la maison des oiseaux, se situe trois volières pénétrantes. La première dédiée à l'Afrique présente entre autre des calaos de Decken et des outardes du Sénégal dans un bel environnement buissonneux. La seconde présente une petite colonie de guêpiers d'Europe.





Puis vient une autre des installations-phares du zoo, à savoir la maison des oiseaux. Elle est divisée en 3 salles. La première, sombre, expose dans de petites volières vitrées ressemblant plus à des terrariums parfois de petits passereaux et quelques petits perroquets.

Coryllis à couronné bleue
La salle principale est toute en longueur. De chaque coté de la vaste allée, des volières vitrées et plus ou moins végétalisées selon la date de la dernière rénovation et de l'habitat recréé, abritent une diversité impressionnante d'espèces de la gente ailée. Parmi les présentations on retiendra une aqua-vision pour des cormorans-pie et une grande volière centrale qui a pendant longtemps abrité un bec-en-sabot et qui devrait être reconvertie pour des marabouts ou des jabirus.

Ptilope turgis

Le dernier Pririt à collier connu en zoo


La presque aussi rare aigrette-pie
La dernière salle est une serre tropicale où vivent en liberté brèves, gouras et quelques autres espèces communes.
La première partie de ce carnet de voyage s'achève ici.
