Un peu en retrait de l'entrée, un bâtiment fait office de maison tropicale et sert de présentation assez hétéroclite pour reptiles, amphibiens mis en avant par une belle pédagogie ou bien une cohabitation entre calaos à bec jaunes et mangoustes naines.
Nous montons directement vers le haut du parc en ce petit matin pour bénéficier de la tranquillité et tenter d'observer les carnivores lors de leur période d'activité. Sur le chemin, un troupeau de bouquetins des Alpes vit dans un joli enclos rocailleux sous le couvert des arbres. Un peu plus loin, une grande volière accolée à une falaise accueille quelques échassiers dont cette spatule blanche.
Dans la continuité de cette volière, deux vastes plateaux rocheux et végétalisés s'étendent au pied de la falaise naturelle. Entourée par des douves, ces deux enclos constituent l'installation des grands félins du zoo de Nuremberg. Le premier exhibe un impressionnant lion d'Asie mâle tandis que la femelle était dans la loge intérieure. De l'autre coté, deux tigres de Sibérie bénéficient d'une installation similaire. La maison qui sépare les deux enclos a la particularité d'être creusée dans la falaise. Comme à Doué, on y accède par un tunnel. Récemment rénovée, elle offre de grandes loges à l'aspect naturel aux félins. Une installation inédite et sympa donc.
En se retournant, le visiteur peut découvrir un des points qui m'avait le plus attiré à Nuremberg et qui vaut vraiment le coup. Nuremberg avait fait sensation en 2010 en étant un des rares zoos a accueillir des martres à gorge jaune mais surtout en les présentant dans une vaste installation à l'air libre avec arbres, rochers et ruisseaux sur près de 700m². Celles du JDP ne dirait surement pas non !
Elles ont remplacé les lynxs qui sont eux aussi partis dans une installation forestière si remarquable que j'ai pas vu la queue d'un seul malgré mes nombreux passages.
Un peu plus haut, sous le couvert des arbres, se trouve une vieille fosse où vit une ours brune de Syrie d'un âge canonique et donc peu active. Elle vit à proximité du secteur des rapaces de Nuremberg. Les condors et les pygargues de Steller disposent chacun d'une immense volière ombragée.
Parmi un complexe de volières plus traditionnel, les amateurs pourront observer une rarissime harpie féroce.
Cette zone contient la vieille maison des tapirs où vivent deux espèces (malais et terrestres) et où vivaient il y a encore peu les lamantins dans un bassin au volume incroyablement petit. Même vidé des siréniens, je suis choqué que de tels animaux aient vécu dans ce bocal pendant si longtemps. L'espace refondu convient bien mieux à de petits caïmans.
Nous revenons sur nos pas et traversons le parc, passons devant une vaste fosse naturelle où vit un guépard pour rejoindre l'Aqua-Park. Cette partie du zoo n'est pas récente et abrite des otaries à fourrure, des loutres, castors, manchots et le couple d'ours polaire du zoo. La femelle a d'ailleurs mis bas en début d'année. Leur installation bien qu'ancienne n'est pas horrible et un minimum naturelle bien que largement insuffisante comme dans quasiment tous les zoos européens en offrant un peu d'espace, différents substrats, un bassin et un enclos d'isolement.
Après l'Aqua-Park nous regagnons la partie basse du zoo principalement consacrée en grande partie aux ongulés.
Des kulans turkmènes vivent avec des chameaux dans une grande plaine herbeuse, voisinant avec la plaine africaine du zoo, sans réel intérêt où vivent notamment des zèbres de plaines et des élands du Cap.
Bien plus intéressant, un enclos au substrat sec et pentu abrite un beau petit troupeau de gazelles à goitre. Leur enclos est entouré de fils électriques et de rubans de chantier pour repousser les renards roux qui ont déjà fait des dégâts dans le cheptel de cette belle et rare espèce.
Il faut dire que la forêt est encore très dense et préservée. L'occasion de voir quand les gamins ne leur hurle pas dessus

En contrebas, une vaste pièce d'eau permet de présenter une colonie de pélicans appartenant à diverses espèces en cohabitation avec divers anatidés. Le nourrissage en fin de journée attire de nombreux hérons cendrés sauvages.
La forte lumière et son orientation défavorable m'ont empêché de ramener des clichés convenables des buffles du Cap. J'avais pris mes précautions tôt le matin pour photographier leurs voisins qui font partie des raretés de la collection. Il s'agit bien sûr du mâle céphalophe à dos jaune ou céphalophe géant, un des derniers en Europe avant la nouvelle arrivée en provenance des USA. Très sympa à voir évoluer dans cet enclos aux herbes hautes agrémentés de quelques fourrés.
En regagnant l'entrée et le cœur du zoo, on passera devant l'ancienne maison des éléphants, aujourd'hui entièrement dédiée au couple reproducteur de rhinocéros unicorne. Chaque animal dispose d'un vaste enclos et de plusieurs loges. Il est étonnant de voir évoluer les rhinocéros dans cette installation à flanc de colline et ces colosses passer d'un niveau à un autre.
Ces présentations d'ongulés (mon listing oublie de nombreuses espèces : bisons, wapitis, mouflons, takins, addaxs, âne de Somalie...) s'achèvent avec une immense prairie boisée où vit un troupeau de sikas de Dybowski
Nous arrivons maintenant à l'une des installations-phares du zoo : le delphinarium. J'étais curieux de voir si la nouvelle lagune des dauphins, bâties en extérieur et recréant une baie rocheuse allait changer ma vision de la captivité des cétacés. C'est de très loin ce que j'ai vu de plus grand, naturel et beau pour ces animaux. Maintenant cela reste bien étroit pour la grande famille de dauphins souffleurs qui cohabite avec les otaries de Californie. Surtout, les présentations qui ne tournent pas au show ridicule comme à Kolmarden restent des spectacles avilissants et sans réel intérêt à mon avis.
Point positif, il existe de nombreux bassins secondaires connectés qui permettent aux animaux de s'isoler et incitant à varier les déplacements. En hiver, le vieux delphinarium intérieur continue d'héberger les animaux et les spectacles. Par contre c'est une véritable réussite paysagère et l'ensemble de tribunes pourtant vaste ne fait pas massif et est très bien inséré. C'est d'ailleurs sous ces tribunes que se trouve le "Salon bleue", vaste salle intérieure d'où le visiteur peut s’asseoir pour admirer d'une part les dauphins depuis une vision sous-marine de plusieurs mètres de haut, d'autre part les lamantins dans un profond et sombre bassin.
La maison des lamantins se situe également derrière les tribunes des dauphins. Il s'agit d'une réelle serre tropicale, et l'une des plus séduisantes qu'il m'ait été donné de voir, qui recouvre la totalité du bassin chauffé des lamantins. La grande majorité du cheminement se fait donc au dessus du bassin. La végétation constituée de broméliacées, lianes et fougères tropicales pousse et envahit la serre dans tous les sens. C'est une petite merveille paysagère et j'imagine botanique. Surtout l'ensemble est très harmonieux. Pas d'enclos intérieurs hormis une île pour des fourmis coupeuses de feuilles. Les lamantins broutent les laitues qui flottent juste au dessus de nous, tandis que les iguanes, tangaras turquoise, sakis et papillons ajoutent d'autres tâches de couleurs.
La zone des singes constitue le dernier vieux point noir du zoo dans cette zone près de l'entrée. Des gibbons évoluent notamment dans des cages assez basses. A l'intérieur du bâtiment, la principale attraction est le groupe reproducteur de gorilles de plaines. En face d'eux, quelques aquariums distraient ceux qui attendent d'accéder aux vitres. Vivant depuis 2009 en cohabitation avec des magots, les gorilles partagent avec les macaques un territoire herbeux en pente agrémenté de hautes branches et entouré de fosses et de faux-rochers. Cette présentation devait être assez novatrice de par son aspect naturel à l'époque où elle est sorti de terre mais elle n'offre foncièrement pas autant de possibilités que cela.
Si les magots ont rejoint les gorilles, c'est faire place à une autre installation récente du zoo : Le Mediterraneum. La fosse végétalisé
est le théâtre d'une cohabitation variée entre spermophiles d'Europe, perdrix, lézards verts et ocellés, cistudes d'Europe, tortues grecques et d'Herman.
Une présentation finalement assez simple mais diablement efficace et jolie !
La descente par la sortie se fera en passant devant l'île de la troupe bruyante de babouins de Guinée et la plaine des girafes. En vis à vis du point de vue sur l'enclos des girafes, un vaste enclos juste ouvert recréé un désert d'Afrique australe. Parmi les talus de sables rouges, de nombreuses plantes agrémentent le plus grand enclos que j'ai pu voir pour des mangoustes. En conséquence, deux vastes groupes de suricates et de mangoustes fauves animent de manière permanente cette superbe réalisation.
Le bâtiment des girafes, visitable est très classique des parcs allemands. Comme souvent, en face des grands animaux, une loge intérieure présente de plus petites espèces. Ici différentes cages vitrées permettent au vaste groupe de saïmiris de Bolivie de s'abriter par temps froid. Ils bénéficient eux aussi d'une grande installation naturelle, à savoir une vaste île envahie par la végétation.
Voici donc cette visite finie, j'espère qu'elle vous aura autant plû que moi. Le zoo de Nürnberg est encore loin d'avoir éliminer tous ses défauts mais je ne peux que conseiller ceux qui passent de près ou de loin dans cette partie de l'Allemagne à faire le détour, d'autant plus que la ville en elle même est aussi très jolie et chargée d'histoire (pas toujours glorieuse cependant).
A noter également que pour venir jusqu'au zoo situé sur une colline boisée (le parcours fait plusieurs fois casse d'ailleurs bien les pattes !), le tramway traverse carrément une forêt ! Assez insolite à faire.