Un vaste réservoir d'eau d'une capacité de 20 millions de litres et d'une superficie de 7000 m² fut creusé en 1876 sur la presqu'île où est située la commune de Saint-Jean Cap-Ferrat. Parfaitement intégré au site, ce lac artificiel permit le développement d'une riche végétation aux alentours et devint rapidement un lieu d'excursion pour les familles venues de Nice et des environs. Une serre tropicale abritant un élevage de papillons fut installée aux abords du lac en 1949 puis les premiers oiseaux et les premiers primates sont présentés au public en 1950. Monsieur Tichy ouvre son entreprise privée, dans son ensemble, au printemps 1954.
La vaste pièce d'eau a été asséchée et divers enclos ont été créés au fond de l'ancien lac artificiel et tout autour de celui-ci. Une école de dressage pour chimpanzés se développe à partir des années 1960 et sera encore présente dans les années 1980 alors que la famille Caucheteux rachète le parc zoologique en 1982. Le parc s'étoffe au fil des ans et accueille 90 000 visiteurs en 1986. Certaines installations sont rénovées et d'autres sont créées. Un intérêt grandissant pour la botanique se fait sentir à partir de 1997 et de nouvelles espèces de plantes viennent orner les différentes installations. La collection botanique passe alors de 40 espèces à plus de 600 espèces actuellement. Une petite salle de clinique vétérinaire est créée et est opérationnelle pour tous les soins d'urgences simples et contient des cages de quarantaine.
Dernières réalisations :
1994 : Île des makis cattas
1995 : Île des makis variés
1996 : Bassin des crocodiles du Nil
1997 : Montagne des ours à collier
1998 : Île Robinson et bassin des tortues-alligators
1999 : Domaine africain des zèbres
2000 : Jungle Café
2001 : Parc des siamangs
2002 : Volière des ibis sacrés
2003 : Enclos des nandous et des atèles
2004 : Amazoonia (espace des loutres, cygnes et carpes Koï)
2005 : Canyon des Panthères
2006 : Grotte Mystérieuse (roussettes d'Égypte, rats...)
2007 : Plaine des lions
2008 : Jungle des lémuriens
2009 : Bassin des manchots
Après avoir franchi l'entrée, le visiteur découvre un écrin de verdure où sont présentées diverses espèces animales. Il peut entamer sa visite par le contour de l'ancien lac artificiel pour finir par le fond de celui-ci.
Juste en contrebas de l'entrée se situe le domaine africain, inauguré en 1999, où vit un groupe de zèbres de Chapman (Equus burchelli antiquorum). Les premiers individus provenaient du Parc Zoologique de Maubeuge (France) et du Zoo de Krefeld (Allemagne) et plusieurs naissances ont eu lieu depuis (une en 1998, une autre en 2000 et une durant l'été 2002). Plusieurs arbres et un bassin agrémentent le domaine africain tandis qu'un préau en bois sert d'abri pour les animaux.
Le visiteur découvre ensuite à sa droite une petite volière où sont présentés des amazones à front bleu (Amazona aestiva). Des makis bruns (Eulemur fulvus) occupent un bel enclos avec une végétation importante. Les montants de la structure métallique ont été recouverts d'écorces de bois et une peinture murale décore le fond de l'enclos. A l'origine, deux couples arrivèrent au parc en provenance du Zoo d'Asson (France) et des naissances ont lieu presque chaque année. Des pécaris à collier (Pecari tajacu) vivent un peu plus loin à droite du sentier. Ils proviennent de Touroparc (France).
En continuant sur le même sentier, le visiteur atteint une fourche. Quelques petites volières se trouvant dans cette fourche abritent des cacatoès soufrés (Cacatua sulphurea), provenant de dons de particuliers et de naissances au parc, et des amazones à front rouge (Amazona autumnalis autumnalis), vivant à l'origine au Zoo d'Amnéville (France).
En descendant vers la droite, le visiteur découvre la "grande volière des pêcheurs" inaugurée en 2002. Elle a été réalisée en quatre mois par deux membres du personnel. Du projet sans prétention prévu sur trois semaines, cette volière devint un véritable défi : terrassement, pose des rochers à la main, plantations, scellement de poteaux extra fins, pose du filet, mise en place minutieuse du décor... Le résultat est tout à fait intéressant. Un petit pont en bois surplombe un plan d'eau alimenté par une cascade. La végétation a pris ses aises et forme un remarquable décor où évoluent les ibis sacrés (Threskiornis aethiopica), provenant du Safari de Peaugres (France).
En sortant de la volière des ibis, le visiteur trouve à sa droite l'enclos des porcs-épics à crête (Hystrix cristata). Plusieurs pièces de bois servent d'enrichissement au couple de porcs-épics acquis par le Zooparc du Cap-Ferrat en 1983 dans un cirque. A gauche se trouve l'enclos des émeus (Dromaius novaehollandiae), provenant de la Réserve Africaine de Sigean (France).
Le sentier mène à nouveau vers le bord du lac artificiel en longeant quelques volières où sont présentés des aras araraunas (Ara ararauna) et des aras chloroptères (Ara chloroptera), provenant du Parc Zoologique de Jurques (France). Le visiteur peut à nouveau emprunter le sentier de droite et trouver d'autres volières sur son parcours : gris du Gabon (Psittacus erithacus), dons de particuliers, aras hybrides ararauna x chloroptera, nés en septembre 2002 à Jurques, et perruches à collier (Psittacula krameri), dons de particuliers.
L'enclos des panthères (Panthera pardus), en provenance du Zoo de La Palmyre (France), se trouve en face de ces dernières volières. Des rochers, des troncs d'arbre ainsi qu'un bassin agrémentent la structure. Des parois transparentes permettent d'observer les animaux à partir de l'extrémité de l'enclos.
Deux petits enclos intégrés à la végétation accueillent des chiens de prairie sociaux (Cynomus ludovicianus) et des ragondins (Myocastor coypus). Ces derniers sont originaires du Parc des Castors du Chili à Thueyts (France). Des makis variés noir et blanc (Varecia variegata variegata), provenant de Touroparc (France), sont présentés dans un enclos de type volière. Des cordages ainsi que des structures en bois forment un enrichissement intéressant.
La terrasse du Jungle Café, construit en 2000, domine l'ancien lac artificiel et permet de prendre une consommation non loin de certains animaux du parc. Deux petites aires de jeux côtoient la buvette.
L'installation des ours à collier (Ursus thibetanus) a été construite en 1997 à l'extrémité du lac artificiel. Les travaux ont duré plus de cinq mois et le coût du projet s'est élevé à 155 000 €. Une voûte rocheuse domine l'enclos et une cascade plonge dans un bassin. Un substrat d'écorces recouvre le sol. Le couple d'ours arrivé en 1997 est composé d'individus provenant de la Réserve Africaine de Sigean (France) et de l'ancien Zoo de Limburgse (Belgique), fermé en 1997. Un jeune ours à collier est né le 20 février 1999 et a été baptisé Domi. Les ursidés du Zooparc du Cap-Ferrat cohabitent avec un groupe de coatis à queue annelée (Nasua nasua), provenant de Touroparc (France). Il faut noter que cette espèce d'ursidés est particulièrement peu représentée dans les espaces zoologiques français.
L'Île Robinson est un espace construit en 1998 où évoluent des chèvres naines (Capra hircus). Le visiteur est invité à pénétrer dans cet enclos et à nourrir les chèvres. Des rochers installés en plateaux successifs forment un cadre singulier pour cet enclos. Ce dernier est entouré d'un petit cours d'eau qui lui a donné son appellation.
La zone adjacente à l'installation des ours à collier est consacrée à la présentation de plusieurs espèces de primates. Les enclos offrent un volume d'évolution assez intéressant. Le bois a été utilisé tant pour l'enrichissement du milieu que pour améliorer l'aspect esthétique des structures. Des atèles robustes (Ateles fusciceps robustus) vivent depuis 2003 dans l'ancien enclos des mandrills qui a été complètement réaménagé. Ces animaux proviennent du ZooParc de Beauval (France). Les siamangs (Hylobates syndactylus) sont arrivés en 2001 en provenance du Zoo de Dortmund (Allemagne). Un important groupe de macaques à queue de cochon (Macaca nemestrina) occupent le troisième enclos. Ils vivaient à l'origine au Zoo de La Palmyre (France).
Un petit vivarium extérieur abrite trois espèces de reptiles : tortue alligator (Macroclemys temminckii) provenant du Zoo d'Amiens (France), python molure de Birmanie (Python molurus bivittatus) et python réticulé (Python reticulatus) provenant du Reptil'Farm de Nice (France).
Le bassin des crocodiles du Nil (Crocodilus niloticus), qui proviennent de La Ferme aux Crocodiles de Pierrelatte (France), se trouve à cette extrémité du parc ; il a été réalisé en 1996.
Des ouistitis à toupet blanc (Callithrix jacchus), originaires du Zoo d'Amnéville (France), sont présentés dans un beau petit enclos protégé par la végétation.
En reprenant le sentier qui longe l'ancien lac artificiel, le visiteur surplombe un certain nombre d'enclos qu'il va approcher par la suite. Non loin de l'entrée et à côté du domaine africain des zèbres se trouve l'enclos des tigres (Panthera tigris tigris x altaica). Ces hybrides proviennent d'un cirque où ils vivaient dans une cage de 6 m². Ils ont malheureusement acquis des stéréotypies qui persistent malgré l'enrichissement de l'enclos où ils vivent. L'observation des tigres peut se faire à partir du sentier principal qui surplombe la totalité de l'enclos mais aussi au niveau direct des fauves par l'intermédiaire de cabanons vitrés auxquels le visiteur accède par un sentier descendant au fond de l'ancien lac.
L'enclos des maras (Dolichotis patagonum) se trouve un peu plus loin à droite du sentier. Les animaux proviennent du Parc de Branféré (France) et de Bagatelle (France).
Les deux anciens enclos des poneys (Equus caballus) et des daims communs (Dama dama) sont actuellement le lieu d'un nouvel aménagement : une installation pour des loutres. Un bassin alimenté par une cascade ainsi qu'une île sont en cours de création. Les flamants du Chili (Phoenicopterus chilensis) du parc, des pélicans et des carpes koi seront également présentés dans cette structure. Le coût du projet a été estimé à 150 000 € tandis que les travaux dureront environ quatre mois. L'inauguration de ce nouveau complexe est prévu au courant du mois d'avril. Une loutre est déjà présente au zoo tandis que deux ou trois autres individus devraient bientôt la rejoindre.
En face de l'ancien enclos des daims se trouve l'enclos des mandrills (Mandrillus sphinx). Les animaux proviennent du Zoo de La Palmyre (France). De nombreux cordages, des structures en bois et un substrat d'écorces agrémentent l'installation.
Un deuxième groupe de makis bruns (Eulemur fulvus) est présenté dans un petit enclos sous le couvert de la végétation. Lors de ma visite, quelques individus de cette espèce évoluaient en totale liberté dans le parc.
L'île des makis cattas (Lemur catta), construite en 1994, est visible un peu loin sur la gauche. Les primates sont arrivés en provenance du Zoo de Doué (France). Tout en contournant l'île, le visiteur atteint un plan d'eau où sont présentées diverses espèces d'oiseaux aquatiques. Certaines d'entre elles et en particulier les flamants seront prochainement transférés dans la nouvelle installation des loutres. Les neuf flamants du Chili (Phoenicopterus chilensis), dont trois sont nés au parc, cohabitent avec des cygnes tuberculés (Cygnus olor), des cygnes noirs (Cygnus atratus), des canards mandarins (Aix galericulata), des canards carolins (Aix sponsa) et des canards colverts (Anas platyrhynchos).
Les deux enclos des nandous d'Amérique (Rhea americana) ont été créés en 2003. La visite se termine là, après le domaine africain déjà entrevu au début.
En conclusion, le Zooparc du Cap-Ferrat présente, sur une superficie assez réduite, un certain nombre d'espèces intéressantes dans un cadre singulier où la végétation est très bien représentée. Les installations des dernières années et celles à venir ont été aménagées avec imagination et créativité.