La troisième et dernière zone de l'aquarium concerne les eaux côtières et tempérées. C'est normalement la première effectuée par les visiteurs mais l'ordre apporte peu ici. C'est à mes yeux la moins bien réussie alors que d'habitude elle offre à mes yeux pas mal de possibilités d'immersion et de présentations innovantes. En plus d'une zone de contact avec des crabes, crevettes et autres poissons plats et sous surveillance, quelques bacs classiques accueillent des poissons principalement présent en Baltique, toute proche, éventuellement présents uniquement dans l'Atlantique Nord. Deux bacs ont toutefois retenu mon attention :
- la morue solitaire : une grosse morue est gardée solitaire, malgré la nature de l'espèce afin d'illustrer de manière flagrante la raréfaction de cette espèce autrefois commune en raison de notre consommation non-raisonnée et se concentrant sur quelques espèces.
- le bac à plastique qui illustre aussi la problématique bien connue de l'intégration de ces composants dans la chaine alimentaire avec des conséquences encore méconnues mais potentiellement dévastatrices.


Acipenser gueldenstaedtii


Gomphosus caeruleus (un oubli de la zone récifale)


Labrux mixtus
A ce sujet je vous interroge sur les effets de ces zones de contacts pour les habitants des bacs. J'imagine que cela apporte du stress avec constamment des "prédateurs" en surplomb et surtout des effets sur la qualité de l'eau et la peau des animaux, pas habituée à subir des contacts répétés. Cette zone semblait en fait surtout destinée à accueillir les deux présentations d'oiseaux et de mammifères du complexe.


3 loutres de mer sont de mémoire exhibées à Den Bla Planet dans une installation séparable en 2. C'est la meilleure que j'ai vu pour l'espèce, ce qui ne suffit pas à en faire quelque chose de satisfaisant toutefois à mes yeux, les bassins étant peu profonds. Surtout l'observation est bizarrement pensée, avec une seule petite vitre sur leur bassin, vite blindée de visiteurs lorsque les animaux jouent dans l'eau et ensuite une vision depuis la terrasse extérieure avec de hautes vitres épaisses pleines de reflets. Cela n'a d'ailleurs guère d'intérêt car les loutres elles ne profitent pas de l'extérieur alors que c'est une espèce plutôt robuste.
En face se trouve l'installation des oiseaux marins. Elle recréée une falaise rougeoyante avec des orgues basaltiques des îles Féroé, territoire danois. 6 macareux moine sont censés vivre dedans en compagnie d'une colonie de rares mouettes tridactyles à pattes noires (et le dernier individu à pattes rouges d'Europe, qui est venu de Torquay). J'adore ces oiseaux, tous très beaux, mais les voir évoluer dans ce bocal est assez déprimant, surtout quand on pense à quel point l'installation est récente.



C'est sur cette note un peu amère que je termine ce retour d'impressions de Den Bla Planet. Globalement, cet aquarium récent pèche dans sa capacité à impressionner et à réaliser des installations convaincantes pour ces plus gros représentants (raies et requins, loutres, oiseaux marins). Uniquement dans la serre tropicale avec les bacs pour gros poissons d'eau douce, papillons, oiseaux et amphibiens en liberté, je me suis vraiment extasié. Cette difficulté à créer des perspectives intéressantes est peut être en partie due à la structure externe du bâtiment qui a peut être créer des contraintes d'espace et de forme des bassins.
Ce n'est pas pour autant une mauvaise visite pour qui s'intéresse à l'aquariophilie, c'est une des plus riches collections d'Europe avec beaucoup d'espèces très rares visibles dans des bacs plutôt bien aménagés, surtout dans la partie d'eau douce qui a eu largement ma préférence. Il y a aussi une bonne pédagogie avec des panneaux tactiles et à jour (!) qui décrivent aussi bien les espèces que les conditions de l'aquarium ou l'endroit récréé.
Voilà, j'espère que vous aurez apprécié !